Chapitre 9-2

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Au moins j'avais eu ce que je voulais, me dis-je en gémissant doucement. J'espérai juste que ces balles n'étaient pas constituées de leur alliage m...je ne savais plus quoi. Des balles normales je pouvais encaisser, des spéciales métamorphes dans mon état de faiblesse actuel, risquaient bien de me tuer.

— Si vous faites le moindre geste...vous êtes morte ! retentit soudain la voix déformée par la colère de Shaw. Mettez vos bras au-dessus de votre tête, vos mains bien en évidence, ajouta-t-il dans le haut-parleur.

Comprenant qu'ils voulaient entrer au plus vite pour secourir les gardes blessés, j'essayai de m'exécuter le plus rapidement possible. C'est sans difficulté que je montai mon bras gauche, mais le droit refusa carrément de m'obéir. Une balle fusa et vint frapper le sol, à cinq centimètres à peine de ma tête. Envoyant des éclats de terre sèche, qui atteignirent mon visage avec violence.

— Dernier avertissement ! Il n'y en aura pas d'autre...

— Je ne peux pas le bouger ! essayai-je de lui hurler en commençant à basculer un peu sur le flanc pour que ma voix ait plus de portée.

Une seconde balle vint m'effleurer les cheveux dans un sifflement effrayant, me rappelant que faire le moindre mouvement était vraiment une très mauvaise idée !

— Ils vont entrer. Si vous bougez ne serait-ce qu'un cil...mon tireur vous fait exploser la tête !

Ne doutant pas une seconde de son affirmation, je me figeai et ne résista pas lorsqu'on me saisit rudement les poignets pour m'attacher les mains dans le dos. Puis l'on me mit debout de force et commença à m'emmener hors de la salle.

— Tout ceci est de votre faute ! hurlai-je à Shaw, d'une voix tremblante de douleur et de rage. Je n'ai jamais voulu ça ! ajoutai-je d'un ton rageur en reportant mon attention sur les deux militaires toujours étendus sur le sol.

Le professeur ne me répondit pas et se contenta de me fixer d'un regard empli de haine. Pourtant lorsque les deux hommes qui m'escortaient me traînèrent hors de la salle, je les trouvais moins brutaux que cinq minutes auparavant. Peut-être qu'eux non plus n'étaient pas très fan du professeur et de ses expériences finalement !

Je me retrouvai une nouvelle fois sur le sol de ma cellule, sans qu'aucune réconfortante odeur de nourriture ne m'accueille. Ce qui n'était peut-être pas plus mal au final, pensai-je quand un spasme me tordit le ventre, me donnant une horrible nausée. J'étais toujours à terre, n'ayant pas trouvé la force de me relever, quand la porte s'ouvrit sur la doctoresse, encadrée de deux armoires à glaces armés de fusils. Elle fit un pas à l'intérieur aussitôt imitée par les deux gorilles.

— Je crois que cela devrait aller messieurs ! leur signifia-t-elle d'un ton irrité, en se retournant vers eux.

— Nous avons ordre de rester avec vous, pour veiller à votre sécurité.

— Ne soyez pas ridicule ! Que voulez-vous qu'il m'arrive ? Maintenant sortez vos biceps d'ici que je puisse avoir assez d'espace pour soigner ma patiente.

Les deux hommes, visiblement déroutés par son comportement, restèrent bêtement là, s'en savoir comment réagir.

Très bien docteur Banes. Mais rappelez-vous que les patients de cette aile, sont extrêmement dangereux !

La voix désincarnée de Shaw sortant des murs comme par magie, la firent sursauter et porter une main à son cœur. Mais cela ne l'empêcha pas de se précipiter à mon chevet sans aucune appréhension visible. Décidemment, j'aimais bien cette fille.

Au début elle ne dit rien, se contentant de m'examiner en silence, fronçant les sourcils à la vue de la terre ocre maculant mes vêtements déchirés. Elle inspecta soigneusement les deux impacts de balle et après les avoirs soigneusement désinfectés, les pansa d'une main douce. J'avais une furieuse envie de lui dire que cela ne servait à rien, mais j'avais peur de l'effrayer et de m'attirer les foudres de nos espions d'opérettes.

Symbiose . Féline-Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant