Chapitre 2 - L'idée de Prim'

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Chapitre Deuxième

Primaël avait enfin trouvé le courage de garder les yeux ouverts plus de cinq secondes d'affilées. Il savait qu'il était très tard dans la matinée et s'étonnait presque de ne pas avoir eu une visite d'Erika pour le tirer hors de son lit. Mais après tout c'était ses vacances d'hiver et il estimait avoir le droit de profiter de sa semaine, même si le fait de dormir autant ne lui permettait pas de profiter beaucoup de sa famille qu'il ne voyait malheureusement pas souvent ; en plus, ses parents n'avaient pas pu poser de vacances ce mois-ci. Mais tant pis, la famille ou le sommeil, il avait fallu choisir. Primaël adorait sa famille mais il adorait encore plus dormir.

    Le vent avait beaucoup soufflé pendant la nuit, et même avec ses vingt-cinq ans et un mois, quand il y avait une tempête, ce que préférait Primaël c'était passer la journée au lit. Donc pour l'instant, il restait assis dans son lit, son téléphone dans les mains à envoyer des SMS à sa petite-amie Annabeth. Le seul problème dans son plan parfait, c'était Broadway qui avait décidé de pleurer derrière la porte hermétiquement close de la chambre.

DE PRIMAËL:
Broadway pleure devant ma porte.

DE ANNABETH:
Ouvre lui.

DE PRIMAËL:
Pour que ma mère me fasse passer l'aspirateur dans ma chambre parce qu'il y aura des poils blancs partout ? Jamais.

DE ANNABETH:
Tu me désespères Prim'. Tu sais que quand on habitera ensemble il faudra que tu passes l'aspirateur.
Débrouille toi pour le faire taire, ce chien ; s'il t'énerve tant que ça.

DE PRIMAËL:
Je sais. Mais quand je suis ici, je redeviens un gosse. Et enfant, je ne passais pas l'aspirateur dans ma chambre.
Ça sous-entend qu'il faut que je me lève et que j'aille promener le chien. Et c'est la tempête dehors. Et surtout je ne veux pas abandonner ma couette.

DE ANNABETH:
Parce que tu partageais ta chambre avec Baptiste. Et que Baptiste passait l'aspirateur à ta place.
Il fait moche aussi à San Francisco et pourtant j'ai promené le chien de ma belle-mère. Et surtout, je suis sûre que tu exagères sur le mot « tempête ».

DE PRIMAËL:
Exactement ! Ce qui en fait clairement mon grand frère préféré.
Tellement gentille ! Je t'aime. Et reste cool, ça fait tellement plaisir à ton père que tu sois allée chez eux.
J'exagère à peine sur le mot « tempête ».

« Bon Broadway ! Tu te tais maintenant ! Ça suffit !, cria Primaël depuis son lit.

-Je vais le promener, lui répondit la voix de sa soeur.

-Super ! Merci Magda ! T'es la meilleure !

-Par contre tu nettoies le petit caca qu'il a amicalement posé devant ta porte.

-Connasse.

-Je vais faire comme si j'avais rien entendu. A toute ! »

DE ANNABETH:
Je sais et je suis calme.

DE PRIMAËL:
Je sens ton énervement à travers tes messages. 
Mon abruti de chien a fait caca devant ma porte.

DE ANNABETH:
Bien fait pour toi :p
Je te laisse je vais faire dodo, nettoie bien mon amour. Je t'aime. <3

    Primaël posa son téléphone sur sa table de nuit en grognant, et se rallongea sous sa couette. Il ferma les yeux pour se concentrer sur le bruit du vent à l'extérieur. La tempête s'était calmée en début de matinée, mais il restait toujours un petit souffle et puis, de sa chambre, il pouvait entendre les vagues se casser contre les rochers, c'était ce qu'il préférait dans cette maison. Parfois, il regrettait de n'y avoir jamais réellement vécu: quand ses parents avaient décidé de retourner vivre en France, il y a cinq ans de cela, Baptiste et lui avaient déjà commencé leur cursus universitaire alors, tous les deux étaient restés à New York. Seuls ses parents, Charlie et Magdalena étaient partis. Charlie avait passé son bac un an après son arrivée en France et était retourné vivre à New York dès son diplôme en poche. Là-bas, avec Baptiste, ils avaient monté une société de production qui marchait plutôt bien. Aujourd'hui, Baptiste gérait l'antenne de la société à New York et s'occupait de la production de spectacles. Charlie, lui, était parti à Los Angeles pour gérer la branche qui cherchait de nouveaux talents. De son côté Primaël avait eu des « rêves plus sûrs », selon sa grand-mère, à savoir un diplôme d'archéologie et travaillait à Muséum d'Histoire Naturelle. Quand il y réfléchissait bien, Magda était la seule à avoir vraiment vécu ici, elle avait eu beaucoup de mal à se faire à sa nouvelle vie française et en avait longtemps voulu à ses parents. Mais elle avait fini par s'y faire comme l'avait prédit son père. Après le bac, elle n'avait même pas cherché à revenir aux Etats-Unis: c'était une vraie petite française maintenant. Primaël ne savait pas vraiment pourquoi il s'était soudain mis à penser à toute cette histoire familiale mais un petit coup sur sa porte le fit revenir sur Terre: 

Café et Bicyclette - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant