Symbiose . Féline-Tome 3

Chapitre 26-1

           

Le temps sembla se suspendre à l'instant où elle prononça ces mots et où nos regards se croisèrent. J'hésitai...des tonnes d'émotions et de sentiments contradictoires se bousculaient dans ma tête à une vitesse folle, m'empêchant de réfléchir correctement. Je m'apprêtai néanmoins à ordonner à Kyle de la laisser dehors, quand quelque chose dans ses yeux me fit hésiter.

— Je fais quoi ? Je la laisse entrer ou pas ? Il faut vous décider, c'est dangereux de laisser cette porte ouverte trop longtemps !

— S'il vous plait...je ne peux pas me transformer...

Sa voix fluette et ses grands yeux paniqués semblaient sincères mais je ne pouvais m'empêcher de me méfier.

— Laissez-là passer ! finis-je tout de même par dire à Kyle au moment où celui-ci, lassé d'attendre ma réponse, s'apprêtait à refermer la porte sur elle.

Il inversa son geste in-extrémis et Célia se glissa à l'intérieur, alors qu'il claquait la porte nous plongeant à nouveau dans la pénombre rougeoyante et inquiétante des veilleuses de sécurités. Pendant que nos yeux se réaccoutumaient à la faible clarté ambiante, Kyle enclencha le mécanisme de fermeture d'un geste rapide, avant de nous dépasser et de commencer à s'avancer dans l'étroite coursive en béton.

— Venez, il ne faut pas traîner ici !

— Pourquoi ? Vous pensez que le monstre pourrait accéder à cette partie de la base ?

La voix du docteur Banes était inquiète tandis qu'elle accélérait le pas pour se rapprocher de la seule personne de la pièce à posséder une arme.

— Je suis militaire moi, pas architecte ! je ne connais pas les plans de cette installation par cœur ! Mais comme cela reste une possibilité, je préfère ne pas prendre de risque ! ajouta-t-il, alors qu'un bruit strident de métal malmené retentissait soudain, nous donnant des ailes.

Nous nous mîmes toutes trois à courir à la suite de Kyle, qui heureusement, paraissait savoir où il allait, nos pas précipités résonnant comme une alarme dans le couloir nu et désert. C'est presque sans ralentir que Kyle se précipita sur une nouvelle porte, qu'il ouvrit d'un simple coup d'épaule.

— Vite ! On ne pourra la verrouiller que de l'intérieur, nous exhorta-t-il, grands gestes des bras à l'appui.

Un choc sourd assorti d'un rugissement monstrueux, résonnèrent pile au moment où le mécanisme de fermeture s'enclenchait, nous laissant pantelants et essoufflés à l'entrée de cette nouvelle arène. Lorsque je détournai enfin mon regard de la porte qui tremblait sous les assauts répétés du mutant, je dû fermer les yeux tellement le soleil m'ébloui !

Cette salle-ci, presque totalement circulaire était doté d'un mur entièrement vitré qui laissé passer les derniers rayons du soleil couchant. Ces derniers traversaient aussi l'immense étendue d'eau, la parant de d'un dégradé de bleu magnifique.

— Bon, je ne sais pas quel est votre plan...mais ce serait bien de le mettre en pratique rapidement ! Je ne suis pas certain que le porte résiste encore très longtemps, nous avertit Kyle en s'approchant à l'extrême bord du bassin.

— Chuuut ! Il va vous entendre ! murmura Célia d'une voix inquiète et agacée.

— Ce n'est pas parce que les expériences l'ont rendu fou, qu'il n'est plus en mesure de raisonner ! expliqua-t-elle d'une voix triste et cassée.

— Vous voulez dire qu'il est encore conscient ? Vous pensez réellement qu'il est encore possible de faire entendre raison à cette chose !

— Ce n'est pas une chose ! C'était un être humain ! Il n'est pas responsable de ce qui lui arrive ! s'exclama-t-elle dans un sanglot à peine contenu, alors que les coups cessaient brusquement de l'autre côté de la porte.

— Vous...vous le connaissez ?! s'écria le docteur Banes d'une voix incrédule.

— Lui non, mais...une personne qui m'était très cher à finit comme lui et...ils l'ont abattu devant mes yeux.

— Qui était-ce ? lui demandai-je doucement, tandis que j'enlevai mes chaussures en prévision de mon imminente baignade forcée.

— Un des militaires du complexe. Le seul qui était gentil avec moi. Mais ces monstres se sont rendu compte qu'il se passait quelque chose entre nous et ils ont laissé les choses se faire, ils les ont même facilité en fait...je me demande encore pourquoi nous n'avions rien remarqué !

Je vis que Rebecca était sur le point de l'interrompre et lui fit signe de n'en rien faire, d'un geste discret de la main. Même si ce n'était pas le moment, je sentais que ce que nous racontait Célia était important, pour elle autant que pour moi et que si nous l'interrompions maintenant, elle ne reprendrait pas son récit douloureux.

— Et un jour, ils...nous ont obligé à coucher ensemble et malgré l'horreur de la situation se fut merveilleux car...nous nous aimions. Mais une fois qu'ils ont eu la certitude d'avoir ce qu'ils voulaient, ils se sont servi de lui pour leurs horribles expériences génétiques et lorsqu'il a mal réagit...il l'ont tué !

— Et qu'est-ce qu'ils voulaient ? lui demandai-je, même si je commençai à avoir une idée assez précise de la réponse.

— Une grossesse naturelle, répondit-elle dans un souffle en écartant les bras de devant son ventre. Moi aussi je suis enceinte, me dit-elle. C'est pour cela que je ne peux pas me transformer, ma grossesse est plus avancée que la vôtre même si pour le moment je peux encore le cacher facilement.

— Les autres ne sont pas au courant ?

— Non...personne ne le sait ! Et s'ils l'apprenaient, ils m'obligeraient à avorter et je ne veux pas ! Si j'ai une chance de sortir d'ici en vie, je veux pouvoir élever notre enfant. Malgré les horribles conditions de sa conception...il est désiré et je l'aimerais de tout mon cœur.

Une vague de tristesse profonde accompagné d'un immense sentiment de soulagement m'envahit. Célia ne serait pas une menace pour notre couple finalement.

— Tout cela est abominable et je suis vraiment désolé pour vous, lui dit Kyle avec la compassion d'une théière mais...il faut vraiment que nous partions d'ici très vite ! Vous comptez vous y prendre comment me demanda-t-il ?

— En tentant quelque chose que je n'ai jamais essayé. Une transformation partielle volontaire.

— Vous y arrivez ? s'étonna Célia. Vous devez être très puissante. Mais je ne vois pas en quoi cela pourra nous aider...les Félins n'aime pas l'eau !

— Je ne vais pas me transformer en panthère...mais en poisson, lui dis-je alors qu'elle me fixait d'un regard ébahi et que les coups de boutoirs sur le battant déjà malmené, reprenaient de plus belle !

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Voilà nouveau chapitre posté sans relecture ! Je m'excuse par avance pour les fautes et petits problèmes restant...je corrigerais tout cela demain ^.^ Bonne lecture,

Des bisous *o*