— Toi aussi tu faisais partie de ce programme ! De cette horreur ?
Les mots sortirent de ma bouche en une question incrédule et horrifiée. Cette femme m'avait aidé, sauvé la vie et sans vraiment m'en rendre compte, je m'étais mise à la considérer comme une amie. Elle ne pouvait pas avoir cautionnée ça...toutes ces expériences abominables ? Je ne pouvais pas m'être trompée à ce point-là !
— Mais non, bien sûr que non ! s'exclama-t-elle d'une voix outrée en s'approchant de nous.
— Vous êtes qui exactement ? Car d'après le peu que m'en a dit Christina, même elle ne le sait pas vraiment en fait !
Le ton de Jude n'était pas agressif, ni accusateur. Mais le regard avec lequel il emprisonna celui de Rebecca, disait sans l'ombre d'un doute qu'il attendait une réponse claire et précise.
— Je n'étais dans ce centre que par intérim ! Je ne fais même pas partie de l'armée. Leur médecin habituel a eu un accident de voiture et ils devaient le remplacer très rapidement. Comme je venais de déménager et n'avais pas encore de poste fixe, l'hôpital leur a proposer mon nom et comme c'était pour un contrat de quelques semaines maximum ça m'allait très bien ! Jamais je n'aurais imaginé me retrouver au milieu de...ça !
Sa voix était légèrement plus aiguë que d'ordinaire et ses yeux exorbités et sa respiration hachée m'apprenaient qu'elle ne mentait pas. En nous racontant son histoire, elle était en train de prendre pleinement conscience de ce dans quoi elle était impliquée...et ça avait de quoi faire stresser n'importe qui !
— Je n'étais même pas censé avoir accès à la partie recherches du complexe, reprit-elle en se prenant la tête entre les mains. Je n'étais là que pour m'occuper des petits bobos du personnel administratif et puis...tu es arrivée.
Elle releva soudain la tête et me regarda dans les yeux.
— C'est là que j'ai compris que des choses graves se passaient dans cet endroit. La suite...tu la connais, me dit-elle en laissant retomber ses bras le long de son corps et en re-braquant son regard sur Jude.
— Très sympa votre histoire, attaqua immédiatement Worth. Mais dans ce cas, comment pouvez-vous savoir où trouver les infos dont nous aurions besoin ?
— Dans le bureau où nous nous sommes réfugiés, vous vous souvenez ?
Pendant qu'elle nous fixait, moi et Iphigénia, d'un regard plein d'attente cela me revint brusquement. Le bureau, les classeurs remplis de dossier et Rebecca qui avait passé son temps à fouiller dans toute cette paperasse que nous jugions inutile.
— Oui, répondit Iphigénia au moment où je hochai la tête à l'intention d'une Rebecca visiblement rassurée.
— Tous ces classeurs renfermaient des comptes rendus d'expériences très détaillées ainsi que tout un tas de résultats médicaux. Je suis certaine que les réponses s'y trouve.
— D'accord, peut-être en effet ! Mais comment être certain de trouver les bons ? selon vos dires il y a des tonnes de documents dans ce bureau ! Nous n'aurons pas le temps de faire le tri, ni celui de tout transporter. On ne sait même pas s'il est encore possible de retourner à l'intérieur !
La réflexion de River jeta un froid sur notre enthousiasme naissant. Il avait raison bien sûr, me dis-je avec résignation tandis qu'un silence consterné tombait sur la salle comme une chape de plomb.
— Il faut y envoyer la police.
— Pardon ? demanda Hannah d'un ton interdit tandis qu'elle se tournait lentement vers la personne qui venait de lâcher cette bombe...Worth.
— Vous voulez vous révéler aux humains, non ? Alors à quoi ça sert de maintenir le secret ? Au contraire ! Si la police découvre des preuves des agissements de Shaw, cela ne pourra qu'apporter des pierres de plus dans votre camp et vous attirer la sympathie des gens.
— Mais c'est que c'est loin d'être bête comme idée, finalement ! s'exclama River avec un petit sifflement appréciateur en direction de l'inspecteur.
— Oui mais il y a un problème ! intervint pour la première fois Dean. La police et les militaires, c'est un peu la même chose, non ? Qui nous dit qu'ils ne vont pas étouffer l'affaire ?
— Pas si l'on si prend comme il faut, lui répondit l'inspecteur sans se démonter. Vu le comportement de rat des militaires et surtout des gradés de ce complexe quand les choses ont dégénéré, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que ce qu'ils faisaient là-bas était secret et certainement pas connu du gouvernement. Si l'on prévient les bonnes personnes...rien de sera étouffé.
Les deux hommes se mesurèrent du regard quelques minutes, tandis que la réflexion intense à laquelle se livrait Dean pouvait se lire sur son visage.
— Ta réflexion me parait juste, lui dit-il enfin. Mais je vais devoir en parler à Khyn. Lui seul pourra prendre la décision...
— Laisse le vautour en-dehors de ça ! s'énerva Worth. On n'a pas de temps à perdre.
— Je ne peux pas. Il est mon chef, j'ai un devoir envers lui.
— Bien sûr, on comprend ça, dit soudain Jude en ordonnant à Worth d'un regard très expressif de la fermer et de le laisser gérer. Mais tu sais comment ça risque de se passer...et nous n'avons pas le temps pour ça. Alors, je te demande juste d'attendre que nous soyons partis pour lui en parler.
— Comment comptez-vous vous organiser ? demanda-t-il à l'inspecteur, apparemment pas encore certain de sa décision.
— On va devoir aller faire une reconnaissance sur place. Voir si le site est accessible et ensuite j'appellerai les bonnes personnes et on les laissera faire leur boulot.
— Vous voulez dire que vous allez devoir entrer à l'intérieur ? demanda Rebecca d'une voix anxieuse.
— On n'en aura peut-être pas besoin...
— Si.
La voix d'Iphigénia, sec et tranchante, me fit sursauter et une appréhension sourde refit son apparition au creux de mon ventre.
— Votre idée est bonne et sera un excellent soutient à notre plan, si ça marche. Mais nous devons au moins tenter de trouver des informations par nous-même. Car une fois aux mains des autorités, nous n'y aurons plus accès et Cassie ne pourra pas attendre.
— Très bien dit Dean. Je vous laisse de l'avance pour trouver vos documents ou quoi que ce soit que vous cherchiez. Mais dès que vous prévenez la police, je préviens Khyn à mon tour.
Et sans attendre de réponse, il sortit de la pièce, ordonnant à Julia de le suivre d'un signe de tête raide. Cassie qui avait enfin réussie à se remettre debout, s'approcha de moi, une inquiétude désolée sur son visage apeuré.
— Je suis vraiment désolée que tu doives retourner là-bas à cause de moi.
— Ne t'inquiètes pas, lui répondis-je avec un petit sourire rassurant bien que l'idée de pénétrer à nouveau dans cet antichambre des enfers, me terrorise. Je ne serais pas seule cette fois-ci...Jude sera là, ajoutai-je un peu plus fort en lançant un coup d'œil appuyé à l'intéressé pour lui signifier qu'il n'avait pas intérêt à faire son Neandertal sur ce coup-là !
« Squiit...moi aussi aider...squiiit ! Moi aider gentilles longues jambes ! Kiiiii »
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Encore un chapitre posté sans aucune relecture !!!! Désolée par avance pour les maladresses restantes !
Kisssss *o*
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Symbiose . Féline-Tome 3
ParanormalChristina est à présent prisonnière dans un établissement de recherche hautement sécurisé. Tous ses amis et Jude la croyant morte, elle ne pourra compter que sur elle-même pour s'enfuir et déjouer la machination orchestrée par Iphigénia et quelques...