Notre cheminement était laborieux du fait du peu de luminosité et de tous les débris et objets divers qui entravaient notre chemin. Nous devions nous trouver dans une partie désaffectée et condamnée du centre car la lueur de plus en plus tremblotante de la petite torche nous dévoilait les contours fantomatiques et effrayant de tables d'examens, de matelas pourris et de vieux fauteuils roulant rouillés.
Toute cette atmosphère glauque ajoutée à notre stress et à l'air renfermé et vicié de l'endroit nous poussait à accélérer l'allure malgré notre fatigue grandissante. Quand nous trébuchâmes à l'unisson et pour la troisième fois sur un objet indéterminé répandu sur le sol du couloir, nous décidâmes de faire une pause. Mais les signes de faiblesse évident de notre seule source lumineuse nous firent reprendre notre route vite fait ! Hors de question de rester dans cet endroit lugubre sans lumière...nous ne parviendrions jamais à en sortir. À cette idée ma respiration se fit presque immédiatement erratique, signe qu'une bonne vieille crise de claustrophobie se profilait à l'horizon.
— Nous devons trouver la sortie, avant de ne plus avoir de lumière ! dis-je d'une voix essoufflée et paniquée qui sembla résonner à l'infini dans les couloirs déserts et labyrinthiques.
— Cela me semble une bonne idée, en effet ! me répondit le docteur Banes, pas beaucoup plus à l'aise ni téméraire que moi sur ce coup-là.
Quant au bout d'une vingtaine de pas supplémentaires les clignotements se firent de plus en plus fréquent et rapprocher nous commençâmes à accélérer l'allure et à tenter d'ouvrir toutes les portes devant lesquelles nous passions...sans résultat, elles étaient toutes closes.
— Elles doivent toutes être condamnées de l'intérieur, comme celle dans laquelle nous nous trouvions, s'exclama la doctoresse d'un ton frustré alors qu'elle s'acharnait à coup de pieds sur l'un des battants incriminés.
— Ce qui m'inquiète surtout, c'est pourquoi ? lui répondis-je d'une voix sourde en avançant prudemment jusqu'à la prochaine porte. Et comment ils ont bien pus faire pour en sortir après, marmonnai-je pour moi-même, ne voulant pas inquiéter plus que nécessaire ma nouvelle amie.
Alors que je me déplaçai en faisant bien attention où je mettais les pieds, quelques choses sur le mur attira mon regard. Momentanément déconcentrée je me cognai le genou dans une vieille desserte qui gémit de mécontentement alors que de mon côté je jurai tout bas.
— Doc...venez voir par ici ! appelai-je en me rapprochant du mur.
— Vous pouvez m'appeler Rebecca, me dit-elle en se dépêchant de me rejoindre. Vous avez trouvé quelque chose ?
D'un signe de tête je lui indiquai de diriger le faisceau faiblard vers le mur. Un hoquet de surprise apeuré lui échappa lorsque la faible lumière révéla la monstrueuse trace de griffe qui balafrait le béton défraichis.
— Mon dieu ! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?
— Un métamorphe pas content ! ne pus-je m'empêcher de commenter d'un ton sarcastique, avant de lui faire signe d'éclairer un peu plus loin.
Un vieux cadre poussiéreux pendait de guingois, une écharde de verre en équilibre précaire menaçant de tomber au sol à tout instant. Je m'approchai et sentis une étincelle d'espoir se rallumer à la vue de ce qu'il contenait.
— Rebecca, c'est un plan d'évacuation, lui dis-je en le décrochant du mur, avant d'en extraire le papier jaunis que je me mis à étudier avec une intense concentration. Au-dessus du plan était écrit,
Plan d'évacuation d'urgence aile est- Laboratoires S4 – section recherches génétiques.
Ses mots provoquèrent en moi un frisson désagréable sans que j'en comprenne véritablement la raison. Puis sans aucun signe avant-coureur, la petite lampe rendit l'âme nous plongeant dans le noir. Rebecca chercha immédiatement ma main, sa respiration heurtée résonnant dans le silence renforcé par l'obscurité.
— On est plus loin de la cage d'escalier, lui murmurai-je en serrant convulsivement le plan dans ma main. Il faut avancer tout droit et ce sera la troisième porte sur la droite.
— Ok, me répondit-elle d'une voix chevrotante.
Nous nous mîmes à avancer à pas précautionneux. J'ouvrais la marche tandis que le doc gardait sa main contre le mur pour que nous puissions nous repérer.
— Une, dit-elle au bout de seulement quelques pas avant de pousser un cri lorsqu'elle heurta quelque chose qui tomba au sol dans un bruit assourdissant., presque aussitôt suivit d'un craquement sinistre, venant de derrière nous dans le couloir.
Le son sembla se frayer un chemin tout le long de ma colonne vertébrale, m'électrisant de la tête aux pieds et ordonnant à mon cerveau de fuir immédiatement cet endroit. Nous nous mîmes à courir sans plus nous soucier de nous cogner ou de renverser quoi que ce soit.
— Deux...je crois, me chuchota-elle d'une voix altérée par la panique alors que la tirai derrière moi viscéralement certaine que quelque chose nous suivait.
Il n'y avait pas eu de nouveau son suspect mais je le sentais...j'en étais certaine, à moins que ce ne soit les ténèbres qui perturbe mes sens. Mais je n'y croyais pas.
— Trois ! C'est celle-là, murmura Rebecca en tirant sur ma main alors qu'elle se mettait à chercher fébrilement un mécanisme d'ouverture...mais rien !
— Elle est certainement condamnée comme les autres ! se lamenta-t-elle en s'acharnant sur le battant.
— Peu importe...nous devons l'ouvrir...maintenant.
Un crissement strident se fit soudain entendre, emballant mon cœur et me donnant raison. Tout à ma panique je ne réfléchis pas et laissant Kami affleurer, laissait la magie opérer. Je me concentrai pour circonscrire la métamorphose à ma main droite et sentis la transformation s'opérer. Une fois celle-ci achevé je m'approchai de la porte et glissai mes griffes aiguisées entre le battant et le chambranle avant de pousser de toutes mes forces. Un craquement, un second puis la porte céda au moment précis où une ombre difforme fondait sur nous.
Je m'engouffrai à l'intérieur, tandis que d'un coup de patte je repoussai notre adversaire inconnu et attirai une Rebecca hurlante à moi tout en claquant violement la porte derrière nous.
— Vite, il faut trouver quelque chose pour bloquer la porte, criai-je tandis que des coups sourds commençaient à retentir sur le battant.
Nous fîmes basculer une bibliothèque devant la porte, bloquant cette dernière avec un autre meuble trouvé là. Puis une fois en relative sécurité, mon cerveau m'envoya enfin l'information qu'une faible lumière éclairait l'endroit où nous nous trouvions ? je m'avançai de quelques pas et stoppai net...n'arrivant pas à analyser ce que mes yeux voyaient.
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Chapitre posté sans aucune relecture ni correction, désolée d'avance pour les fautes restantes :-( Mais très dure de se concentrer aujourd'hui ! Chapitre de transition, j'espère qu'il vous aura plus quand même.
Je le reprendrai demain lorsque j'aurai plus de calme autour de moi. Je voulais vous le poster quand même ce soir pour que vous ayez la suite :-)
A tout bientôt ^.^ Des bisous *-*
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Symbiose . Féline-Tome 3
ÜbernatürlichesChristina est à présent prisonnière dans un établissement de recherche hautement sécurisé. Tous ses amis et Jude la croyant morte, elle ne pourra compter que sur elle-même pour s'enfuir et déjouer la machination orchestrée par Iphigénia et quelques...