Symbiose . Féline-Tome 3

Chapitre 12-2

           

Quoi ?! Ces mots n'avaient aucun sens ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Ma petite sœur était morte depuis des années...je l'avais tellement pleuré...Non ! C'était tout bonnement impossible. Ces pensées tournaient en boucle dans ma tête tandis que je fixai Cassie d'un regard interdit. J'avais beau savoir que le temps nous était compté, que nous devions sortir d'ici au plus vite. Surtout maintenant que je savais où était détenu Christina, il n'y avait plus une seconde à perdre. Mais je n'arrivai pas à réagir et à sortir de mes pensées tourbillonnantes.

— Jude ! Nous devons bouger maintenant ! Nous n'avons que trop attendu, me pressa Hannah d'une voix essoufflée par l'effort de soutenir un Worth dont l'état était de plus en plus inquiétant.

Sa supplique pressante et quasiment désespérée me ramena sur terre et à la réalité de nos problèmes immédiats.

— Cassie, montre-nous la sortie ! lui ordonnai-je d'une voix rauque et serrée, en faisant comprendre à Hannah d'un signe de tête, que je prenais le relais pour soutenir l'inspecteur mal en point.

— Mais je croyais que tu voulais aller les secourir ? s'étonna cette dernière en me laissant la place avec un soulagement non dissimulé. Et tu crois que...

— Non, c'est impossible ! lui rétorquai-je immédiatement d'une voix dure. Judith est morte depuis près de trente ans !

— Je sais ce que j'ai vu, m'interrompit Cassie d'une voix égale en me scrutant de son nouveau regard impassible et particulièrement dérangeant.

— Hé bien tu t'es trompée ! lui rétorquai-je d'une voix sourde et menaçante, tandis que River et moi commencions à nous avancer vers elle. Et maintenant...montre-nous la sortie !

Elle ne prononça pas un mot et se contenta de se retourner et de s'engager dans le nouveau tunnel. Du fait du poids quasi mort de Worth nous n'avancions pas vite, ce qui me permis de bien repérer le chemin. Car je n'avais aucune intention d'abandonner ces pauvres métamorphes prisonniers à leurs sorts, comme je l'avais fait croire aux autres. Car même si je refusais d'accepter les mensonges que m'avait débité Cassie, une étincelle d'espoir c'était quand même formée dans mon cœur et...il fallait que j'en ai le cœur net.

Malheureusement cela risquait de me prendre du temps de fouiller toutes les cellules et Worth lui, n'en avait plus beaucoup. Sans compter que j'avais plus de chance de m'en sortir seul. Mais connaissant mes amis...ils n'auraient jamais accepté. J'avais donc dû, à mon grand regret, leur mentir...et je le regrettai. Mais je n'aurais plus longtemps à porter ce poids constatai-je alors que Cassie s'arrêtait brusquement en plein milieu d'une nouvelle galerie et portait son attention sur la paroi de gauche en apparence impénétrable. Il s'avéra en fait, qu'un bloc de roche habilement placé, créait un trompe-l'œil qui dissimulait un passage derrière celui-ci. Nous nous y faufilâmes tant bien que mal, compte tenu de l'étroitesse du goulet et nous retrouvâmes...à l'air libre !

Ce n'est qu'a l'instant où je pris ma première bouffée d'air frais charriant de délicieuse odeurs de pins et de nature, que je compris à quel point l'air à l'intérieur était pauvre et vicié. Je profitai quelques secondes supplémentaires de ce pur bonheur tout en aidant River à déposer Worth en douceur sur un tapis de mousse au pied d'un vieux chêne. Puis tandis que les autres commençaient à débattre de la meilleure stratégie à adopter, je retournai discrètement vers l'entrée du tunnel dérobé.

— Tu ne comptes tout de même pas y retourner tout seul ?! me lança Hannah d'une voix indignée en se précipitant vers moi.

— Il le faut, je n'ai pas le choix. Je ne peux pas les laisser.

— Pourquoi nous avoir laisser croire le contraire alors ? demanda River, bien que je sois certain qu'il connaissait très bien la réponse.

— C'était trop risqué pour vous et pour Worth. De plus, j'aurais plus de chances de m'en sortir seul.

— C'est hors de question, je viens avec toi ! me dit River d'un ton sans réplique. Si Judith est là-dedans...tu sais qu'elle était comme une sœur pour moi.

Je le fixai un instant, me remémorant notre inséparable trio. Nous n'étions que des enfants alors, mais notre amitié fraternelle c'était poursuivi bien au-delà de l'enfance. Jusqu'à la mort de Judith qui nous avait séparé...définitivement.

— Non mon ami. J'ai besoin d'être certain que quelqu'un ira secourir Christina si jamais...

— Moi j'irai. Tu sais que tu peux me faire confiance, m'affirma Hannah avec conviction tout en rivant son regard au mien. Mais tu vas revenir, alors ma promesse ne me coutera pas grand-chose ! ajouta-t-elle avec un demi-sourire, certainement pour alléger l'atmosphère...un peu tendue.

— Vous ne devriez pas rester là, lui dis-je alors que je m'apprêtai à me faufiler de nouveau dans la mince ouverture de pierre.

— On va se cacher quelque part à proximité. Mais on ne partira pas sans vous, alors...dépêchez-vous ! nous ordonna-t-elle, avec une pointe d'inquiétude dans sa voix fatiguée.

Nous nous efforçâmes de le lui promettre d'un simple regard et c'est avec angoisse et une légère réticence, que nous retournâmes volontairement dans l'enfer auquel nous venions enfin d'échapper.

C'est sans difficulté que je retrouvai le chemin et empruntai le tunnel menant aux cellules d'un pas rapide mais léger pour ne pas faire de bruit. À l'approche d'un tournant, j'entendis un léger bruit métallique qui me fit stopper net et attraper l'une de mes lames d'un geste vif. River m'imita à la seconde où il me vit faire et c'est très prudemment que nous parcourûmes les derniers mètres.

L'endroit où nous arrivâmes était un cul-de-sac. Une grossière pièce circulaire creusée dans la roche et percée de huit ouvertures sur sa circonférence, toutes fermées de portes bricolées avec des planches et fermées à l'aide de cadenas. Deux hommes se tenaient en son centre, assis de part et d'autre d'une table branlante, en train de jouer aux cartes pour passer le temps. Absorbés par leur jeu, ils ne nous virent pas arriver et nous ne leur en laissâmes pas le temps.

Sans même nous concerter, nous nous précipitâmes à l'intérieur chacun d'un côté pour prendre les gardes en tenailles. Au moment où ils se rendirent compte de notre présence...il était déjà trop tard. River et moi les tuâmes en silence et quasi-simultanément. Leurs corps n'avaient même pas encore atteint le sol que j'avais déjà les clefs dans les mains et me précipitai vers la cellule la plus proche que j'ouvris d'un geste fébrile.

À l'intérieur se trouvait un jeune homme, qui se recula dans un mouvement confus et un cliquetis de chaînes en me voyant entrer.

— N'ai pas peur, on vient te libérer, lui dis-je d'une vois pressante mais que j'espérai rassurante tout de même. River ! Cherche sur l'autre garde s'il n'y a pas un trousseau de clefs pour les chaînes ? demandai-je avant de passer à la cellule suivante, laissant mon ami se charger du jeune malheureux.

— Je l'ai ! me répondit-il, lors que je pénétrai dans le second cachot qui se révéla vide.

En quelques minutes j'avais ouvert six des huit cellules et délivrer trois personnes. Le jeune homme et deux femmes, dont l'une dans un état grave. Mais aucune des deux n'était ma sœur. Il me restait deux chances (si l'on pouvait vraiment parler de chance) et c'est le cœur serré que j'allais ouvrir l'avant dernière porte.

Au début je ne vis rien, tellement il faisait sombre à l'intérieur, plus que dans les précédentes geôles d'ailleurs. Je m'avançai de quelques pas et avisant une ombre recroquevillée dans un coin, je murmurai doucement,

— Vous n'avez rien à craindre...nous sommes là pour vous aider.

Durant quelques secondes je n'entendis que la respiration rapide du prisonnier, avant que l'ombre ne bondisse subitement de son coin d'ombre et ne se jette sur moi dans un murmure surpris et déchirant.

— Jude ?!

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Ouf...! Chapitre enfin posté...avec difficultés ! J'espère qu'il vous a plu ?! Le prochain sera...avec Christina et devrait arriver dans le week-end, du moins je l'espére :-)

Des bisous et a tout bientôt ^.^