Chapitre 64

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Je lui serre férocement la main.

J'observe son corps étendu sur ce lit d'hôpital. Je pousse un profond soupir. J'ai l'impression de revivre la même situation que celle avec mon père.
Je suis en train de revivre l'attente. L'attente qu'il se réveille.

La suite des événements sur la place ont été très rapide. Harry a fuit, je lui ai sauvé la peau en le suppliant de partir. Mes amis sont ensuite arrivés et ont découvert le corps ensanglanté de Liam au sol. Ils ont paniqué et ont commencé à s'énerver contre Styles. Je les ai tout de suite arrêté, ne pouvant plus supporter cette haine ridicule. Les secours sont arrivés dans les secondes qui ont suivies et ont conduit Liam ici.

Dans cette chambre blanche qui me donne froid dans le dos. J'ai l'impression d'étouffer entre ces quatre murs.

Cette nuit dure depuis des siècles. Elle nous enveloppe encore, le soleil n'est pas prêt de se lever. Mon cœur est fatigué. Il en a marre, toutes ces souffrances qui l'ont fracturé.
Zayn a réussi son coup, il me fait souffrir.  En visant mes proches, il me tue à petit feu.

Je dévisage le corps faible de Liam, dans le coma. Le médecin nous a dit que la balle n'avait pas atteint un organe vital, mais lui avait fait perdre beaucoup de sang. Trop de sang. Nous ne savons pas encore si il va se réveiller.

Je me lève en maintenant la pression autour de ses doigts froids. Je m'approche de son visage pensant qu'il va mieux entendre mes mots.
Malgré les paroles dures qu'il a eu envers moi, je ne peux pas le laisser m'abandonner. J'ai déjà perdu mon père, je n'arriverais pas à surmonter une autre mort.

-Liam...

Ma voix ressemble à une supplique. Elle craque.

-Accroche-toi je t'en supplie.

J'ai mal putain. La douleur ronge chaque partie de mon corps. Elle me compresse durement la poitrine que j'en grimace.

-J'ai besoin de toi.

Et puis, pour la première fois depuis très longtemps, je pleure.
Des larmes silencieuses et discrètes s'évaporent de mes yeux. Ce ne sont pas des sanglots, mais des pleurs calmes.

-Je ne veux pas être seul. Je n'y arriverais pas.

Je lâche prise, après un mois à serrer les dents. Je craque pour tout ce qu'il s'est passé. La mort de mon père, la pression sur mes épaules, les mots de Liam, et maintenant son état.
J'ai toujours tout retenu mais mes barrières sautent. Je n'arrive plus à tout supporter. C'est trop dure. C'est injuste.

-Je te pardonne pour tout. Reviens à moi.

Je continue de serrer fermement la main de mon ami. Son corps est toujours immobile, je ne sais même pas si il m'entend, si il me voit, si il sait que j'ai besoin de lui. Plus qu'à n'importe quel moment de ma vie.

Les larmes sèchent, j'arrive à me calmer. Je reste longuement au côté de mon ami espérant que ma présence peut le ramener à moi.

Au bout d'un certain temps, je décide de quitter sa chambre. Les gars me remplacent. Nous ne nous parlons pas. Nous ne nous comprenons plus. C'est la fin d'une époque. 

Je prends le chemin vers ma maison, les épaules affaissées. Mes yeux fixent mes pieds. Je n'ai même pas la force de les lever.
Mon meilleur ami va peut-être y passer. Non, je n'ai plus de force.

J'arrive devant chez moi.
Le portail de ma demeure est ouvert, vu que je suis parti en mode furie.
Le signal est lancé. Les portes Tomlinson sont ouvertes. Tout le monde peut venir chez moi. Je ne suis pas prêt, mais je le dois. Je ne vais pas rester cloîtrer éternellement. Surtout pas après ce qu'il s'est passé cette nuit.
C'est à cause de mon enfermement sur moi-même, des secrets que j'ai gardé, que c'est parti en couille. J'arrête. 

Meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant