Chapitre Trente-Et-Unième - Partie II
« Martijn ! Debout !
-Louis... Encore cinq petites minutes..., grogna Martijn en se retournant dans le lit.
-Non. Ça fait quatre jours que t'as pas bougé d'ici. Mais aujourd'hui, je m'occupe de ton cas. Donc bouge ton cul !, hurla Louis.
-Mais ça va pas de crier comme ça...
-Moi, ça va. C'est toi qui vas pas bien. Alors tu te lèves, tu vas t'habiller, tu prends des bottes en caoutchouc parce qu'il a neigé cette nuit, et tu viens avec moi. »
Avant de quitter la pièce, Louis arracha la couette des bras de Martijn et le laissa finir de se réveiller.
« Louis ! T'es pas sérieux là ! Louis ! Je te déteste !
-Oui, oui. Je sais, je sais. Debout ! Je vais pas t'attendre toute ma vie ! »
Martijn avait encore un peu râlé, mais il avait fini par se lever pour aller se préparer comme Louis le lui avait demandé. Une fois prêt, il l'avait suivi sans demander où ils allaient. Et c'est comme ça qu'il s'était retrouvé, deux heures plus tard, dans une clairière enneigée, au milieu de nul part.
La maison des Van Den Wall était assez éloignée de la ville et entourée d'un grand jardin qui, au fond, donnait sur un champ. De l'autre côté de ce champ se trouvait un petit bois où Louis aimait aller pour faire des photos. Depuis qu'il était arrivé à Groningen, avec Martijn, quatre jours plutôt, il y allait tous les matins. Il s'enfonçait dans ce petit bois et allait jusqu'à la clairière, faisant attention à tous les petits détails du décor qui l'entouraient pour l'immortaliser en photo. Jusqu'ici, il n'avait jamais demandé à son meilleur ami de venir avec lui ; mais à le voir ne rien faire de ses journées, Louis n'y avait plus tenu et il avait traîné Martijn avec lui. Il le traînait littéralement. Martijn marchait au ralenti, dix mètres derrière lui et il n'arrêtait pas de se plaindre.
« Louis, je vais défoncer mes chaussures avec toute cette neige.
-Je t'avais dit de prendre des bottes.
-Elles étaient trop petites pour moi, tes bottes.
-Non. Non, trop grandes si tu veux. Mais pas trop petites. C'étaient mes bottes et j'ai des pieds plus grands.
-Louis, je...
-Ta gueule. Je te jure. Juste ferme-la.
-Mais Louis, je... »
Martijn avait été stoppé dans sa phrase par Louis qui s'était planté devant lui, il l'avait attrapé par les épaules pour le secouer.
« Rendez-moi Martijn. Rendez-moi mon meilleur pote. Parce que là, je vais péter un câble. Il est où le Martijn qui sourit tout le temps ? Celui qui ne se pleint jamais et qui voit toujours le bon côté des choses ? Celui qui est capable de s'extasier devant un nuage ?
-Ouais, t'as raison. C'est pas moi, ça.
-Bah, non. C'est pas toi, ça. »
Martijn enleva les mains de Louis de ses épaules et se mit à marcher en direction du bois avec un pas décidé.
« Hé Louis !
-Quoi ?
-Regarde ! Un brin d'herbe !
-T'es con, putain. J'en peux plus de toi.
-Bah quoi ? Tu voulais que je m'extasie devant un nuage, alors pourquoi pas un brin d'herbe ?
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Café et Bicyclette - [Terminé]
Teen FictionMagdalena Valencourt, étudiante en France, ne se remet pas de sa dernière relation, dont elle garde de profondes blessures. Face à sa douleur, son entourage décide d'agir en la poussant à partir à l'étranger pour tourner la page. D'abord réticente...