Chapitre 50 : Jackson Brock

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"On pourrait essayer d'être amis, ou peut-être même plus"

Maintenant, je sais qu'il ne s'agissait que de mensonges. Comme pouvais-je croire qu'une telle fille m'apprécierait pour ce que je suis ? Peut-être que depuis le début, elle se jouait de moi, faisant semblant de s'inquiéter à propos de mes cauchemars.

Pas plus tard qu'hier, je croyais du plus profond de mon cœur que l'on pouvait faire quelque chose de notre relation. Certes, nous n'étions pas allé plus loin que les sourires et regards discrets, mais je pensais que cela n'était que le signe d'un amour réciproque, comme dans les romances.

Que des mensonges

Et encore, ce n'est pas tant le fait qu'elle sorte avec quelqu'un d'autre. D'une certaine manière, j'en suis heureux pour elle. Non, le seul problème dans l'équation est que ce quelqu'un d'autre se nomme d'un prénom bien spécifique.

Greg.

L'être misérable et mauvais qui a ruiné ma réputation déjà fort réduite. Le même homme qui, dans toutes ses supercheries, a réussi à me faire croire en son amitié. En quelque sorte, je pourrais prendre cela comme une leçon de morale, mais je n'y arrive pas, tandis que les images de Greg enlaçant Emmy me tournent dans la tête.

Beurk.

Je tremble au simple fait de repenser à cette horreur, et m'efforce d'effacer ce moment de mes souvenirs. Je marche donc plus rapidement, de sorte à évacuer ma rage qui bouillonne en moi avec frénésie. Le couloir, plongé dans sa perpétuelle noirceur, m'aide à m'évader, et mon esprit se plonge ainsi dans les ténèbres, pour ensuite les quitter, vidé de toutes mauvaises pensées.

Petit à petit, la salle de permanence se rapproche, où mon casier en désordre m'attend sagement. Là encore, Greg et ses amis n'y sont pas allés de mainmorte. D'une certaine manière, cela m'apprendra à partager ma confiance avec des gens peu recommandables.

- Jackson !

Alors que mes pas résonnent dans l'allée, une voix sourde et aiguë m'interpelle. Intrigué, je réduis mon allure, et finis par me retourner, les yeux plissés pour mieux voir mon interlocuteur.

Mon Dieu, par pitié. Tout sauf elle.

Mon souffle calme reprend rapidement en hauteur, devenant saccadé et pour le moins troublé. Un mal de crâne vient immédiatement m'accompagner, tandis que les ombres du couloir assombrissent mes pensées. Une silhouette se dessine au loin, tel un fantôme dans le néant. La lumière qui illumine ses traits lui confère un semblant de divinité, les ténèbres disparaissant en sa simple présence. Ma rétine, pour le moins peu habitué à croiser une telle prestance, se trouble instantanément, et me plonge dans un nuage de confusion.

- Quelle coïncidence ! reprend l'horreur qui se rapproche.

Sa robe verte resplendit dans le couloir, ses yeux me sondant avec avidité. De haut en bas, je ne peux qu'exprimer un fort dégout de sa personne, ses boucles d'oreilles s'entre choquant sur sa peau, prodiguant un tintement des plus désagréables. Ses cheveux, sortant de l'ordinaire, se retrouvent néanmoins légèrement plus coiffés quand temps normal, comme si une lueur d'espoir avait finit par illuminer la vie de cette personne.

- Oui, soufflai-je dans le vent. Quelle coïncidence, Mme Lili-Rose.

Désormais, à seulement quelques mètres de moi, je perçois sans difficulté le large sourire que forment ses lèvres, son front plissé d'un plie encore plus ragoutant. Le maquillage qui englobe sa peau permet cependant de limiter l'horreur, et je m'autorise à la regarder d'un air suspicieux. Néanmoins, le parfum qui m'enivre finit par m'achever et, à contre cœur, je me force à garder mon sang-froid.

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