Je gémis et ne pus qu'attendre en haletant que le terrible spasme qui me tétanisait le ventre cesse, me permettant de respirer de nouveau normalement. Le bébé ! J'étais certainement en train de perdre le bébé ! Mais ne serait-ce pas la meilleure chose qui pourrait lui arriver ? À peine cette pensée m'avait-elle effleuré l'esprit que je sus que je ne le pensais pas vraiment. Surtout quand un deuxième spasme encore plus important que le premier m'obligea à me laisser glisser jusqu'au sol, où je ne pus que rester assise les mains crispées sur mon ventre et le cœur prit dans un étau.
— Christina ! Vous devez déplier les jambes et respirer le plus profondément possible ! Vous m'entendez ?
La voix du docteur Banes me sortit de ma spirale de peurs et de douleurs et j'essayai de faire ce qu'elle me demandait, tandis qu'elle s'éloignait en courant et farfouillait fébrilement dans le capharnaüm qu'était à présent devenu l'infirmerie. Elle revint au bout de quelques secondes, tenant une seringue dans une main et tirant le chariot d'écho derrière elle de l'autre.
Sans prononcer le moindre mot et en évitant toujours de me regarder dans les yeux, elle me prit le bras et sans désinfection préalable, ni avertissement, me planta vivement l'aiguille dans le pli du coude avant d'appuyer sur le piston.
— C'est pour stopper les contractions, me dit-elle tandis qu'elle allumait la machine qui émit un biiip strident de protestation.
— Est-ce...je suis en train de perdre le bébé ? lui demandai-je d'une voix saccadée et essoufflée mais audible, à présent que la douleur et les spasmes s'atténuaient doucement.
— On va tout faire pour que ça n'arrive pas, mais...je ne comprends rien à votre grossesse ! Et...au final je ne sais même pas ce que vous êtes ! Pour ce que j'en sais, ce que je trouve impossible est peut-être normal pour vous ?!
— Je ne comprends pas ! De quoi parlez-vous ? Et qu'avez-vous vu à la première écho ?
— D'après vos analyses de sang, vous seriez enceinte de deux semaines environs.
Des souvenirs des deux fois où Jude et moi avions fait l'amour, me revinrent subitement, inondant mon cœur d'amour et de regret, tandis qu'une tristesse profonde remplissait mes yeux de larmes.
— Oui, c'est cohérent, acquiesçai-je d'une voix serrée en soulevant mon t-shirt alors qu'elle s'apprêtait à me faire un second examen.
— Le problème, c'est qu'à l'image, les embryons ont la tailles et l'apparence de fœtus de trois mois !
— Attendez ! Je serais enceinte de trois mois alors ? Mais c'est impossible, je...
Ce n'est qu'à cet instant que je réalisai l'emploi du pluriel. Je senti un mélange de peur, d'angoisse et de...d'incrédulité m'envahir, tandis que Féline percevant mon trouble, tentait de m'envoyer des pensées apaisantes.
— Vous avez bien dit « les » ? demandai-je d'une voix tremblante et mal assurée.
— Oui, me répondit-elle d'une voix plus douce. Il y en a deux. Des faux jumeaux, qui pour le moment, se portent très bien ! conclut-elle en fixant son écran avec attention.
Deux...des jumeaux...déjà trois mois de grossesse...Non...C'était impossible ! Comment allais-je faire pour m'enfuir d'ici, si j'avais des contractions tous les deux pas ? Et comment se développait une grossesse métamorphe ? Combien de temps me restait-il jusqu'à l'accouchement ? Oh mon dieu...c'était une véritable catastrophe !
— Les contractions que vous venez d'avoir n'étaient qu'une alerte. Ce qu'il vous faut à présent c'est du repos, continua-t-elle, tandis qu'elle essuyait le surplus de gel resté sur ma peau, apparemment ignorante de la tempête émotionnelle qui se déchainait sous mon crâne.
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Symbiose . Féline-Tome 3
ParanormalChristina est à présent prisonnière dans un établissement de recherche hautement sécurisé. Tous ses amis et Jude la croyant morte, elle ne pourra compter que sur elle-même pour s'enfuir et déjouer la machination orchestrée par Iphigénia et quelques...