— Banes ! Éloignez-vous immédiatement de cette femme ! hurla Krüller en pointant son fusil d'assaut droit sur la tête de la doctoresse.
Comme moi elle avait sursauté à l'entrée fracassante de l'autre psychopathe et lâché l'appareil à ultrason qui à présent se balançait, inutile au bout de son fils. Mais au lieu d'obéir à l'ultimatum, elle ne bougea pas, allant même jusqu'à se déplacer légèrement pour me faire barrage de son corps.
— C'est ça...donnez-moi une bonne raison ! la menaça-t-il en avançant de quelques pas dans la pièce et en commençant à ajuster son tir.
— Faites ce qu'il vous dit, lui chuchotai-je d'une voix fébrile, tandis que je commençais lentement à me redresser.
— Toi l'erreur de la nature, ne fait plus un seul geste...où je fais exploser la tête de ta copine. Elle est beaucoup moins précieuse que toi.
À cet instant, deux militaires armés pénétrèrent dans la pièce au pas de course et s'immobilisèrent une fois la porte passée.
— Mettez cette femme aux arrêts ! leur ordonna Krüller en changeant brusquement de cible, son arme à présent braquée sur moi, alors que les deux hommes s'avançaient pour s'emparer du docteur Banes.
C'était l'erreur que j'attendais. Une fois ma sauveuse hors de la ligne de mire, je sentis la peur perdre de son emprise sur moi. Krüller avait beau être un pervers sadique, je savais qu'il ne tirerait pas...plus maintenant. Je le laissai donc approcher sans bouger, avec la ferme intention de ne pas me laisser faire.
Je ne l'avais pas revu depuis sa rencontre saignante avec Féline et fus ravie de constater, qu'il portait toujours un bandage autour du cou, signe que la blessure infligée par mon amie n'était pas encore guérie. Arrivé à ma hauteur, il riva son regard haineux au miens et d'un geste vif, s'empara de mes cheveux qu'il tira violement en arrière pour me mettre debout. Je hurlai et dans un mouvement réflexe essayai de lui envoyer mon genou dans l'entrejambe.
— Tt, tt, tt... ! À ta place...je ne ferai pas ça, me susurra-t-il méchamment en évitant facilement mon coup, alors qu'il plaçait lentement le canon de son fusil sur mon ventre. Toi tu es précieuse...ce qu'il y a là-dedans, peut facilement être remplacé !
À l'entente de cette horrible menace je me figeai. Non...il n'oserait pas ? Bien sûr que si, constatai-je amèrement en croisant une nouvelle fois son regard. Mais voulais-je vraiment d'un enfant dans ces conditions ? Dans cet enfer ? Avec le risque qu'il tombe entre leurs mains ? En plus, étais-je réellement enceinte ? Qu'avait vu le docteur Banes sur l'écho avant que ce fou ne pénètre dans la pièce ?
— Vous êtes complètement fou ! hurla la doctoresse alors que les deux hommes l'entraînaient de force vers la porte et que Krüller, d'une nouvelle torsion vicieuse qui m'arracha un gémissement involontaire, me poussait en avant.
— Mais arrêtez ! Je suis médecin, laissez-moi m'occuper de ma patiente ! tenta une nouvelle fois la doctoresse en se débattant de plus belle.
L'un des deux gardes, excédé, la fit taire efficacement en la frappant au visage. Le coup, porté trop fort, déséquilibra la jeune femme qui bascula, sa tête allant heurter le bord d'une étagère métallique dans un bruit sourd et sinistre. Son corps chuta mollement au sol où elle resta inanimée et sans réaction.
La voir ainsi blessé et impuissante, déclencha quelque chose en moi. Je sentis simultanément la rage et la puissance de Féline et Kami combinée, rugir en moi et submerger tout mon être, balayant toutes mes réticences et mes doutes. Le rugissement rauque qui sortit de ma gorge surprit tout le monde, même Krüller qui me lâcha et eut un léger mouvement de recul.
— Merde ! Elle se transforme ?! s'écria l'un des gardes d'une voix tremblante en pointant son arme sur moi.
J'étais toujours aux commandes, mais mon corps semblait se mouvoir indépendamment de ma volonté et beaucoup plus rapidement que je ne pouvais l'appréhender. En quelques secondes à peine, je me dégageai de la poigne de Krüller, m'emparai de son arme et abattais froidement les deux gardes d'une balle en pleine tête. Puis dans un mouvement rageur, je balançai le fusil et me tournait vers Krüller, un sourire mauvais s'épanouissant sur mes lèvres tandis que des picotements s'élevaient du bout de mes doigts.
« Transforme-toi et tue-le ! »
La voix rageuse de Féline explosa dans ma tête, tandis que j'avançai vers le bipède terrifié. L'homme cherchait désespérément à décrocher quelque chose qu'il avait à la cheville, mais sans grand succès. Je décidai que je ne lui laisserai pas le temps d'y parvenir et d'un bond prodigieux pour mon corps d'humaine, me projetai sur lui l'envoyant s'écraser sur un chariot en inox. Ce dernier roula et se déroba sous lui, l'envoyant au sol dans une envolé de matériel qui tomba au sol dans un tintamarre assourdissant.
— Arrête...si...si tu te transforme...tu vas perdre ton bébé ! bafouilla Krüller, les yeux exorbités et ma patte aux griffes acérées comprimant sa gorge.
— Je n'ai peut-être pas envie qu'il vienne au monde dans ces conditions...
La voix qui sortit de ma bouche n'avait plus grand-chose d'humain et je vis la peur se renforcer dans les prunelles du monstre, tandis qu'une odeur caractéristique de proie terrifiée emplissait la pièce.
« Petite sœur...il ne mérite pas de vivre... »
Ne voulant pas réfléchir davantage, je laissais l'instinct brut et juste de Féline m'envahir et dans un cri inhumain, me jetai sur sa gorge.
Quand je repris complètement mes esprits quelques instants plus tard, j'étais couverte de sang et Krüller était mort ! Quand mes yeux se posèrent bien malgré moi sur son corps, un horrible haut le cœur me souleva l'estomac. Je parvins je ne sais comment à ne pas vomir et m'éloignai de lui en rampant sur le sol dans des gestes convulsifs. C'est à cet instant que mes yeux croisèrent ceux exorbités et interdit du docteur Banes. Elle avait réussi à se redresser et se tenait en position semi-assise, sa main gauche comprimant sa blessure à la tête.
— Vous...vous êtes quoi ?! balbutia-t-elle sans réussir à détacher son regard de moi.
Je ne lui répondis pas immédiatement et pris le temps de calmer mon cœur affolé et de m'essuyer sommairement le visage avec mon tee-shirt. Ce qui au final, devait être pire que mieux, vu le dégoût que je vis apparaitre sur son visage.
— Je suis...une métamorphe, lui avouai-je dans un soupir alors que je me remettais péniblement debout. Je peux me transformer en animal...et ne me demandez pas comment...je n'en sais rien ! Venez...nous devons partir d'ici, tout de suite, lui dis-je en m'approchant d'elle pour lui tendre la main.
Le mouvement de recul qu'elle eut en me voyant approcher me fit mal, mais en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle venait de me voir arracher la gorge d'un homme avec mes dents, enfin mes crocs, même moi ça me retournait l'estomac, alors !
— Je ne vous ferais aucun mal, lui dis-je d'une voix triste et fatiguée tandis que je m'empressai d'aller bloquer la porte d'entrée en coinçant l'un des fusils entre les poignées. S'il vous plait...aidez-moi à sortir d'ici...
C'est alors qu'une terrible douleur à l'abdomen me transperça, me coupant le souffle et me pliant en deux.
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Voilant chapitre posté et...j'entends d'ici vos commentaires ='D J'espère qu'il vous aura plu ^.^
J'en profites vous vous dire que le second tome de "Isolated System" devrait sortir dans la soirée !
Tout plein de bisous et à très bientôt sur le suite (j'essaierai de vous la mettre demain pour ne pas vous faire trop attendre) ^.^
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Symbiose . Féline-Tome 3
ParanormalChristina est à présent prisonnière dans un établissement de recherche hautement sécurisé. Tous ses amis et Jude la croyant morte, elle ne pourra compter que sur elle-même pour s'enfuir et déjouer la machination orchestrée par Iphigénia et quelques...