Chapitre 60

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Je suis dans la chambre d'hôpital. Adossé contre un mur et les bras croisés, j'observe mon père.

Il s'est réveillé, mais ce n'est pas pour autant qu'il a retrouvé la force nécessaire pour bouger ou s'exprimer.

Ses yeux se baladent dans la chambre. Il observe tout. Le moindre objet, la moindre personne, la moindre parole. Son visage fatigué reste impassible. Je ne lis rien dessus, comme d'habitude.

Je reste à l'écart, et laisse le corps médicale faire son job.

Quand mon père m'a vu passer la porte, il m'a simplement regardé. Sans aucune trace de colère ou de tristesse dans ses yeux, comme si la discussion de ce matin n'avait jamais eu lieu.

Liam est partit depuis un petit moment. Il se sentait de trop. Il a été remplacé par ma mère.
Puis se sont les médecins qui nous ont quittés, laissant la petite famille Tomlinson réunie.
Tous les trois dans la même pièce.
Enfin, tous les deux. Je me sens de trop.

Dès que ma mère est entrée dans la pièce, elle s'est dirigée directement vers son mari en lui serrant fortement la main. Elle retenait ses larmes alors qu'il lui souriait.
Les regards échangés, sont forts, comme si ils comprenaient en un coup d'œil les sentiments de l'autre. Mes parents s'aiment vraiment. Je le vois à travers les gestes doux de ma mère. Elle lui caresse tendrement le visage en effleurant ses joues.

Je préfère les laisser tous les deux, dans leur bulle. Si j'étais dans cette situation, j'aimerais qu'on me laisse seul avec Harry.

Je quitte la pièce. Je descends dehors pour fumer ma clope.
Lorsque j'ai bien usé de mes poumons, je décide de remonter dans la salle d'attente. Je laisse le temps à ma mère de profiter de ces minutes avec son mari.
Je prends un vieux magazine pourri pour me changer les idées. Je ne fais même pas attention à qui vient s'asseoir à mes côtés.

-Bonjour Louis.

Je ferme le magazine, tourne le visage vers mon voisin et le dévisage.

-Tu ne le lis plus? me demande-t-il en pointant le bout de papier.

-Non.

Il me le prend alors des mains et l'ouvre. Il commence à le lire comme si je n'étais pas à ses côtés.
Qu'est-ce que Zayn Mailk vient foutre ici? Je l'avais complètement laissé de côté, préférant me focaliser sur l'état critique de mon père.
Il feuillette le magasine de manière naturelle en chantonnant. Il fait exprès. Pour me faire languir, pour me montrer à quel point il peut jouer de moi. Il me fait rentrer dans son jeu.
Au bout de quelques instants, n'en pouvant plus, je le coupe dans sa folie:

-Pourquoi t'es là?

-Deux secondes.

Ses yeux bruns se lèvent de sa lecture.

-Je finis cette page.

Il sourit dans sa barbe, fier de son sadisme. Je ne distingue aucune arme sur lui. Pas de flingue, ni de couteau. Juste un blouson en cuir noir, et un jean délavé et troué.

-C'est bon.

Il repose le magasine lentement. Il se comporte comme si il était dans un salon de coiffure à papoter avec ses copines de shampoing. Mais je ne suis pas sa copine. 

-Alors? je redemande impatient.

-Je te trouve drôle.

Son sourire de psychopathe se forme sur ses lèvres.

-Tu es en train de te détruire toi-même sans que je n'intervienne.

Il me désigne d'un coup d'œil la porte fermée face à nous.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant