Chapitre 38

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Je retourne chez moi, heureux.

Je n'ai pas d'autre mots pour décrire ce que je ressens puisque ce terme est le bon. Je suis heureux. J'ai le sourire sur les lèvres depuis cette nuit.

Nous avons parlé, nous nous sommes désirés, nous nous sommes découverts. Je crois que je commence sérieusement à m'attacher à lui, car j'aime chacun des moments passés ensemble.
C'est différent de l'amitié, parce que notre relation est forte et intense. Et puis, jamais je ne ferai une pipe à un ami.
Cet attachement est devenu une évidence, je ne peux plus l'ignorer. C'est à moi de savoir si je l'accepte ou non.

Liam m'a rejoint dans la matinée.
Il m'a parlé de Cheryl, et ça commence à être sérieux entre les deux, à mon plus grand étonnement. Je pensais que leur relation allait être simplement une histoire de cul.
Je lui ai dit pour Danielle, j'avais besoin d'en parler à quelqu'un. Ce n'est quand même pas tous les jours que l'on rompt avec sa fiancée.
Il m'a écouté, sans être intrusif. Il n'a pas cherché à comprendre mon comportement distant avec elle. Ça m'a bien arrangé.

Sauf que maintenant, la situation est un peu moins drôle. Je suis devant le commissariat, apeuré par mes propres mots.
J'entre à l'intérieur et fonce directement à son bureau, n'ayant pas la force d'affronter d'autres personnes.

Je le trouve au téléphone en train de remplir des papiers. Je m'assieds, la jambe tressautant. Il continue de parler à travers le téléphone sans me prêter attention. Mon cœur s'accélère doucement.
Je suis stressé par le fait de me retrouver face à lui. Pourtant, je sais qu'il ne me juge pas, mais je risque, pour la première fois depuis le début, de révéler l'interdit.
Preston finit par raccrocher. Il pose lentement son crayon, enlève ses lunettes, puis me regarde enfin.

-Je t'écoute.

Il me fait signe de parler. Il attends quelque chose, mais je ne sais pas quoi dire. Je lui révèle la vérité? Ou je trouve une énième excuse?
Je suis en plein doute intérieur sur les mots que je vais utiliser et qui risque de tout changer.

-Ce que tu as vu hier est la réalité. Ce n'est pas ton cerveau qui t'a joué un mauvais tour.

J'ai l'impression d'avoir un robot sans émotion face à moi, qui décrypte le moindre de mes gestes.

-Je suis devenu proche avec Styles...

Je passe ma main dans mes cheveux nerveusement. Je dis à voix haute pour la toute première fois:

-Dans le sens, proche et plus.

Preston ne réagit pas. Je ne sais pas si il est surpris, choqué ou en colère.

-Je ne peux pas encore exactement  qualifier ce que l'on est. Ni définir ce que Styles représente pour moi.

Impassible, Mike m'écoute.

-Je sais simplement que j'aime chaque seconde passée avec lui. Et ce sentiment me fait peur.

La vérité sort enfin de ma bouche. Et c'est... libérateur. Même à moi-même, je ne me l'étais pas pleinement avoué.
J'ai l'impression qu'on m'a enlevé une lourdeur sur les épaules.

Mike perd son visage de robot, je lis enfin ce que mes phrases lui font. Avec ce sourire, les yeux rieurs, je vois qu'il le prend bien. Il en a plutôt l'air content?

-Tu es en accord avec Harry, me dévoile-t-il. 

-Ah oui? je demande aussitôt voulant savoir ce qu'il a pu raconter. 

-Oui. 

Il ne me dit rien de plus. Le connaissant, il veut garder sa discussion avec Styles confidentielle. Putain de commissaire... 

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant