« Souricette très gentille, mais nous trop grandes pour te suivre par où tu passes » tentai-je d'expliquer à la serviable et adorable petite souris, tout en surveillant d'un œil anxieux la mini-crise de panique du docteur Banes.
« Squiit... ! Endroit tranquille et grand, très grand même ! Méchants deux jambes jamais là-bas...squiit ! »
Des sensations et des images flous et déformées par l'esprit et la vision du petit animal me parvinrent, ce qui me donna une vague idée de ce que je devais chercher. La souricette, nous trouvant trop lente, couina de nouveau et ce dernier son eut raison du contrôle de la doctoresse, qui se recula encore davantage jusqu'à toucher le mur en poussant un petit cri terrifié.
— Ce n'est qu'une souris ! Elle ne vous fera aucun mal, tentai-je de la rassurer d'une voix chuchotante, tandis que je me rapprochais de la porte.
— Je le sais bien, mais...c'est plus fort que moi ! Depuis que j'ai vu un cadavre dévoré par des rats lors de mon stage au service du légiste...brrr...j'ai développé une phobie.
Elle bredouillait et sa peur était réelle, ce que je comprenais très bien vu ce qu'elle venait de me raconter...mais nous n'avions vraiment pas de temps pour ça !
— Pour accéder au sous-sol, c'est loin d'ici ? lui demandai-je alors que j'entrebâillais au minimum la porte, pour jeter un coup d'œil furtif à l'extérieur.
— Non. Mais c'est le premier endroit où ils iront chercher ! En tout cas moi, c'est ce que ferais.
— Frimousse connait un endroit sûr, où ils ne nous trouveront pas. Vous pouvez nous conduire au sous-sol ?
— Frimousse ? C'est qui ça ? me demanda-t-elle d'un ton suspicieux, tandis qu'elle se décollait enfin du mur, son regard toujours rivé sur la souricette frémissante.
Je fus tentée de ne rien lui dire...oh et puis après tout, au point où nous en étions, autant tout lui balancer d'un coup ! Ce serait peut-être plus facile à avaler finalement ?!
— C'est notre ami rongeur ici présent, lui dis-je avant de surveiller une nouvelle fois le couloir.
— Vous voulez me faire croire que vous...discutez avec une souris ?!
Sa voix qui partit dans les aigues ainsi que ses yeux exorbités, me firent comprendre que j'y était peut-être allé un peu trop franchement ! Elle n'avait pas l'air prête à entendre ça...en même temps, qui le serait ?
— Peu importe comment je fais, lui répondis-je dans un soupir en posant une main sur mon ventre de nouveau crispé. Nous ne pouvons pas rester là.
Était-ce ma voix, ma tête certainement à faire peur ou la petite grimace de douleur que je n'avais pas su réprimer ? Toujours est-il que cela força la doctoresse à prendre sur elle et à retrouver son efficacité professionnelle.
— Très bien. Enfilez ça ! me dit-elle en me tendant l'autre blouse, non sans surveiller petite frimousse toujours posée sur son étagère.
Je fis ce qu'elle me demandait à gestes lents, la fatigue plombant mes membres et me donnant la sensation d'avoir quatre-vingt ans.
— Parfait. Boutonnez-là et surtout marchez à côté de moi, tête baissée.
Elle s'avança vers la porte et je lui laissai la place, sentant l'appréhension et l'adrénaline faire leurs grands retours dans mon cœur et dans mes veines.
« Souricette doit prendre un autre chemin...on se retrouve en bas. » envoyai-je à frimousse, au moment où la doctoresse ouvrait la porte et sortait dans le couloir le plus naturellement du monde.
Je lui emboitai le pas, d'une démarche un peu plus fébrile et hésitante, m'attendant à voir débarquer des gardes armés à chaque croisement. Mais soit, ils ne voulaient pas que ça s'ébruite et n'avaient pas prévenu toute la base, soit ils n'en avaient pas encore eu le temps. Mais nous ne croisâmes que quelques civils concentrés soit sur leur téléphone, soit sur leur discussion avec leurs collègues, qui ne nous accordèrent ni un bonjour, ni un regard...ce qui nous allait très bien !
C'est quand même en stress et trempée d'une sueur glacée que je m'arrêtai à la suite du docteur devant une porte métallique banal, tout de même agrémenté d'une serrure à carte. Je la vis fouiller dans ses poches et en ressortir plusieurs rectangles plastifiés. Elle en choisi un, qu'elle fit glisser dans le lecteur, le petit voyant passa au vert et elle s'empressa de pousser le battant.
À l'intérieur il faisait un noir d'encre. Banes s'empressa d'y remédier en appuyant sur l'interrupteur, qui inonda l'endroit d'une lumière blafarde et glauque. Nous descendîmes un long escalier en béton et nous retrouvâmes dans une immense pièce remplie de matériels techniques.
— Et maintenant...on fait quoi ?
Je sondai rapidement mes liens psychiques à la recherche de frimousse, mais ne trouvai qu'une Féline inquiète et frustrée de ne pas pouvoir m'aider.
« Patience Féline. Je trouverai un moyen de venir de libérer. »
« Je sais petite sœur...mais je m'inquiète pour toi »
« Il ne faut pas » la rassurai-je immédiatement. « Garde tes forces pour quand nous pourrons sortir d'ici. »
Une vague de faiblesse m'envahit soudain et je chancelai sur mes jambes.
— Hé ! Restez avec moi ! s'exclama la doctoresse en me soutenant par les épaules, de peur que je ne m'écroule sur le sol dur et inhospitalier de ce sous-sol humide.
« Squiit... ! »
Le son ne résonna que dans mon esprit, mais me remit du baume au cœur tandis que des images plus ou moins précise de l'endroit où aller, me parvenaient par vagues successives.
— C'est par ici, indiquai-je à la doctoresse en lui désignant la droite d'un signe de tête.
Nous marchâmes encore quelques mètres, jusqu'à une rangée d'armoires métalliques, portant toutes un autocollant jaune criard sur lequel était inscrit ;
Danger – Haute tension – armoire électrique
— Derrière l'armoire de droite, il y a un passage, expliquai-je en me dirigeant d'un pas de plus en plus lourd dans la direction que je venais d'indiquer.
Nous trouvâmes facilement le passage en question. Le problème était qu'il ne devait faire qu'une cinquantaine de centimètres de large et nous avions beau ne pas être épaisse, se faufiler à l'intérieur, ne fut pas une partie de plaisir. Nous y arrivâmes quand même au prix de quelques égratignures et débouchâmes dans une pièce carrée, remplie de gravats. Une porte, condamnée par des planches s'ouvrait dans le mur de droite, tandis que toute la partie gauche était impraticable car emplie de débris en tous genre.
— Bon, ce n'est pas le Ritz, mais cela devrait faire l'affaire le temps que vous vous reposiez un peu. Asseyez-vous, m'ordonna-t-elle à voix basse tandis qu'elle m'aidait à m'installer le plus confortablement possible, le haut du dos appuyé contre le mur.
« Merci frimousse » murmurai-je mentalement à la souricette, alors que je m'autorisai enfin à me relâcher. C'est au moment où le docteur Banes s'accroupissait en face de moi, qu'un sinistre bruit métallique se fit entendre. Puis la lumière s'éteignit soudain, nous plongeant dans l'angoisse et le noir absolu.
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Grâce à vous, "Symbiose" est à présent #7 ème !!*o*!! Merci, merci, merci *-*
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Symbiose . Féline-Tome 3
ParanormalChristina est à présent prisonnière dans un établissement de recherche hautement sécurisé. Tous ses amis et Jude la croyant morte, elle ne pourra compter que sur elle-même pour s'enfuir et déjouer la machination orchestrée par Iphigénia et quelques...