Meilleur ennemi

Chapitre 34

Je fonce à pleine vitesse entre les rues.
Mon geste est inconscient et vraiment stupide. Je sais.
Mais je ne peux pas me permettre de ne pas suivre ce que j'ai toujours été. Celui qui répond aux défis stupides. Je dois me comporter comme tel pour que personne ne devine mon secret.

Je n'ai pas de casque, le vent me fouette le visage. C'est désagréable.
Je décide de finalement m'arrêter à l'entrée d'un parc. Je quitte le bolide monstrueux, en décidant de le laisser en plan.
Il n'aura qu'à la retrouver. Même si je sais qu'il va m'engueuler.

Seulement, j'entends le bruit d'une moto arriver à toute vitesse. Elle apparaît sous mes yeux et se stoppe juste devant moi. Styles est dessus. Merde.
Je ne peux pas fuir. Je n'ai plus le temps. 

Il s'avance à grandes enjambés vers moi, vraiment énervé. J'ai vraiment fait une grosse connerie.

-Mais t'as quoi dans le cerveau? me crie-t-il. T'es vraiment stupide putain!

-Ça va c'est qu'une moto, me justifié-je sachant très bien que ça ne sert à rien.

-C'est ma moto. J'y tiens.

Il se tourne vers elle. Le regard inquiet, il vérifie qu'elle n'est pas abîmée.

-Elle n'a rien. Tu peux être serein.

-Je préfère vérifier par moi-même.

Il est froid et distant. J'ai compris que je devais mieux faire de me taire.

-Surtout si c'est toi qui l'a conduit.

-Oh ça va je me débrouille pas si mal!

Faux, archi-faux.

-Ne mens pas. Tu es la dernière personne à qui je voudrais la prêter.

-Tu me l'as pas prêté. Je l'ai volé, je marmonne.

-Quoi? me demande-t-il.

-Rien.

Il me dévisage longuement pour savoir si il doit continuer à me faire cracher la vérité ou non. Il s'accroupit pour vérifier si tout fonctionne sous sa moto. Je l'entends me demander lorsqu'il fait son analyse:

-Pourquoi t'as fait ça?

-Les gars m'ont défié.

Son visage dépasse du véhicule, avec une tête m'indiquant qu'il trouve ça ridicule.

-Sérieusement?

-Ouai. J'ai accepté.

-Tu n'aurais pas dû.

-C'est trop tard maintenant.

Il se relève en remettant correctement les manches de son t-shirt.

-Si je refusais, ça aurait pu être louche. Ils se seraient demander pourquoi je ne réponds pas à leur requête.

-Tu aurais pu trouver une excuse au lieu de jouer avec ma moto. Ma moto putain Louis!

Je ne réponds rien, tel un petit garçon se faisant incendier par son père.

-C'est une question de confiance, précise Styles face à moi.

Il s'approche de moi séparant le fossé glacial qui nous éloignait.

-Je pensais que nous ne faisions rien de stupide entre nous. Juste devant les autres.

-C'est ce qu'on fait! je me défends.

-Non.

Ce mot est froid. Il m'énerve à ne pas se calmer. Ce n'est pas non plus comme si j'avais bousillé sa moto en fonçant dans un mur!