Chapitre 9-1

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* Centre de recherches expérimentales de Kendish *

Durant tout le trajet jusqu'à ma cellule et bien que je sois à deux doigts de l'inconscience, je ne cessai de ruminer. Les deux gardes qui me trimbalait sans ménagement, me traînant entre eux comme si je n'étais qu'un vulgaire sac de pomme de terre, ne m'aidaient pas vraiment à rassembler mes pensées éparses, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que je venais de voir.

C'était physiquement impossible que cette garce d'Iphigénia puisse être présente dans ce complexe ?! Pourtant c'était bien son visage qui m'était apparu lorsque sa métamorphose s'était achevée. À moins que je n'aie mal vu ?! Harassée comme je l'étais, mon cerveau exténué m'avait peut-être joué des tours ? Non...je ne m'étais pas trompée ! J'aurais reconnu son horrible visage de mégère n'importe où ! Quoique à bien y réfléchir, il m'avait paru plus marquée et en même temps...moins dur, comme plus humain ! Tout cela était totalement incompréhensible.

Je ne me rendis compte que nous étions parvenus à destination, qu'au moment où ils me jetèrent à l'intérieur. J'atterris durement sur le sol de béton sans que cela ne paraisse les préoccuper.

— Mangez ! m'ordonna l'un des deux militaire d'une voix froide et professionnel. Le médecin passera vous examiner dans quelques heures.

Puis sur ses paroles chaleureuses et encourageante il referma brutalement la porte, le bruit sourd et sonore semblant se répercuter à l'infini dans mon crâne douloureux. Toutes ces épreuves et ma première transformation solo m'avaient totalement vidée de mon énergie. Il me fallut donc un effort surhumain pour parvenir à me redresser et me traîner jusqu'au lit, sur lequel je me laissais tomber lourdement. Un nouveau plateau, encore plus rempli et plus appétissant que les précédents m'attendait, dégageant des parfums quasiment irrésistibles pour mon organisme anémique et blessé.

J'hésitai un moment. Si je refusais de m'alimenter, que pourraient-ils faire contre cela ? Non c'était idiot ! La parade était facile et ce n'est pas sans force et morte de faim que je réussirai à sortir d'ici. Et je devais impérativement sortir d'ici. Pour sauver mon amie et retrouver Jude.

Mon dieu ce qu'il me manquait ! Je sentis des larmes chaudes et amères commencer à glisser silencieusement sur mes joues, tandis que j'essayai de contenir les sanglots qui voulaient sortir de ma bouche, exprimant toutes ma détresse et mon chagrin. Je ne ferais pas ce plaisir à ces salauds qui m'espionnaient bien planqués derrière leurs écrans et devaient bien se moquer de ma détresse. J'envoyai tout l'amour et l'espoir que je pouvais à Jude par notre lien, même si je savais que celui-ci était momentanément rompu. Nous allions nous retrouver, j'allais sortir d'ici, mais pour cela, il fallait que je me nourrisse.

Je m'attaquai donc à la nourriture, forte de ma résolution inébranlable, à défaut d'autre chose. La torpeur me gagnait à mesure que les protéines et vitamines salvatrices inondaient mon organisme, lui redonnant la force de soigner mes blessures. Le médecin passa me voir, notant toutes mes contusions, lacérations et autres blessures avec un soin méticuleux. Cet examen, bien qu'il ne soit pas invasif et nullement douloureux, me fut très désagréable car il me donna vraiment la sensation d'être un cobaye parmi d'autres. N'ayant à leurs yeux, guère plus d'importance qu'un vulgaire rat de laboratoire. Ce qui était quand même ironique, lorsque l'on songeait que je comptai me transformer en souris pour sortir de ce complexe de malheur.

Une fois le docteur parti, je cherchai frimousse essayant d'établir le contact avec le petit rongeur frémissant, mais sans succès. J'espérai que cela n'était dû qu'à ma faiblesse et que ma petite amie, n'était pas loin. C'est donc un morceau de pain bien caché au creux de ma main, que je me laissai glisser dans un sommeil profond et réparateur.

Symbiose . Féline-Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant