Chapitre 24

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Encore une nuit à pourrir dans cette cellule. Le bon côté des choses, c'est que pour une fois, je suis seul. Vu que Styles m'a laissé tomber, je suis tranquille.

Les flics m'ont arrêté et je me suis laissé faire. Je n'ai pas cherché à justifier les traces de sang, par manque d'envie. Ils n'ont pas voulu comprendre, ne sachant plus qui croire. Alors, ils m'ont laissé croupir dans ma cellule miteuse. Je suis resté allongé sur le banc pour dormir. Ma blessure au tibia me faisant un mal de chien.

Pendant que je me repose, ma veste comme couverture, la porte s'ouvre.

-On a payé ta caution Tomlinson, me prévient un flic. Tu peux partir.

Je soupire et me relève difficilement. Mon père va encore me passer un savon. J'imagine sa tête extrêmement déçu, quand il a dû recevoir l'appel du commissariat.
Je sors de la cellule en boitant, puis je marche vers le bureau de Mike.
J'entre, je m'avachis sur un fauteuil et je lui raconte mon récit de la veille. Je lui explique ce qu'il s'est passé sur le parking.
Zayn qui a agressé mes amis et qui m'a donné un coup, l'arrivé de Styles en moto, son échange musclé avec son bras-droit, sa volonté de me frapper, puis sa lâcheté. Il m'a abandonné. Quel con quand j'y repense.

Mike hoche la tête en m'écoutant. Il sait que je dis la vérité. Je ne lui mens jamais.
Il note tout dans un dossier, et il me laisse partir après notre échange.
Je sors du commissariat, le soleil en pleine tronche.

Je me fige quand je reconnais la moto de Styles devant le centre de police.
Le conducteur est aussi présent. Il s'appuie sur son véhicule, les bras croisés sur son torse. Il mâche un chewing-gum, des lunettes de soleil sur le nez, un simple t-shirt noir moulant son torse.

Je me retiens de ne pas le frapper. Je suis sûr qu'il est là, pour se vanter ou pour se foutre de ma gueule.

-Je veux pas te voir.

Je l'ignore et je passe à côté de lui. Seulement, je sens sa main s'enrouler autour de mon poignet. Je reste stoïque quelques secondes, mais mon bras se dégage violemment de son emprise.
Je reste dos à lui, ne lui donnant pas le plaisir de me parler en face à face. 

-Je veux te parler, me révèle-t-il. 

-Pas moi. J'ai des choses plus importantes à faire. Par exemple, je vais aller me faire engueuler par mon père, parce que j'ai encore passé une nuit pourrie dans ce commissariat de merde! 

-Ton père n'est pas au courant. 

Je me retourne vers lui, il cherche en vain mon regard.

-Il l'est. Il a payé ma caution...

Ma phrase tombe lentement dans le vide. Je comprends avec beaucoup de difficulté. Je lève mon regard vers le sien pour voir la réponse dans ses yeux. 

-T'as payé ma caution?!

-Oui, avoue-t-il. 

-T'es pas croyable.

Je suis en colère. Je devrais le remercier, être heureux de ne pas décevoir une nouvelle fois mon père.

-Mike a accepté sans me poser de questions, m'informe-t-il.

Il ne m'amadoue avec aucun sourire. Il reste froid et antipathique. C'est contraire à son geste.
Il ne sait pas comment se comporter avec moi. Et moi non plus. Un coup c'est un connard, l'autre coup il me roule des pelles. J'aimerai connaitre sa logique. 

-Pourquoi tu as payé ma caution? 

-Je veux me faire pardonner. 

-Tu veux te faire pardonner? Vraiment? je me moque de lui, complètement perdu.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant