Chapitre 67

2.4K 198 45
                                    

J-1 avant le départ

J'attends Harry à l'entrée du port. Il ne me reste plus que vingt-quatre heures pour le convaincre de rester. Ça peut paraître impossible, mais j'ai confiance en nous.
Il a passé la journée à préparer son départ. Alors je l'attends, les mains dans les poches.
Je regarde les marins sortir et rentrer du port. Cet endroit est toujours animé, demain il sera bondé. Avec le départ du navire et de son équipage, tout Ladova se poussera sur les quais.

Styles finit par me retrouver. Dès qu'il me voit, un grand sourire prend place sur ses lèvres.

-J'allais te rejoindre! m'apprend-il.

-J'ai été plus rapide. J'ai une surprise. Tu me suis?

Je lui indique du menton ma voiture garée.

-Avec plaisir, s'enthousiasme-t-il.

Nous nous insérons tous les deux dans ma belle voiture. Je démarre et nous nous faufilons dans la ville. Nous traversons les campagnes longeant les bois de Ladova, puis nous quittons la ville.

-T'es pas malade Louis? se moque mon voisin. Tu viens de quitter la ville de ton plein gré.

-La ferme Styles.

Je jette un coup d'œil dans sa direction pendant qu'il admire la vue par la fenêtre. Il est beau.

Nous finissons par arriver à Piecci, la ville que nous connaissons bien désormais. Styles ne fait aucun commentaire quand je me gare.
Nous sortons de ma voiture et nous commençons à marcher.

-Zayn quitte définitivement la ville demain, m'apprend-il.

-Bien fait.

-Tu n'auras plus besoin d'avoir peur de sa menace. 

Je n'aime pas sa phrase. J'ai l'impression qu'il me dit que même si il n'est plus là pour me protéger, je n'aurais pas à avoir peur de Malik. Sauf qu'Harry sera toujours là, j'en ai la certitude.

-Et toi ça va? je m'inquiète. Comment tu te sens vis-à-vis de Malik?

-Il est loin derrière moi. C'est du passé. J'ai commis un geste grave, mais je ne regrette pas.

-Tu étais prêt à le tuer quand même...

-Pour te sauver.

Il me certifie de son assurance par un sourire. Cependant, je vois bien une pointe de tristesse dans ses yeux.

-Tu es mon ange gardien, je souris. Tu m'as sauvé la vie deux fois. Je compte bien te remercier.

-Comment?

-Tu vas voir.

Je l'entraîne dans l'hôtel de la ville, celui regorgeant de soleil.
Nous montons jusque dans la chambre 28, dans la chambre où nous avons couché ensemble pour la première fois. Je lui ai offert mon corps sans peur et il m'a donné sa tendresse. C'était un des meilleurs moment de ma vie.
Si je le ramène ici, ce n'est pas pour partager nos derniers instants ensemble, c'est pour refaire revivre nos souvenirs forts.
Ici, nous sommes loin de son départ, de nos familles, des regards. Rien que tous les deux.

Sans rien se dire, nous nous allongeons sur le lit. Nous nous tournons l'un vers l'autre. Ses yeux se plongent dans les miens. Son vert est intense et renversant. La lueur qui y brille illumine tout son visage.
Je lui avoue doucement:

-J'aime tes yeux.

Je passe ma main sur son visage, sans imperfection. Il caresse mes doigts.
Je dévisage longuement ses boucles brunes, indomptables. Elles sont douces.
J'observe sa mâchoire parfaitement tracée, ses fossettes au creux des joues, son sourire envoûtant.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant