Chapitre 7-1

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* Dans la cité sylvestre des bois du Drasill *


Il me semblait bien avoir reconnu cette voix, mais le ton ne correspondait tellement pas à sa propriétaire que sur le moment j'eu un doute. Ma vision enfin partiellement habituée à l'obscurité quasi-totale qui régnait dans ce lieu, j'osai m'avancer de quelques pas prudents.

— Oui, c'est moi, répondis-je finalement me rendant compte après-coup que je n'avais pas répondu. Hannah ?!

— Tu es venu nous sortir d'ici...hein ?! me demanda-t-elle d'une voix tellement tremblante et pathétique que je doutais toujours de son identité, même parvenu à sa hauteur.

Mais c'était bien Hannah...désespérée et méconnaissable qui se trouvait là devant moi enchaînée à une poutre en bois. La pauvre était assise à même le sol sale et humide, ses mains entravées haut au-dessus de sa tête, dans une position peu naturelle et certainement très douloureuse.

C'est en tremblant de colère et de peine que je m'agenouillai près d'elle et avec des gestes approximatifs du fait de l'obscurité, essayai de la détacher.

— Pourquoi est-ce qu'ils font ça ? me demanda-t-elle d'une voix faible et rauque. Pourquoi les as-tu laissé faire ?

Une quinte de toux déchirante la secoua soudain, m'empêchant de répondre et faisant cliqueter ses chaines, m'arrachant les maillons glissant des doigts.

— Comment as-tu pu penser que je cautionnerai une chose pareille ?! m'exclamai-je enfin, surpris et blessé qu'elle ait seulement pu le croire, tandis que je faisais une nouvelle tentative.

— Tu...tu n'étais pas là et ta mère...ta mère a dit...

— Et tu l'as cru ?! m'écriai-je dans un grondement sourd et rageur, alors que j'échouai une fois de plus à la libérer. Rah... ! Je n'y arrive pas ! jurai-je, en donnant un violent coup de poing dans le poteau. Ce qui, hormis me faire un mal de chien, ne me servit strictement à rien, bien sûr !

C'est alors qu'un petit faisceau lumineux, qui troua les ténèbres comme un phare en pleine tempête, apparut soudain devant mes yeux, flinguant momentanément ma vision nocturne.

— Ce sera peut-être plus facile avec un peu de lumière ! commenta River de sa voix pince sans rire habituelle.

— Tu n'aurais pas pu le dire avant ?! ne pus-je m'empêcher de lui rétorquer d'un ton acide, en me tournant brièvement vers lui.

— Je n'étais plus certain de l'avoir encore sur moi et puis...tu te débrouillais si bien !

Je ne relevai pas sa pointe d'humour plus que douteuse, sachant d'expérience que c'était sa manière à lui d'aborder les situations stressantes et préférai me concentrer sur ma tâche. Voyant enfin correctement où je mettais les mains, il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour trouver le point faible du mécanisme et en venir à bout d'un simple coup bien appliqué. La chaine tomba brusquement, libérant les bras d'Hannah qui retombèrent mollement devant elle. 

Constatant qu'elle était à moitié inconsciente, je m'empressai de m'assoir par terre et de la prendre sur mes genoux pour l'isoler du sol. Elle était atrocement pâle et glacée et semblait peiner à garder les yeux ouverts.

— Passe-moi ta torche, demandai-je à River d'un ton pressant, alors que je serrais Hannah contre moi pour tenter de la réchauffer.

— Qui est-ce ? me demanda-t-il d'une voix d'où toute hilarité malvenue avait soudain disparu. C'est ta compagne ?

— Non, c'est Hannah...la sœur de Célia, lui répondis-je du bout des lèvres d'un ton lourd, tandis que je cherchais fébrilement des blessures ou des traces de mauvais traitements.

Un peu rassuré de ne rien trouver, je posais le petit cylindre métallique sur le sol et la secouait doucement pour tenter de la réveiller.

— Hannah ! Ça fait longtemps que tu es là ?

— Depuis que...qu'ils nous ont montré le corps de Christina, me dit-elle dans un souffle, les yeux toujours clos.

— Cela doit faire environ deux jours, constatai-je pour moi-même. Ils t'ont donné à manger ou à boire depuis que tu es là ?

— Non.

— C'est une métamorphe ? demanda River en s'approchant de nous, avant de s'accroupir à nos côtés.

— Oui...aigle comme nous, lui répondis-je sans m'offusquer de sa question.

— Alors seulement deux jours sans nourriture ne devrait pas l'avoir mise dans un tel état ? Il doit y avoir autre chose.

— Elle était déjà blessé...gravement. Son corps ne récupère pas comme il faudrait.

— Tiens...peut-être que ça l'aidera un peu. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est très énergétique, me dit-il en me tendant une poignée de fruits secs.

— Tu n'as pas perdu tes manies de chapardeurs à ce que je vois, lui dis-je avec un petit sourire. Tu n'aurais pas aussi volé une bouteille d'eau par hasard ?

— Désolé, mais ça ne rentrait pas dans mes poches !

Un peu rasséréné par cet échange parfaitement inutile, mais quelque part rassurant, je m'empressai de faire glisser une amande entre les lèvres d'Hannah, l'exhortant à croquer. Dès qu'elle sentit la nourriture sur sa langue, son instinct repris le dessus et elle engloutie toute la maigre réserve en quelques minutes.

L'effet se fit vite sentir, puisqu'elle se redressa légèrement d'entre mes bras, pour me fixer d'un regard triste et perdu que je ne lui avais encore jamais vue.

— Je...on ne savais plus quoi croire...tu étais tellement anéantis que...

— Elle n'est pas morte, la coupai-je autant pour m'en persuader que pour le lui apprendre. 

— Jude...on a tous vu son corps, senti...Qui est-ce qui t'a fait croire ça ? Le clone de Légolas là ?!

Sa pique caustique me rassura sur son état, tandis que le rire franc de River résonnait entre les murs de pierres. C'est alors qu'un gémissement lugubre et qui trahissait une souffrance intense remplaça le rire de mon ami, me glaçant le sang et figeant Hannah entre mes bras.

— Qu'est-ce- que c'est ? lui demandai-je, la voyant se décomposer devant moi tandis qu'elle se bouchait les oreilles de ses mains.

— C'est Gabriel...Worth...je ne sais pas où il est, mais...il faut l'aider ! On ne peut pas rester là...


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Alors, pour tous ceux qui attendaient avec impatience de savoir qui était la rapace mystérieuse...encore un peu de patience ;-) Au moins vous savez à qui appartenait la mystérieuse voix ^.^

J'espère que ce chapitre vous à plus et à bientôt sur la suite ^.^

Bisous, bisous *o*

Symbiose . Féline-Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant