Chapitre 20

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Il faut que je me défoule. 

Il faut que toute cette envie, qui coule entre mes veines s'évapore de mon corps.
Je veux l'embrasser. Je ne pense qu'à ça, en boucle. Je veux regoûter à toutes ces sensations. Je le veux tellement, que je pourrai le retrouver maintenant et l'embrasser, peu importe le lieu ni l'endroit. 
Mais je ne dois pas écouter ces envies, je vais devenir fou. 

Je n'ai pas pris pas la peine de prévenir ni ma mère, ni Danielle. J'ai quitté la réunion, comme un voleur. 
Dans le stade de Ladova, je me change rapidement. Je mets ma tenue de foot et je fonce directement vers le terrain vide. 

Je suis seul face à ces tribunes vides et ce gazon, attendant que je le défie. J'ai encore le goût amer de la défaite.
Nous étions à deux doigts de la victoire, à deux doigts de l'emporter, à deux doigts de rendre fier ma tribu.
D'habitude, je patiente l'entrainement du jeudi soir pour me défouler. Là, je ne peux pas attendre. Mon corps me supplie de me libérer. Je dois le dompter.

Sous un soleil éclatant, je commence à tirer dans la cage du but. Je donne des coups dans les ballons. Tous mes coups sont approximatifs et manque de puissance.
Je réessaye, je retente jusqu'à ce que je sois fier de moi.
Mon corps transpire à pleine gouttes. J'ai chaud, mais je ne lâche rien. Je me concentre juste sur mes tirs. Mes tirs qui n'évoluent pas. Même après des dizaines et des dizaines d'essais.

-Putain!

Je crie de rage. Je n'arrive même pas à jouer! Je n'arrive même pas à me satisfaire!

Je me repose nonchalamment sur le banc, en fixant la pelouse.
Mon portable sonne dans la poche de mon jean. Je le cherche et je réponds sèchement:

-Allô?

-Louis? C'est Danielle.

Je ferme les yeux, sa voix froide signifie sa colère.

-Tu peux m'expliquer où tu es?

Ça ne servirait à rien de lui mentir, alors je m'explique:

-Je suis parti m'entraîner.

-En plein milieu de notre rendez-vous?

-J'en avais besoin.

J'entends du bruit autour de Danielle. Une voix lui demande:

-Passe-le moi. J'ai deux mots à lui dire.

Ma mère. Je m'avachis encore plus sur mon banc, sachant qu'elle va me passer un savon.

-Louis Williams Tomlinson. Je ne t'ai pas appris à partir au milieu d'une entrevue importante aux yeux de ta fiancée. Tu te montres irrespectueux.

-Maman..., j'essaye.

-Tu as intérêt à revenir à la maison.

Je lâche un long soupir, sachant que je ne peux pas lui tenir tête. Je n'ai aucune excuse valable pour la contredire.
À part me justifier en disant que mon corps est en rut pour un mec. Chose que je ne révélerai jamais, car j'ai déjà du mal à l'accepter.

-D'accord, je souffle. Je me change et j'arrive.

Elle raccroche aussitôt, ayant obtenu ce qu'elle souhaite.
La seule personne face à qui je suis faible est ma mère. Elle le sait très bien. Je n'arrive jamais à l'affronter, je l'aime beaucoup trop.

Je me lève de ma place, ne prenant même pas le temps de ranger les ballons. Je garde mes habits de sport tout transpirant.

Je sors du stade, en le refermant avec la clé que je possède dû à ma place de futur roi.
Sauf que je sens que ça ne va pas bien. Je sens encore ce goût sur ma langue m'ordonnant d'aller trouver Styles et l'embrasser.
Je ne me suis pas assez défoulé. Putain. Ce sera footing jusqu'à ma maison.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant