Chapitre 48 - Vacances

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Chapitre Quarante-Huitième

Martijn fut réveillé par un coup de pied dans sa jambe. Il arrivait souvent que Magda lui donne des coups dans la nuit, mais depuis leur retour de France, c'était de pire en pire parce que, depuis leur retour de France, Magda faisait des cauchemars. Elle lui avait assuré que ce n'était pas toutes les nuits, mais Martijn la soupçonnait d'avoir dit ça pour ne pas l'inquiéter, parce qu'à chaque fois qu'ils dormaient ensemble, Magda en faisait. Cette nuit-là, Martijn n'ouvrit pas les yeux tout de suite, il attendait de voir si Magda se calmait ou si son mauvais rêve continuait. Il n'attendit pas très longtemps pour sentir Magdalena bouger dans son dos et gémir dans son sommeil.

« Magda... Réveille-toi... Magda... »

Magdalena se réveilla en sursaut, la respiration haletante, en se redressant soudainement dans le lit.

« Calme toi. C'est moi. Calme toi. Respire. C'est juste moi. »

Martijn se mit à genoux à côté de la jeune fille. Il essuya les larmes qui avaient coulées sur ses joues et la rapprocha de lui. Il lui caressa doucement les cheveux et la berça doucement jusqu'à ce que sa respiration se calme. Cela prit plusieurs minutes. Comme à son habitude, elle ne parla pas de son mauvais rêve. Elle finit par se détacher de Martijn. Elle passa rapidement ses mains sur son visage et dans ses cheveux.

« Je vais boire un truc dans la cuisine. »

Magdalena rabattu la couette pour sortir du lit. Martijn la suivit de près. Ils descendirent l'escalier sans faire de bruit pour ne pas réveiller Suzanne et ses parents. Magda se dirigea vers la cuisine, elle ouvrit le frigo pour sortir la bouteille de lait et se hissa sur la pointe des pieds pour attraper un verre dans le placard. Martijn s'était assis sur la table et la regardait faire. Elle s'arrangeait toujours pour lui faire dos. Elle ne voulait pas le regarder dans les yeux ; elle ne voulait pas voir ce regard insistant.

« Tu comptes faire l'autruche pendant encore combien de temps ?, demanda soudainement Martijn.

-Ça finira par passer.

-Toi et moi, on sait que non. Si tu attends juste que ça passe sans rien faire pour que ça passe, ça ne passera pas Magda.

-Je peux m'en sortir toute seule.

-Je ne pense pas non... Et ce n'est pas grave. T'as le droit de demander de l'aide. »

Magda ne répondit pas. Elle savait qu'elle avait le droit. Mais elle ne se sentait pas prête pour parler de tout ça à un ou une parfaite inconnue. Alors même si au fond d'elle, elle savait que Martijn avait raison, elle n'était pas prête. Pas encore.

« On retourne se coucher ?, demanda-t-elle après avoir rapidement lavé son verre.

-Magda...

-Écoute, tu ne veux pas qu'on reparle de tout ça après mon retour d'Espagne ?

-Et puis quand tu seras revenue, tu voudras plutôt en reparler quand on sera rentré de New York. Et puis quand on sera rentré de New York, tu trouveras une excuse pour plutôt en parler plutôt à la rentrée, et puis encore une autre excuse à la rentrée et ça va durer un moment comme ça. Pourquoi tu ne veux pas parler de ton rêve ?

-Parce que là, tu m'emmerdes, Martijn, répondit-elle en posant brutalement son verre sur la table. Tu m'emmerdes sérieusement. »

Magda quitta la cuisine sans se retourner. Elle monta directement dans la chambre et quand Martijn arriva à son tour, quelques minutes plus tard, elle s'était recouchée et semblait, déjà, être retombée dans le sommeil.

Café et Bicyclette - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant