Prologue

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À l'entente de ces mots terribles et inexorables, le silence de la pièce me parut devenir solide, tant il me blessait les oreilles. Christina...morte ! Ce n'était pas possible, fut ma réaction instinctive à cette funeste annonce, alors que je vacillai malgré tout sous le coup du choc. Conscient que tout le monde m'observait, je puisai en moi l'infime espoir qui y subsistait et redressai la tête pour affronter du regard l'horrible femme qui me faisait face.

— Je ne vous crois pas ! Nous sommes unis. Si elle avait péri...je l'aurais senti, lui affirmai-je avec toute la conviction que je ressentais.

Pour toute réponse, elle se contenta de se tourner vers ses hommes, groupés derrière elle.

— Euclide ! Aboya-t-elle au chef des gardes, avant de lui faire un geste sec et obscur de la main, qu'il sembla comprendre sans difficulté.

Ce dernier ouvrit une porte et deux hommes chargés d'un brancard de fortune en branchages entrèrent dans la pièce. Ils s'approchèrent rapidement et déposèrent leur fardeau à mes pieds.

Sur le couchage grossièrement confectionné reposait un corps méconnaissable tellement il était noirci et recroquevillé par la chaleur intense qui l'avait presque consumé. Malgré l'odeur nauséabonde et entêtante qui s'élevait de la dépouille, je m'agenouillai avec lenteur à ses côtés. Tandis que mon regard descendait inexorablement vers le corps, je priai de toute mon âme pour que ce ne soit pas Christina, étendue là devant moi. Non ! Ce n'était pas elle et j'allais le prouver ! me convainquis-je, en osant enfin fixer réellement l'horreur carbonisée que l'on me présentait.

J'endurai cette torture inutile pendant de longues minutes, accompagné des sanglots déchirants de Cassie, parquée avec les autres quelques mètres derrière moi. Je n'avais qu'une seule envie, lui affirmer que son amie, mon âme sœur, n'était pas morte...mais je devais en être absolument certain et rien de ce que j'avais sous les yeux ne me permettait de l'affirmer avec certitude.

C'est alors que je commençai à me redresser que je la sentis...cette odeur unique de musc et de lait chaud qui caractérisait Christina depuis qu'elle s'était liée avec Féline. La fragrance était infime, mais je ne pouvais pas l'ignorer. C'est le cœur dans un étau que j'approchai mon visage de la forme calcinée. Alors que l'odeur se faisait plus précise, un bout de métal tordu et terni coincé sous l'un des bras attira mon attention, augmentant douloureusement mes battements cardiaques. Je l'en dégageai avec des gestes précautionneux et tremblants et...tout bascula.

Là, dans mes mains sans force, reposait mon pendentif dénaturé par les flammes mais toujours reconnaissable. C'est alors qu'une plainte inhumaine et déchirante s'éleva soudain dans le silence oppressant, tandis que le médaillon tombait au sol dans un tintement funeste, emportant avec lui mes espoirs, mon cœur...et mon âme.

Symbiose . Féline-Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant