Chapitre 36

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Nous sommes dans les bureaux de l'entreprise depuis ce matin, à la recherche du meilleure agencement pour notre nouveau projet.

-Passe moi le plan.

Je tends à mon père les dessins du hangar. Il les étudie longuement.
Depuis que j'ai remplacé mon père, je passe du temps avec lui. Je ne suis plus ce Louis qui ne foutait rien, et qui attendait que tout lui tombe dans la main. Maintenant je m'investis.

-Que penses-tu de l'aménagement du premier étage? Il faudrait peut-être rajouter une autre salle?

Mon père me questionne, le plan sous les yeux.

-Je ne pense pas. Ce serait une perte de place pour nos équipes. Elles ont besoin d'espace et de contact. Les séparer créera un fossé et impactera leur productivité.

Je parle comme un patron. C'est tellement étrange de voir à quel point j'ai mûri sur ce point.

-Tu as raison, avoue-t-il. Ce serait une perte de temps.

Il ne m'adresse aucun sourire, mais c'est tout comme. Il a confirmé ma réponse, j'ai donné la bonne justification. Pour une fois que je ne le déçois pas, ça fait plaisir.

Nous continuons ensuite à parler des différents aspects importants pour la future entreprise. J'aime bien, je me sens homme d'affaire.
Je me montre comme tel devant lui pour ne pas lui avouer que mon couple est en crise. Il ne le supporterait pas.
D'ailleurs, je n'en ai parlé à personne. Ni à Liam, ni même avec Niall qui traîne souvent dans la ville, ou avec Styles que j'ai croisé deux-trois fois en coupe-vent.

La porte s'ouvre et la secrétaire Fanny entre.

-Le commissaire Preston est ici. Il voudrait parler à Louis.

-Faites-le entrer.

Mon père range les plans disposés sur la table pour ne pas qu'ils soient visibles. Le projet doit encore rester secret.
Mike rentre, toujours habillé de sa tenue de commissaire.

-Bonjour les Tomlinson.

Je lui souris et il nous serre la main.

-J'ai besoin de ton aide Louis, dit-il en se tournant vers moi.

-Pour quoi faire?

-Pour la prévention contre la violence à l'école primaire.

Je me retiens de rire parce qu'il y a mon père à mes côtés. Je suis la dernière personne à qui demander ça, vu mon nombre de nuit passé dans le commissariat.

-Tu dois te tromper de personne Mike, je me moque.

-Non. C'est bien toi que je veux. Depuis ta performance romanesque avec le lion, tous les enfants veulent te rencontrer.

-Pourquoi? Ça n'a rien à voir avec la violence.

Mon père fait mine de ne pas nous écouter. Je sais très bien qu'il tend l'oreille.

-Tu as réagi avec stratégie en utilisant ton cerveau et non tes poings, se justifie Mike.

-J'ai quand même failli me faire bouffer, maugréé-je. Mais bon, j'accepte.

-Sage décision, me remercie le commissaire.

-Comme toujours.

Nous rions doucement tous les deux, alors que mon père reste de marbre. Mike à cet instant-là, ressemble plus à un père, notre relation est moins froide. Alors qu'avec mon géniteur, c'est toute une histoire.

-Allons-y, m'invite Mike.

-Je te suis.

Sans un regard vers mon père, nous sortons du bureau. Nous nous dirigeons vers l'école, dans la voiture de fonction. Nous discutions paisiblement de nos quotidiens. Mike m'écoute.
Il s'entend bien avec les deux chefs de famille, mais sans plus. C'est vraiment avec les deux fils que les liens se sont créés.

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant