Chapitre 64

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Omniscient

Plus d'un mois s'était écoulé depuis la mort de Summer Dimes, la femme qui connaissait Daryl mieux que quiconque et ce, depuis leur plus jeune âge. Tous les deux avaient vécu dans le même quartier avant que leurs métiers ne viennent les séparer avant de les réunir lors de cette apocalypse zombie.

Le chasseur se souvenait encore de ses premières retrouvailles avec elle, la femme qui avait changé sa vie : c'était lors d'une chasse, quand il traquait une biche qu'il avait entendu des bruits étranges. Ceux-ci ayant été provoqués par Summer s'étant blessée la cheville alors qu'elle souhaitait descendre de l'arbre. Leur relation s'était alors résumée à rire ensemble et à faire les quatre-cent coups, alors que les autres s'amusaient de les voir se comporter ainsi.

Cela faisait donc un mois que Daryl passait ses journées entières dans la forêt pour chasser ou tenter de chasser les pensées sombres qui le hantaient depuis tout ce temps, perdu dans les méandres de sa conscience noircie par sa mort. Pourtant aujourd'hui, il était -étrangement- resté dans la communauté, assis sur le petit banc face à l'étang que la ville comportait. Il n'avait pas vu sa fille, il ne l'avait même jamais vu. L'homme était angoissé à l'idée de voir le visage de Summer à travers celui de Kolia, le prénom de la mère de la défunte. Carol s'était donc portée volontaire pour s'occuper d'elle, ainsi que Maggie qui était elle aussi enceinte de son premier enfant.

- Daryl ? Appelait prudemment Rick, de peur de la réaction de son ami.

- Hmm ? Répondait lassement celui-ci.

- Tu devrais aller voir ta fille, cela fait plus de trois semaines qu'elle ne cesse de pleurer et personne ne parvient à la calmer. Tu es le dernier membre de sa famille, vas-la voir. Kolia a besoin de toi, de son père.

- Je peux pas Rick. C'est trop difficile pour moi...

- Je sais bien, mais tu dois te montrer fort pour elle. Elle a besoin de toi plus que n'importe qui d'autre. Je suis passé par là aussi, c'est même toi qui m'a giflé pour que j'aille rejoindre mes enfants parce qu'ils avaient besoin de moi. Tu voulais pas que j'abandonne, surtout que... qu'elle n'était plus là pour moi.

- Plus rien ne sera jamais pareil désormais, confiait Daryl, se remémorant le visage de la jeune femme.

- Ne t'en fais pas, ta petite fille est là pour te redonner le sourire, et tu as tout le groupe si jamais tu as un quelconque problème. Nous sommes tous là les uns pour les autres, jamais on s'abandonnera.

Daryl souriait légèrement, son regard perdu dans le vide, essayant de trouver quelle était la meilleure solution selon lui : retrouver et apprendre à connaître sa fille ou continuer à se morfondre sur son sort.

- Je vais y aller, soupirait Rick. Je te laisse avec Maggie.

L'homme se contentait d'hocher vaguement la tête, laissant la future mère s'asseoir à ses côtés.

- Tu vas bien ? Demandait le chasseur, en relevant ses yeux vers ceux de la jeune femme.

- Oui ça va. J'ai perdu une bonne amie, et toi ? Comment tu te sens ?

- Je survis comme je peux.

- La vie est vraiment bien triste depuis qu'elle n'est plus là. C'est beaucoup trop injuste.

- Les meilleurs partent souvent les premiers, comme Dale par exemple. Ou même Hershel.

- Oui, de toute façon je m'étais faite une idée avec mon père, il ne pouvait pas aller bien loin avec sa jambe unique.

Daryl se contentait d'acquiescer en silence, le dialogue devenait beaucoup trop gênant à son goût.

- Tu devrais aller voir ta fille, elle a besoin de toi.

- Je sais. Mais... je n'y arrive pas, j'ai peur de craquer devant elle quand je la verrais. C'est beaucoup trop dur.

- C'est normal Daryl. Tu sais, je pense que tu as besoin de craquer un bon coup, cela te ferait du bien. Les larmes sont le meilleur des moyens pour libérer la pression, c'est Madison qui m'avait dit ça.

Le chasseur relevait son regard azur vers celui émeraude de la jeune femme, il avait presque des points d'interrogation dans les yeux. Alors Maggie continuait :

- Un jour, nous avions parlé toutes les deux, elle voulait en savoir un peu plus sur la sexualité, enfin bref. Un moment, elle avait fini par me confier qu'elle entendait Summer pleurer lorsqu'elle était dans la salle de bains avant cette chose, elle était totalement bouleversée en l'entendant ainsi. Si bien qu'un jour, elle avait eu le courage de lui en parler, c'est là qu'elle lui avait répondu que les larmes étaient le meilleur des moyens pour libérer la pression. Elle avait vu juste...

Quelques minutes s'écoulaient ensuite, laissant le vent combler le silence entre les deux.

- Tu sais de quoi est décédée Summer ? Finissait par demander Daryl.

- De son accouchement.

- Nan. Elle avait un problème de sang, le sien était trop liquide et quand on s'est disputé, la poche amniotique s'est brisée et du sang en a jailli. La colère avait provoqué ça.

- Je... je savais pas.

- J'étais le seul à savoir ça, je le sais depuis que je suis gamin. Sauf que ses problèmes ont empiré depuis, et la peur de ce monde l'avait chamboulée même si elle le montrait pas. Summer n'avait jamais voulu en parler, de peur qu'on la prenne pour une faible et qu'on la mette de côté.

- Comme pour Beth, soufflait tristement Maggie, ses yeux s'emplissant de larmes.

- Comme pour Beth, répétait-il en passant un bras sur les épaules de la jeune femme pour la rassurer.

Ce geste si banal, était pour Daryl un véritable exploit, il parvenait enfin à montrer un quelconque geste affectif en public. Peut-être qu'un jour Daryl parviendra à rencontrer sa fille ? Mais aussi à l'aimer, comme il avait aimé sa mère auparavant ? Cela n'était qu'une question de temps...

"You're my downfall." | Daryl Dixon | TWDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant