Chapitre 48

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Depuis ce matin, une question me revient en boucle. Depuis que je l'ai vu tenir tête à Liam, sans aucune once de peur.

Est-ce que je suis amoureux?

Je ressens des choses inexplicables à l'égard d'Harry. Mon cœur bat terriblement vite quand il m'embrasse, ma peau me brûle à chacun de ses touchers, et sa présence me rassure. Je croyais que j'étais simplement accro à lui, mais cette dépendance est de plus en plus forte.

J'ai besoin d'y voir plus clair. Je n'arriverais pas à penser à autre chose si je n'ai pas ma réponse.

Ça tombe bien, je vois Danielle cet après-midi pour le mariage. Ce n'est pas la bonne personne à qui en parler, je sais. Mais peut-être que je peux me débrouiller pour récolter des informations.

Je la retrouve chez moi. Nous nous adressons une accolade amicale. Tout est devenu platonique avec elle. Je préfère. Elle aussi à l'air plus heureuse depuis que le flou autour de notre relation s'est dissipé.

Nous nous dirigeons vers le salon, pour aborder le choix de nos invités.
Nous parlons comme de vieilles connaissances. Nous nous mettons d'accord en riant de potentiels invités. L'ambiance est agréable, je la préfère à avant.
Puis, nous nous avachissons sur un de mes canapés. Danielle vient se glisser entre mes bras, son dos contre mon torse, ses jambes allongées sur le canapé. Nous prenons une position plutôt proche, nos vieilles habitudes toujours présentes. Ce n'est pas ambiguë, juste amical. Nous avons mis les choses au clair. Elle sait, et je sais, qu'il ne se passera plus rien.

-Pourquoi tu étais amoureuse de moi?

Je lui pose soudainement la question. Elle lève son regard vers moi, surprise.

-Pourquoi tu me demandes ça?

Pour savoir si c'est la même chose avec Harry. Si nos symptômes sont comparables. J'ai peur que la réponse soit oui.

-Comme ça. La question m'intrigue.

Elle joue avec mes doigts, en réfléchissant à sa réponse.

-Je t'aimais parce que tu me plaisais. Tu me protégeais, tu étais sûr de toi et tu ne doutais jamais.

-Ce n'est plus le cas?

-Si. Tu es toujours aussi chiant.

Ses mains glissent entre ma paume. Je pose ma tête sur le haut de son crâne.

-Je ressentais des sensations inexplicables pour toi, poursuit-elle.

-Comme quoi?

-Quand je rentrais dans une pièce et que tu étais là, je rougissais. Mon cœur battait la chamade, mes jambes tremblaient. Je n'avais que toi dans mon champs visuel. 

Je retiens précieusement toutes ces informations. Contrairement à Danielle, je n'ai jamais éprouvé ces sentiments pour elle. C'est triste.

-Mais ça a changé, me prévient-elle. Je ne ressens plus tout ça, quand tu es dans les parages.

-Je le sais très bien.

Elle tripote encore mes doigts avec tendresse. Elle me demande soudainement:

-Pourquoi tu me parles d'amour? Je croyais que tu en étais allergique.

-Je le suis toujours.

Enfin c'est ce que j'essaye de me faire croire. Je lui explique, en essayant de me convaincre:

-À cause de l'amour que portait mon père pour ta mère, la ville est devenue un champs de bataille. L'amour n'est pas censé apporter la haine, il doit nous rendre heureux. Si ce n'est pas le cas, alors il n'existe pas.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant