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Il est temps que j'aille rendre visite à quelqu'un. Ryan m'a peut être empêché de foutre mon poing dans la gueule de ce type mais je le regrette. On m'avait accordé un parloir de 30 minutes et j'avais décidé d'aller voir Damien, le plus âgé de mes frères. C'est lui qui commande en quelques sortes et c'est aussi lui le plus réfléchi des deux, si on peut le dire.

Arrivé devant le pénitencier, je pris une grande inspiration avant d'y rentrer. J'hésitais à repartir sur mes pas, cela faisait des mois que je n'étais pas venu les voir,pour ne pas dire une année. Je les avais appelé entre deux mais sans plus et les coups de fils en prison sont très limités.

J'attendais qu'un surveillant l'amène,la pièce était minuscule aménagé d'une table et deux chaises. Les extrémités de la table étaient collés au murs, ce qui évitait certains contacts physiques. D'ailleurs, on peut remarquer aussi la largueur de celle ci.

La porte s'ouvre et je vis mon frère.

Je ne serais décrire ce que j'ai ressenti à ce moment même, mon corps a frissonné de haut en bas et mon cœur n'a jamais autant accéléré de ma vie. Je sentais les larmes montaient mais devant mon frère, je ne devais sûrement pas lui montrer. La famille Steel ne pleurait pas. Quand il s'est enfin assis sur la chaise et que le garde sortit pour attendre derrière la porte, j'avais qu'une idée en tête, me lever et partir. Mais il tenta d'approcher ses mains pour toucher les miennes malgré les menottes. C'est à ce moment là, que j'ai compris ce que mon cœur me criait. Mes frères me manquaient terriblement.

- Ça va ?, commence-t-il afin de briser le silence.

Je le regarde sans dire un mot. Mon frère a toujours été imposant, ses muscles avaient pris du volume, je suppose que c'est l'une des seules activités autorisés en prison. Ses tatouages recouvraient tout le haut de son corps, je ne voyais que ceux de ses bras. Mais je les connaissais par cœur,quand j'étais petite, je lui demandais les significations de chacun. Ava était marqué sur la droite de son cou. Je souris doucement à la vue de celui-ci.

- La forme, et vous...comment ça se passe ?, finis-je par répondre.

- Tu le sais bien.

La situation était beaucoup trop pesante. Il ne savait pas quoi dire alors que moi j'étais venue pour une chose en particulier, mais je voulais quand même avoir des nouvelles de lui. Il y a des tonnes de questions que j'aimerais lui poser, mais que je n'oserais jamais lui demander. Surtout une, je sens qu'à tout moment elle peut m'échapper. Résiste.

- Vous faites vos lois ?, continué-je pour briser de nouveau ce silence.

- Tu nous connais, on est pas du genre à se laisser dominer.

- Ouais j'en ai connu les frais.

- Ava...

- Non, laisse tomber, je ne suis pas venue pour ça.

- Et tu es venue pour quoi ?

- Pour te demander un service.

- C'est à dire ?

- Un homme du nom de Steven Shawn va être incarcéré prochainement ici.

Mon frère qui était affalé sur la chaise se mit à se redresser sur celle-ci, les mains menottées sur la table, prêt à m'écouter.

- Et ?, me demande-t-il impatient de connaître la suite.

- Je ne veux pas qu'il soit le bienvenue.

Mon frère se met à sourire sadiquement, sachant déjà ce qu'il va lui réserver.

- Il a fait quoi ? Voulait-il savoir.

- Il a violé une fille que j'entraîne à la salle de Franck il y a 3 mois et hier matin, il est revenu l'agresser.

- Fils de pute ! Que veux-tu que je lui fasse ?

- Peu importe, je te fais confiance.

Les traits de mon frère se plissaient,il me regardait sans dire un mot de plus et je savais pertinemment à quoi il pensait. Il avança ses mains pour toucher les miennes.

- Je sais qu'on n'a pas toujours fait les bons choix pour toi Ava, mais n'oublie jamais, qu'on t'aime plus que tout et plus que n'importe qui.

A ces mots, je puisais de toute mes forces pour retenir mes larmes. Je pris alors les mains de mon frère et il me les serra.

- Je vous aime aussi, dit lui.

- Je lui dirais.

C'est alors que soudainement je sépare mes mains des siennes et me lève.

- Tu pars déjà ?

- On avait que 30 minutes Damien, lui répondé-je tristement.

A ce moment là, le gardien ouvre la porte pour raccompagner mon frère, la manière dont nos yeux se quittèrent me tua intérieurement.

Sortie du centre pénitencier, je cours vers la voiture le plus vite possible et m'installe au volant. Avant de démarrer pour rentrer chez moi, je pose mes mains sur mon visage et verse toutes les larmes qui n'attendaient que de couler en tapant le plus fort possible sur le volant. Un calvaire, mon enfer.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant