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Pour éviter qu'il reste dans l'entrée où Mika pouvait le voir à tout moment, il le fit avancer dans le salon. Même un jour de gris comme celui ci, la pièce restait claire et lumineuse. Les tableaux qui la décoraient représentaient des forets, des océans ou encore des couchers de soleil. ☀
Une grande bibliothèque en occupait tout un coin et des fauteuils et des canapés étaient disposés ça et là, associés à des tables en chêne de tailles et de formes différentes.
Un feu crépitait dans la cheminée en marbre.
Eren considérait cette pièce comme son havre de paix. La maison qu'il avait choisi pour Mika et lui était leur refuge. C'était à la fois un endroit spacieux et un petit nid douillet. Ici, avec sa fille, il se sentait mieux que nul part ailleurs. Alors pourquoi était-il terriblement oppressé tout à coup ?
Comme Livai approchait derrière lui, il eut tout à coup du mal à respirer. Il fallait qu'il sorte. Tout de suite. Avant que Mika arrive et se mette à poser des questions auxquels Eren ne voulait pas répondre.
Il se mit brusquement face à lui et se prépara à l'affronter. Il fallait en finir au plus vite. Lui permettre de satisfaire la pulsion égoïste qui l'avait fait venir jusqu'ici. Plus vite il obtiendrait ce qu'il voulait, plus vite il partirait.
Il avait toujours le même regard, bleu gris, profond et fascinant. Il s'en voulait mais, malgré toute la colère qui brillait dans les yeux de Livai, il se sentait toujours aussi attiré par lui. Parce qu'il connaissait l'homme qui se cachait derrière le visage dur et froid qu'il montrait au monde.
Du moins, il avait cru le connaître autrefois. Il avait été convaincu que l'homme avec qui il avait passé de si merveilleux moments était le vrai Livai Ackerman. Seul avec lui, il s'était montré plus détendu, plus naturel, même s'il avait toujours conservé un certain retenu.
Oui, il devait reconnaître qu'il n'avait jamais vraiment réussi à faire tomber le mur derrière lequel il semblait se protéger. À l'époque, déjà, il avait compris qu'il garderait toujours une certaine distance avec lui. Cela lui avait brisé le coeur, mais il avait refusé de se mentir à lui même. Pour son bien et celui du bébé qu'il portait, il avait décidé de partir.

-Il s'agissait d'enfants hypothétiques, asséna-t-il d'une voix furieuse et étouffée. Je n'ai jamais dit que je regretterais un enfant qui serait déjà là.

L'enfant de Livai Ackerman. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant