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Manok me verse un verre pendant que je finalise le plan, du moins la fabrication.

- Tu es sûre de toi ?, brise-t-il le silence.

- Tu as un autre plan ?

- Non, aucune idée, mais...

- Mais rien, on s'en tient à ça et on ne retourne pas en arrière.

Le ton sec que je prends donne mauvaise mine à Manok, il est stressé alors que je ne le suis pas, et pourtant,c'est moi qui prends tous les risques dans cette affaire.

- Tu gardes ça précieusement, je viendrais la chercher le jour venu.

- Et si ne ça marche pas ?

- Je rêve ou tu oses douter de mes talents ?, plaisanté-je avec lui.

- Non c'est vrai, tu es une déesse.

- J'aime mieux ça.

Il sourit puis avance sa main vers la mienne.

- Non Manok, arrête avec ça.

- Ok j'arrête, je passe clairement pour un gros lourd là.

- Je confirme, répondé-je. Bon je vais y aller, donc je t'envoie un message pour te confirmer quand je passe à l'action.

Il acquiesce et me raccompagne jusqu'à la porte. Une fois installée sur la moto, je réfléchis à ce que je compte faire ensuite. Je devais aller voir Paccoro pour tâter le terrain. C'est la meilleure chose à faire.

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Des hommes se tenaient devant le bâtiment, évidemment, ce n'est pas n'importe qui qui peut rentrer dans ce genre d'endroit pour voir Paccoro. Ils me voient arriver et je peux voir dans leur attitude qu'ils ne sont pas rassurés. Me craignent-t-ils plus que leur patron ? Ce serait vraiment ironique, mais une bonne chose. Ils sont protégés d'une certaine façon mais savent qu'à tout moment, ils peuvent y laisser leur peau pour lui.Certains sont coincés quand ils veulent s'en échapper, parce qu'on ne quitte pas un gang comme on quitte un travail, alors que d'autres ne briseront jamais le contrat qui les lie à lui.

- Je peux entrer ?, demandé-je alors.

Personne ne répond, tout le monde me regarde interrogateur, puis ils dirigent leur main en dessous de leur veste prêt à dégainer si je fais un faux pas. Le patron ne serait pas ravi de ses petits requins, presque inoffensifs finalement. Ils ouvrent la porte après de longues hésitations, ils n'ont pas confiance en moi et c'est normal, mais les ordres restent les mêmes, Paccoro me veut en vie, du moins pour l'instant. Personne ne rentre avec moi, ce qui m'a toujours étonné mais c'est un bon point, je marche jusqu'à la pièce où Paccoro se trouve la plupart de son temps. Ses hommes sont situés un peu partout, ce qui va être dur pour moi le moment venu, mais je suis maligne, j'ai confiance, je vais trouver une solution. C'est le seul moyen pour en finir. Je toque à la porte avant d'entrer, suivant bien les règles pour ne pas me faire repérer.

J'entends enfin sa voix et décide de rentrer, son visage choqué quand il me reconnait.

- Une visite de ta part sans que je te le demande, j'en suis presque touché.

- Je n'avais plus de tes nouvelles, je commençais à m'inquiéter, continué-je à rentrer dans son jeu.

- Qu'est ce que tu fais ici ?

- J'ai appris que les hommes dont j'ai rendu visite à l'hôtel ont disparu, qu'est ce que vous en faites après mon passage Paccoro ?

- Ce n'est pas ton travail ma chérie.

- Je peux tout de même être informé, on peut vite faire le lien avec moi.

- Bien sur que non, tu as différentes identités à chaque fois en plus d'adorable perruque par la même occasion.

- Je ne suis pas convaincue, les empreintes elles, ne s'effacent pas.

- Je ne te mettrais pas dans la merde ma belle, j'ai trop besoin de toi.

- Ravie de le savoir.

Alors Paccoro a vraiment besoin de moi,qu'il est stupide de dire ça.

- A quand la prochaine mission ?

- Tu es bien pressée ? 

- Je crois qu'à force, j'y ai pris goût.

- Je l'ai toujours dit que tu étais différente de ta famille.

Je voulais répondre au quart de tour à cette réplique mais je dois encore le caresser dans le sens du poil. Alors je me tais et sourit fièrement pour ne pas faire d'histoire. La manipulation et l'hypocrisie ont leurs qualités.

Après plusieurs minutes à discuter de ses missions, Paccoro choisit de me donner une valise et m'ordonne de l'ouvrir seulement quand je serais chez moi, une mission qui serait différentes des précédentes ? Je suis tellement curieuse que je ne perds pas une seule seconde pour repartir sur mes pas et rentrer chez moi. Il ne cherche pas à me retenir, pressé que je découvre ce qui s'y cache également. Dans les couloirs, alors que les hommes de Paccoro s'y trouvaient, j'analyse chaque détail qui pourrait m'aider, je suis de plus en plus confiante dans mon choix. Il est temps de rentrer et découvrir ma prochaine mission.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant