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AVA

Une fois les yeux ouvert, je prends conscience de ce qui s'est passé hier. Mon corps n'en pouvait plus,pourtant il en a vécu, mais je me rappelle avoir perdu connaissance alors qu'il se tenait toujours au dessus de moi.

Je prends appuie sur mes mains pour me relever et m'installe plus confortablement sur le lit. La douleur me fait gémir.

Je cherche le bouton pour appeler d'urgence un médecin. Mais à chaque geste que je fais, la souffrance me fait grimacer. Une fois atteint, j'appuie et à peine quelques minutes après, un médecin et une infirmière rentrent dans la chambre.

- Vous êtes réveillée, lance le médecin en premier, comment vous sentez-vous ?

- Ça va, menté-je et pour une fois, je n'avais pas envie de me prendre la tête avec eux.

Il remue doucement la tête puis l'infirmières'approche de moi pour vérifier mes constantes ainsi me poser quelques questions de routine. Le médecin poursuit un peu timidement:

- Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour toi en particulier ?

- Non, ça va, je me sens juste fatiguée.

C'est la première fois que je me sentais aussi faible en effet.

"Ressaisis-toi Ava" pensé-je aussitôt.

- On va vous laisser vous reposer, nous reviendrons plus tard.

Le médecin sort de la chambre le premier, suivi de l'infirmière après m'avoir demandé si j'avais besoin de quoique ce soit. Elle me sourit avant de sortir.

Je prends le téléphone posé sur la table à côté du lit pour appeler Sam, difficilement vu les semblants de coups de couteau qui me tord de douleur.

- Hallo ?

- C'est Ava.

- Tu es où ?

- A l'hôpital.

- Quoi ? Il s'est passé quoi ?, me questionne-t-elle paniquée.

- Je te raconterai, je voulais juste t'appeler pour te dire de ne pas t'inquiéter, je vais bien, juste le temps de remplir les papiers comme tu sais, c'est long ici, menté-je encore, sauf en ce qui concerne l'attente, espérant qu'elle ne se rendra pas compte de l'heure qui va s'écouler.

- Non, j'arrive tout de suite.

-  Non s'il te plait Sam, ce n'est pas nécessaire, je rentre bientôt, ne t'en fais pas.

- Tu es sûre ?

- Mais oui banane, allez à ce soir.

- A ce soir ma belle.

Une fois raccroché, je vois l'infirmière devant la porte, elle rentre suivi de deux autres personnes : Kate et Ryan. Fallait que je m'y attende, ils sont toujours là. Kate n'était pas habillé de son uniforme quant à Ryan, il n'était plus dans cette blouse blanche d'hôpital, vêtu d'un jean et un t-shirt simple. Il n'avait plus qu'un long pansement qui lui recouvrait une joue, là où il s'est blessé. Son regard était rempli de douceur à mon égard et je me demande pourquoi ce changement soudain.

- Je vous laisse, lance l'infirmière.

Alors c'est elle que je dois remercier pour me coltiner ces deux-là encore. Ils voulaient sûrement me poser des questions et je n'étais toujours pas apte à leur répondre, cette fois encore moins. Je voulais juste me reposer un instant, le temps de reprendre mes forces et de continuer ce que j'ai commencé. Le mental, c'est ce que mon père nous faisait travailler le plus.

"Ne jamais abandonner, sinon tu n'es pas digne d'être un Steel" nous répétait-il souvent.

- Ava, ça va ?, me demande Ryan.

- Bien sur, répondé-je voulant lui demander la même chose, mais aucun mot ne sortit de ma bouche.

Je le vois tanguer légèrement, il finit par s'appuyer d'une main contre le mur, Kate lui propose finalement de s'asseoir. Elle décide de faire de même en allant chercher une chaise dans le couloir pour s'installer à côté de Ryan. J'allais encore passer un interrogatoire. Mais finalement, je réussis à lui demander :

- Comment toi tu vas ?

- Comme tu vois, ça va beaucoup mieux, Kate m'a dit que tu venais souvent me voir, pourquoi ?

Je redoutais tellement cette question,moi qui pensait qu'elle avait oublié, en fait pas du tout et même qu'apparemment, elle ne m'a pas vu qu'une seule fois. Elle restait en retrait en attendant que je sorte de la chambre je parie.

- Je ne sais pas, j'ai l'impression que si tu me connaissais pas, tu n'aurais peut être pas enquêté sur ces gangs et ça ne se serait jamais arrivé.

- Tu te sens coupable ?, me demande-t-il.

Je n'ai pas le temps de répondre que Kate prit la parole.

- Ce n'est pas de ta faute, nous sommes de la police, c'est notre travail, tôt ou tard, on aurait eu à faire avec eux.

- Elle a raison, continue de me rassurer Ryan.

- Pas comme ça, j'en suis sûre, affirmé-je.

- N'y pense plus, personne n'est mort au final, sauf eux, ajoute Ryan.

Je ne réponds pas face à cette remarque, car malgré tout, il y a eu des blessés dans la police,lui le premier. Puis pourquoi ça me fait quelque chose ? C'est vrai à la fin, je n'ai jamais apprécié la police et me voilà coupable et compatissante.

Je remarque l'expression de leur visage, comme si on assistait à un enterrement.

- Pas la peine de faire cette tête, plaisanté-je, toute seule car visiblement ils ne décrochent pas un sourire.

Ryan lève la tête vers moi et son regard devenait de plus en plus doux, délicat et affectueux, comme si la personne la plus coupable dans cette pièce était lui, mais je ne comprenais pas pourquoi. En y pensant, ils m'ont pas demandé pourquoi j'étais là, juste comment ça allait. Merde ! Ils le savent. C'était au final un regard de pitié. Comment ne l'ai-je pas compris plus tôt ?

- Ne me regarde pas comme ça, vous savez ce qui s'est passé n'est ce pas ? Vous ne m'avez pas posé la question alors que c'est la principale.

- Ava, attends, on veut t'aider, réplique Kate, attendrissante.

- Je ne veux pas de votre pitié, sortez.

- Ava..., répète Ryan.

- Sortez !, hurlé-je, perdant patience.

Kate se lève précipitamment et décide de convaincre Ryan de me laisser. Ils finissent par sortir mais le regard de Kate ne me quitte pas avant, comme si elle attendait quelque chose de ma part. Je m'installe enfin pour me reposer un instant, soupirant et hurlant intérieurement : laissez moi tranquille bordel, je gère !

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant