L'enfant de Livai Ackerman.

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-Rico a amené votre fille hier pour lui offrir un milk-shake,

-Merci.

Eren promena les yeux autour de lui, heureux de voir que rien n'avait changé. Le carrelage noir et blanc, les banquettes en vinyle rouge et la délicieuse odeur des cheeseburgers en train de cuir sur le gril, tout était resté comme autrefois.

-Comment Livai prend-il la nouvelle de sa paternité ? demanda Pétra.

Pendant la période où il avait vécu au Texas, Eren avait passé beaucoup de temps à Royal. Il avait toujours apprécié ses conversations avec Pétra et se réjouissait sincèrement de la revoir. A vrai dire, en retrouvant tout ce qu'il avait vainement essayé d'oublier après son départ brutal, il se rendait compte que beaucoup de choses et beaucoup de gens lui avaient manqué pendant ces 5 ans.

-Tout s'est passé très vite, répondit-il. Il adore Mika et c'est réciproque.

-Mais ?

Eren sourit et laissa échapper un soupir. Pétra avait vraiment trop d'intuition.

-Mais je rencontre le même problème qu'il y a cinq ans, reconnut-il. Je l'aime alors qu'il n'a qu'un simple attirance pour moi. Je ne vois pas comment cela pourrait marcher aujourd'hui mieux que la première fois.

-Eren, dit Pétra, personne ne sait jamais où va aboutir une histoire qui commence. Entre Ymir et moi, c'était très incertaine au début. Heureusement que nous n'avons pas renoncé. Alors n'abandonnez pas. Lancez-vous à fond en espérant le meilleur.

C'était un bon conseil, et si cela n'avait tenu qu'à lui Eren l'aurait suivi sans hésitation. Mais il y avait aussi Mika. Il ne pouvait pas prendre le risque de lui donner de faux espoirs. Néanmoins...

-J'ai l'impression que Livai a changé, dit-il tout bas. Il est plus chaleureux qu'avant. Plus accessible, d'une certaine façon. Moins obsédé par son travail. Parfois, je le regarde et je me dis que cela pourrait marcher. Et tout de suite après je me demande si je ne vois pas seulement ce que j'ai envie de voir. En fait, ajouta-t-il avec un rire étouffé, je crois que je deviens un peu fou.
Pétra lui tapota affectueusement la main en riant.

-Eren, dit-elle, nous sommes tous un peu fous.

-J'ai peur de me faire des idées, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que cette fois nous avons peut-être une chance de construire quelque chose.

-Eren, s'il a une once d'intelligence, il prendra garde à ne pas tout gâcher.

-J'espère que vous avez raison.

Quand Eren fut arrivé à Houston au siège de TTG, il ne trouva pas Reiner à son poste, mais la porte du bureau de Livai était entrouverte.