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J'avais revu Ashley ce matin et elle m'a confié que les filles continuaient à l'harceler. Ellen'arrivait pas à mettre en pratique les conseils que je lui donnais,car la peur prenait toujours le contrôle sur elle. Je devais la voir dans quelques jours pour améliorer ça. J'avais ma petite idée.Mais pour le moment, elle ne pouvait pas venir à la salle, prise par ses révisions.

Je marchais tranquillement dans les rues de la ville. J'avais eu ce besoin de prendre l'air, après la phase de paranoïa d'il y a deux jours. Sam et Diego filaient le parfait amour, ça commençait à me donner des nausées. J'étais tout de même heureuse pour elle car elle paraissait tellement épanouie. Comme c'est la première fois que ça lui arrive j'espère que tout se passera bien, car d'après ce que les autres me racontent, l'amour est une belle saloperie. Après tout, je ne peux pas juger, je n'ai jamais connu ça.

Je m'assois sur un banc dans un petit parc de la ville, le vent me caressait le visage. Ce n'était pourtant pas le meilleur endroit pour être au calme et se reposer,tous ces enfants qui gambadent et qui hurlent les uns sur les autres,sans oublier les parents, ça donne envie d'en prendre un pour taper l'autre.

J'essayai à tout prix de faire le vide dans ma tête pour ne plus qu'entendre le bruit du vent. Une présence se fit ressentir. Je tournai la tête vers elle. Sharko, encore une fois, était assis à côté de moi. Il fallait bien qu'il me trouve,ça n'allait pas se terminer aussi facilement.

- Ce serait bien que cette fois, tu me suives sans broncher, je ne suis pas d'humeur à t'entendre, me déclare-t-il sans plus attendre.

Je le fixai sans dire un mot,esquissant un léger sourire. Sois plus convaincant, pensé-je. Il souleva sa veste pour me montrer son arme, croyant que ça allait changer quelque chose. Des armes j'en ai vu dans ma vie et si, tu trembles face à celles-ci, toi et moi, on est loin de marcher dans la même cour. C'est à ce moment là, que je me mis à penser à mes frères, je devais aller les voir pour savoir qu'elle était la meilleure option pour la suite. Il me fallait un plan et mes frères connaissaient ce gang plus que moi, j'ai essayé d'être à l'écart mais on ne peut pas échapper au destin. Mon père en faisait partie alors on était condamné dès le début à suivre le même chemin.  

Il est temps de mettre en action ce que mon père m'a appris. Je me rappelle que j'avais seulement 6 ans, il venait nous réveiller à 5 heures du matin pour s'entraîner avant les cours et le soir, on continuait ce qu'on avait commencé, sans parler des week-end et des vacances. J'avais l'impression de vivre dans des camps d'entrainement. C'est d'ailleurs la raison qui me pousse à continuer les exercices physiques car je sais qu'à tout moment cela peut me servir.

- D'accord, Sharko, je vais te suivre, mais dit à tes gars là bas de la jouer tranquille.

En réalité, il n'y avait personne et je suppose qu'il regardait parce qu'il comprenait pas pourquoi ses hommes étaient là. Il avait certainement ordonné de l'attendre dans la voiture et de venir seulement s'il le signalait. Comme tout bon bas droit, ils avaient leurs méthodes.

Je profitai qu'il se retournait vers cette direction pour courir et sortir du parc.

- Salope, vient ici !, crie-t-il derrière moi alors que tous les regards se posèrent sur nous.

J'avais que quelques mètres d'avance. Je devais me dépêcher et trouver une solution. Pendant que je courais, j'examinai toutes les possibilités. Il est temps d'exposer tes talents de cascadeuse, pensé-je aussitôt. Je tournais dans les ruelles de la ville sans vraiment savoir où j'allais, je l'entendais jurer derrière moi et en tournant la tête, je vis qu'ils étaient trois à présent à ma poursuite. La course fut interminable, je me retournais toujours pour vérifier où ils en étaient par rapport à moi, Sharko était le seul. Par réflexion, je suppose qu'ils ont pris un autre chemin pour me coincer, bande de cons. Sharko n'hésitait plus, j'entendis un coup de feu, dans les rues personne y étaient aventuré par chance. Dans la ville, c'est tellement facile de se prendre une balle perdu. Je pris une ruelle pour m'aventurer dans la rue principal, il n'osera pas tirer avec tout ce monde, ou pas. Tout dépend des ordres de son chef. Je vis les deux autres arrivaient face à moi, je tourne alors pour les éviter,heureusement, ils ne courent pas très vite. Je pense qu'ils réfléchissent trop sur le fait de m'attraper. Alors j'en profite pour sauter sur une voiture garée et ensuite une camionnette, qui donner accès au toit d'un immeuble. Si je prenais assez appuie et assez d'élan c'était gagné sinon, je me ramasse comme une crêpe sur le sol et ça ferait mal.

La chance est avec moi, j'ai réussi, c'est alors que je passe d'immeuble en immeuble afin de les semer,aucun d'entre eux ne me suit. Ils n'ont pas osé sauter. Ils n'ont pas été entraîner aussi. Je me rappelle que lors de l'entrainement de mon père, les murs qu'on devait franchir devenaient de plus en plus haut. Même si parfois je le détestais de nous faire subir tout ça, je le remercie aujourd'hui.

Après quelques minutes qui m'ont paru très longues, je finis par redescendre et prendre un taxi pour rentrer chez moi. Sam était là.

- Alors Vava, comment tu te sens aujourd'hui ?

- Comme si j'avais couru un marathon.

Diego arrive dans le salon, surprise qu'il soit encore là. Bientôt, il finira par être notre nouveau colocataire. Ça me dérange pas, tant que ça rend heureuse Sam, mais j'espère juste ne pas entendre leurs ébats tous les soirs.

- Enfin, j'ai passé la journée à semer des gars du gang des Sharks, ajouté-je après cette interruption.

- Sérieux ? T'en auras jamais fini ?, me demande-t-elle connaissant d'avance la réponse.

- Oui et ne t'en mêle pas.

- Je t'ai fait une promesse et je la tiendrais mais fait attention à toi.

- Je pense que je vais demander conseil à mes frères.

- Je ne crois pas qu'ils soient de si bon conseils ces deux-là, finit-elle par dire agacée.

Sam connait ma relation avec eux et elle a du mal à comprendre leurs décisions. Pendant des années,j'ai réagi comme elle, mais je ne peux pas leur tourner le dos,c'est impensable.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant