Chapitre 54

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Les yeux toujours fermés, la couverture me couvrant le corps, je sens une masse bouclée me chatouiller les cheveux.
Je gigote, un sourire sur les lèvres:

-Va-t'en. Je suis pas de bonne humeur.

Encore à demi-réveillé, je le sens me frôler la peau. Je ris dans mon sommeil en essayant de le dégager. Harry est câlin ce matin.
La masse se retire mais je le sens me lécher. Une langue vient me repeindre tout le long du visage.

-Par contre ça c'est dégueulasse.

Réveillé, j'ouvre aussitôt les yeux pour l'engueuler. J'ai de la bave partout sur mon visage. Mais ce n'est pas Harry en face de moi, mais un énorme chien. Il tire la langue juste au dessus de mon visage en me fixant. Je retombe sur le canapé alors que la boule de poil me surpasse toujours. Bien sûr que ce n'est pas Harry. On s'est disputé hier soir. Putain fais chier.

-Je crois qu'il est réveillé, rit Liam.

Mon meilleur ami appelle son chien en gigotant ses croquettes. L'animal se retire aussitôt en écrasant ses grosses pattes sur mon corps. Je grommelle et une deuxième voix intervient:

-Parfait. Je vais pouvoir lui parler.

Cette voix. Je me relève aussitôt pour mieux voir ma mère, assise dans le fauteuil en face du mien.
Mon cœur se remplit aussitôt. Son mari m'a renié, mais elle est là. Toujours aussi belle et soignée. Contrairement à l'appartement de Liam.
Ma mère reste bien assise sur le fauteuil en cuir, de peur de toucher le bordel de la pièce. Il y a des magazines au sol, de la bouffe entamée sur la table basse, des bouteilles de bières vides...

-Tu vas bien? je lui demande.

-C'est plutôt à moi de te poser la question. Tu as complètement disparu de la circulation.

Ma mère m'a l'air énervé. Je vois sur son visage de la fatigue, et dans ses yeux de la tristesse.

-Tu m'as fait une peur bleue! Je t'ai cherché partout pendant ces quatre derniers jours!

-Tu me cherchais?

De la surprise doit se peindre sur mon visage. Je pensais qu'on m'avait délaissé, qu'on voulait me mettre de côté un instant pendant que les choses se calment.

-Bien sûr que oui! Ce n'est pas parce que ton père veut te mettre à la porte que je suis d'accord.

Le visage en pagaille, je suis choqué par ses propos. Ça me redonne la patate. J'en souris presque.
Après ces longues journées d'ennui et la dispute récente avec Styles, j'avais besoin de ça. 

-Heureusement Liam m'a averti que tu dormais ici. J'ai eu très peur que tu ais fait une bêtise.

Elle me fait les gros yeux. Ceux qu'elle réserve quand elle me gronde. Je n'ai même pas l'impression qu'elle m'engueule parce que je suis tellement heureux par sa présence.

Je lui raconte brièvement mes quatre derniers jours en lui avouant que c'est Preston qui m'a accueilli. Elle me raconte aussi les siens, je les écoute avec difficulté.

-Après que ton père t'ai demandé de partir, il a fait la même chose pour tous les invités. La maison s'est vidée en l'espace de très peu de temps. J'étais tellement secouée par la tournure des événements que je suis restée muette.

Le chien de Liam vient se promener entre mes jambes et je lui caresse le haut du crâne.

-Le lendemain, ton père est retourné travailler, comme si de rien n'était. Il a fait la même chose les fois d'après, sans reparler une fois du bal. De mon côté, je ne pouvais me contenir. Je devais te retrouver pour te dire que j'étais là pour toi et que je n'étais pas d'accord avec la décision de Marc.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant