Chapitre 16-1

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Je sentis une appréhension sourde m'envahir. J'avais vu la lame transpercer son cœur...elle ne pouvait pas être vivante ! À moins que je n'aie pris mes désirs pour des réalités et que la dague ne soit passée juste à côté ? Oh et puis au final peu importe ! Cette femme n'était plus ma mère depuis longtemps et si elle était encore en vie, elle devait se terrer quelque part et ne représentait plus une menace dans l'immédiat. Il serait bien temps de s'en occuper plus tard.

Je repris donc mes esprits et après un signe de tête à River, repris ma progression. Nous fûmes bientôt en vue de notre ancienne cellule et toujours personne à l'horizon.

— C'est forcément un piège...c'est trop simple, me murmura River alors que nous venions de stopper à environ un mètre de la première porte.

Je lui indiquai les battants entrouverts d'un signe de tête pour éviter de trop parler et signaler ainsi bêtement notre position. Même s'ils nous attendaient, autant ne pas leur faciliter la tâche plus que nécessaire. Je raffermis ma prise sur mon arme et cherchai le meilleur moyen d'éliminer la menace, si elle existait, en étant le plus silencieux possible. C'est alors que je levai les yeux que j'aperçu pour la première fois les poutres d'étayages qui couraient au-dessus de nos têtes et empêchaient les galeries instables de s'effondrer.

River qui avait suivi mon regard, eut un sourire d'anticipation, alors que d'un bond puissant il agrippait l'une des solives et se hissait en souplesse sur la poutre. Cette dernière frémit sous son poids tandis que la terre instable du plafond s'effritait par endroit et retombait en légère pluie sonore sur le sol. River allait me tendre la main, pour m'aider à grimper mais je lui fis non de la tête. L'ensemble était beaucoup trop instable et risquait de ne pas supporter nos deux poids combinés.

En dernier recours, je me couchai donc à plat ventre sur le sol et commençai à ramper dans le tunnel, suivit par River qui couvrait mes arrières de son perchoir improvisé. Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de la première porte, lorsque j'avisai une pierre posée sur le sol non loin de moi. Je m'en saisis et me redressant à-demi, l'envoyai rouler dans le passage devant moi. Le résultat ne se fit pas attendre et un homme armé d'un arc sortit de la cellule son arme braquée dans la mauvaise direction.

Quasi immédiatement et sans réfléchir, je lui attrapai la cheville et dans le même mouvement lui sectionnai le tendon d'Achille d'un coup de lame rapide et précis. Il s'effondra et avant que le cri qui s'était formé dans sa gorge n'ait le temps d'en sortir, je me relevai d'un bond et d'une simple torsion, lui brisait la nuque.

J'avais pourtant été silencieux mais deux nouveaux gardes émergèrent de deux nouveaux cachots, me repérant aussitôt. Le plus proche de moi s'écroula avant d'avoir eu le temps de faire un pas, la dague de River fichée entre les deux yeux. Son collègue ayant vite compris que le danger venait aussi du ciel se désintéressa momentanément de moi et se mit à tirer sur River estimant qu'il était le plus dangereux de nous deux...grossière erreur, qu'il comprit au moment où ma lame pénétra dans sa poitrine sans même qu'il ne m'ait vu approcher.

Ma petite démonstration de vitesse avait été utile mais m'avait aussi couté très cher, utilisant une énergie précieuse dont mon corps avait besoin. Je me sentis chanceler et me serais certainement écroulé si River, tout juste descendu de sa poutre, ne m'avait pas soutenu.

— Hé mec...ça va ?

Sa façon de m'appeler « mec » me fit sourire et me rappela nos habitudes et notre vocabulaire puérile d'adolescent...cette période heureuse et insouciante était révolue depuis longtemps mais son souvenir m'aida à passer outre la douleur et la faiblesse...et à me ressaisir. 

Symbiose . Féline-Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant