AVA

57.

J'ai quitté Ryan depuis quelques heures déjà. En pensant à ce soir, ça a été dur de le quitter,plus dur que je le croyais. Et si c'était vraiment le début d'une histoire d'amour comme pour Sam, par exemple. Je n'aurais même pas eu le temps de la vivre.

Je secoue la tête pour reprendre mes esprits, ce n'était pas le moment pour y penser, car c'est bientôt l'heure. Je dois être totalement concentrée. J'envoie un message à cette Victoria, qui doit m'aider pour ce soir. Je lui ai fait la liste des risques qu'elle va prendre et elle me suit quand même.Elle veut vraiment en finir avec ce monstre et je la comprends. Ces femmes sont bien plus fortes qu'on le croit. Je finis par m'habiller,sans oublier les lentilles et la perruque, ce qui fait partie de la sécurité identitaire.

Le point de rendez-vous est un peu plus loin que d'habitude, j'ai de la route à faire. Alors ne perdons de temps, car j'ai prévu de passer chez Manok pour prendre le matériel nécessaire avant de voir Paccoro et je ne dois pas être en retard,il a insisté. Si j'ai bien calculé la durée de la route et du reste, je serais dans les temps, je croise les doigts pour ne pas avoir d'obstacles sur la route.

Je finis par mettre ma porte jarretière et les collants, je coince la seringue pour qu'elle soit à ma portée, comportant le même produit que les dernières fois, simple et efficace, sauf que je dois trouver un moyen pour ne pas faire durer les choses cette fois, je n'ai pas le temps.

Je prends la manette, rempli d'argent et quitte l'appartement une fois préparée. Un taxi m'attend en bas,évidemment, vu la tenue que je porte, c'est plutôt risqué de prendre la moto. Enfin, le taxi en question a comme chauffeur Manok.

- C'est parti, fonce mon chou, lui dis-je en souriant pour faire redescendre la pression, ce qui marche qu'un court instant.

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Je descends de la voiture, valise à la main. Manok s'est garé un peu plus loin et m'attendra à ce niveau là. Les hommes de Paccoro ne viendront pas ce soir, il faut que j'évite de me faire prendre, car je vais m'en prendre à un macro qui a des hommes pour le protéger également.

Je m'avance vers l'entrée dont le videur se fait un plaisir de refuser certaines personnes. Je passe devant tout le monde, le patron m'attend.

- Crystal enchanté, votre patron doit s'impatienter.

- Attendez, quelqu'un va venir vous chercher, m'informe-t-il avant de faire rentrer un groupe d'amis dans le club. Elle est arrivée, poursuit-il à la personne derrière le micro.

Tout le monde me regarde, certainement parce que je suis passée avant tout le monde mais malgré ça, je suis obligée d'être escorté. Un homme aussi robuste que le videur ouvre la porte et me demande de le suivre, j'exécute. La musique est juste extraordinaire, les couleurs me donneraient une crise d'épilepsie si je l'étais, la foule se déhanche au même rythme que les strip-teaseuses. Je ne quitte pas l'homme qui marche devant moi et nous arrivons enfin dans un couloir étroit, qui mène dans la pièce principale du patron. Il toque et rentre après permission.

- La voilà Monsieur, répond l'homme.

- Parfait, laissez-nous, ordonne le directeur de la boite, Aaron Davis, assis sur sa chaise devant le bureau.

Je souris une fois la porte fermé derrière moi, il me le rend aussi vite.

- Alors Crytal, je ne demanderais pas ton vrai nom, c'est le principe dans cette boite, je connais Paccoro et je lui fais confiance. Je vois que vous avez la mallette à la main. Approchez.

Quelques pas assurés et je me retrouve à côté de lui, posant doucement la valise devant lui sur le bureau. Mais Aaron ne se préoccupe pas de celle-ci finalement, son regard me reluquant de haut en bas, évidemment, les hommes sont tous les mêmes. Les femmes sont un plus gros bénéfice que cette valise pour lui. Ce que j'ai du mal à comprendre mais ça, ce ne sont pas mes affaires.