L'enfant de Livai Ackerman.

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Chaque poupée était unique en son genre, si bien que la collection allait s'adresser à n'importe quel enfant dans le monde. La mise en vente sur le continent européen était déjà prévue, et un autre projet promettait d'accélérer encore la croissance de Texas Toy Goods : la fusion que Lili préparait avec Erd Gin, le PDG de son concurrent PlayCo.

- Donc, dit Lili pour recadrer la conversation, si les parents ne trouvent pas exactement ce qu'ils cherchent, ils auront la possibilité de commander un modèle spécifique.

- Absolument, affirma Erwin en se redressant. Il y aura un kiosque installé dans chaque point de vente, qui permettra au magasin de passer commande auprès de nous grâce à une liaison informatique directe. Nous pourrons ainsi leur fournir au plus vite n'importe quel accessoire, que ce soit un appareil dentaire ou un fauteuil roulant. Tous les enfants sans exception pourront avoir une poupée à leur image. Naturellement, certaines commandes spécifiques pourront prendre un peu plus de temps...

- Combien de temps ? demanda Lili, soudain contrarié.

- Très peu, répondit Hanji.

Elle consulta sa tablette avant de relever les yeux vers lui.

- Je suis consciente des contraintes de production, reprit-elle, mais au service marketing nous avons étudié de près les délais de fabrication afin d'en faire la promotion.
Compte tenu du large éventail de poupée déjà disponibles, nous pourrons répondre à une commande particulière en quelques jours.

- Ça me convient, conclut Lili. Assurez vous que les usines soient prêtes et qu'une chaîne de production soit entièrement dédiée à ces commandes individuelles.

- Euh, patron ?

Farlan Churche venait de l'interpeller en levant la main comme un élève discipliné. Ce bureau n'était pas une salle de classe, mais Farlan était jeune et enthousiaste. Il s'habituerait vite aux discussions ouvertes qui avaient la faveur de Lili.

- Oui, Farlan ?

Farlan regarda ses collègues avant de se retourner vers Lili.

- La campagne publicitaire dans les médias et sur les réseaux sociaux est prête, declara-t-il.

- Bien, comment a Lili.

- Mais, ajouta Farlan, je sais bien sûr que ce n'est pas mon département...

- Cela ne fait rien, dit Lili.

Il aimait que ses collaborateurs s'intéressent à tous les services de l'entreprise et pas seulement à celui pour lequel ils travaillaient.

- D'accord. Je me disais... Consacrer toute une chaîne de production à ces commandes pourrait poser problème.

Tandis que Farlan disait ces mots, Erwin se pencha légèrement vers la gauche, comme pour prendre ses distances avec le jeune homme. Ceux qui connaissaient bien Lili savaient qu'il valait mieux éviter de lui dire que quelque chose n'était pas faisable.

- Pourquoi cela ? demanda calmement Lili.

- Eh bien, parce que cela implique de consacrer de la main d'oeuvre à ces commandes particulières.

- Et alors ?

De toute évidence, Farlan était décidé à aller au bout de son idée. Son attitude démontrait un certain courage.

- Eh bien, répondit-il, cela veut dire que certains ouvriers resteront inactifs en attendant d'avoir une demande à satisfaire.

- Que suggères tu pour y remédier ?  s'ensuit froidement Lili.

Erwin s'éclaircit discrètement la voix et fit un léger signe de tête en direction de Farlan. Manifestement, il essayait de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de se taire, mais ses messages codés n'eurent aucun effet sur le jeune directeur des relations publiques.