Meilleur ennemi

Chapitre 43

Je suis en forme aujourd'hui. Comme si je n'avais jamais été malade. Alors qu'hier, j'avais l'impression que je pouvais clamser à chaque éternuement.

Styles m'a donné rendez-vous à l'extrémité de la ville, loin de tous les regards.
J'ai enfilé le même déguisement qu'à ma soirée de fiançailles. J'espère que c'est pas une blague de sa part parce que je n'ai pas envie de me trimbaler en pantalon en cuir tout l'après-midi.

Il finit par arriver sur sa moto. Je suis plus que ravi quand je le vois en tenue de capitaine. Toutes les sensations que  j'avais ressenti à cette soirée-là me reviennent une à une.
Styles se gare juste devant moi avec un grand sourire collé aux lèvres.

-Salut Zorro.

-Capitaine.

Nous sourions comme des imbéciles, sans s'avouer que nous attendions que chacun revienne avec ce déguisement.

-Je peux t'embrasser ou c'est trop risqué? me demande-t-il.

-Je suis guéri.

Je m'approche de lui, glissant ma main derrière sa nuque.

-Même si j'ai un grave virus transmissible, tu n'as pas à te poser la question. Tu dois m'embrasser.

-Alors je vais le faire...

Ses lèvres rencontrent les miennes pour s'échanger un de ces baisers renversants. Je ne m'en lasse pas, ils sont toujours aussi bons.
Mon ventre bouge dans tous les sens, étrange. Ça doit encore être les prémices d'hier.

Nous nous détachons, et je monte sur la moto, derrière lui.

-Avant qu'on parte, commence-t-il. J'aimerai avoir ta permission.

-Pour?

-Sortir de la ville.

Je me crispe aussitôt. Moi qui m'attendais à un rendez-vous plaisant, je fais face à la douche froide.
Voyant mon air méfiant, Styles m'explique directement:

-Je ne vais pas t'emmener loin, juste dans la ville voisine. On sera à treize kilomètres précisément de Ladova.

Il essaye de me convaincre avec ses yeux verts. Même si je suis réticent, je ne peux pas refuser ce regard.

-Je t'avais prévenu l'autre nuit que je voulais te faire découvrir d'autre horizons.

Les souvenirs de cette conversation me reviennent, je me mords la lèvre conscient que je ne peux pas reculer. Il a raison.

-Je ne pensais pas que tu avais prévu de faire ça aussitôt mais...

-Mais?

-Mais j'accepte.

Un sourire renversant illumine son visage. Il me fait vraiment changer mes habitudes. Comment il fait? Personne avant lui en était capable, même pas pour me sortir de mon lit. 

-Que ce soit aujourd'hui ou dans deux mois, il faudra bien que je subisse cette corvée.

Styles me remercie avec un léger baiser sur les lèvres. Puis, il démarre.
Stressé, je m'accroche à sa veste de capitaine. Je ne suis jamais sorti de la ville. C'est une première pour moi. Surtout que c'est Styles qui m'a incité à changer mes coutumes. 

Nous faisons la route et j'admire la campagne environnante. J'évite de penser que je suis loin de ma terre natale et me concentre sur la ville de Piecci qui s'approche de plus en plus.
Piecci est une ville amie, au niveau du commerce. La ville est bourrée de charme  mais elle plus petite que Ladova et ne détient pas son traditionnel port.