Meilleur ennemi

Chapitre 26

Si je devais être sincère avec moi-même, j'avouerais que je me suis planqué dans les toilettes par lâcheté.
Mais vu que je n'aime pas avouer mes tords, je ne vais rien confesser.

J'ai pensé à des choses écœurantes pour faire retomber mon problème. Puis, je me suis regardé longuement dans le miroir de la toute petite salle de bain, pour vérifier que mon physique était toujours aussi canon. Cette soirée a l'air de prendre une nouvelle face, et je ne veux pas tout gâcher. 

Je finis par sortir de ma cachette, en faisant comme si de rien n'était. Je retrouve Styles, allongé sur le matelas à l'avant. Il regarde les étoiles. Je le rejoins sans faire de bruit et viens m'allonger à ses côtés. 
Ce soir, les reflets de la lune ne sont presque pas présents. Styles a éteint la petite lumière. Nous sommes simplement illuminés par les étoiles.

Nous restons dans un silence apaisant avec seulement la mer autour de nous. Je me sens bien ici. À ses côtés. Loin de tout. C'est surprenant, mais j'aime bien.

-Harry? 

-Louis? m'imite-t-il. 

Ça me perturbe toujours autant que nous nous appelons par nos prénoms. Même quand je pense à lui, je le nomme "Styles" et non Harry. Ça impose une distance. Désormais la distance qui nous sépare est très fine.

-Tes parents sont au courant que t'es gay? 

La question tombe. Il ne me répond pas. Il continue simplement de fixer le ciel. 

-Non. 

Styles fait une petite grimace.

-Mais je pense qu'ils s'en doutent. 

-Ah ouai? À cause de quoi?

-J'ai eu une seule longue relation, mais je ne leur ai jamais présenter la "fille" en question. En plus, je ne suis pas vraiment discret avec mes conquêtes.

Il sourit comme si il se ressassait de bon souvenir. Intrigué et un peu piqué, je lui demande vivement:

-T'as eu beaucoup de mecs donc?

-Rien de sérieux.

Il tourne son visage vers moi alors que je le regardais déjà. La vue est plus belle que le ciel je crois bien.

-Sauf un qui a été mon premier copain. Ça a duré deux ans. Maintenant, j'enchaîne des histoires sans lendemain.

-Je suis une histoire sans lendemain?

-Non.

Ses prunelles vertes me créent tout un tas de sensation dans le corps.

-Tu n'es pas n'importe qui.

Je ne réponds rien, ne sachant pas comment interpréter sa phrase. Si je cherche trop, j'ai peur d'en comprendre le sens et de fuir. Je ne veux pas de ça pour le moment. 

Pour changer le cours de notre échange qui prend un chemin dont j'ai peur, je mets en place une autre tactique.
Je m'approche de lui et je dépose un léger baiser au bord de ses lèvres.

-C'est pour te remercier pour le massage. 

-J'ai vu qu'il t'avait fait du bien.

Pourquoi cette phrase innocente d'un point de vue extérieur est remplie de désir quand ça provient de l'un de nous deux?
Je m'approche de lui et lui murmure:

-Il m'a provoqué tout un tas de sensation.

Styles respire un peu plus bruyamment. J'aime l'avoir à ma merci.
Mais mon ventre vient tout casser. Il fait le bruit de tout un régiment. Je meurs de faim.