12.

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AVA

Franck m'a appelé ce matin, sans donner trop de détails, il a mentionné une fille qu'il avait rencontré et qui avait besoin d'aide. Une nouvelle mission s'offre à moi. C'est d'ailleurs son appel qui m'a réveillé. Ryan n'était plus là et ce n'est pas étonnant, une fois que les hommes ont ce qu'ils veulent, ils partent. Je dis ça pour certaines filles car moi ça m'arrange très bien. C'est exactement ce que je veux et comme il est sur la même longueur d'onde que moi, c'est parfait. Par contre, je n'avais pas prévu que cet homme soit aussi vif, pleins d'entrain, peu importe, aussi violent. C'est une bête et ceux d'avant ne le rivalise en aucun cas. Quand je me suis levée et que j'ai vu à quel point mon appartement ressemblait à un chantier,j'étais plutôt satisfaite, ça ne fait que prouver ce que je pense.

Je rentre dans la salle de sport de Franck quand je le vis au loin parlait avec son assistant.

- Je suis là, alors tu as besoin de moi ?, interrompé-je ces deux-là.

L'assistant acquiesça ce que venait de dire Franck puis repartit à son travail alors que Franck souffla comme s'il était perdu.

- Cette fille là bas, dit-il en me montrant du doigt celle concernée, elle était en train de taper dans un sac comme la plupart des filles que m'amène Franck. Elle a besoin d'aide, reprend-t-il.

- C'est à dire ?

- Quand je t'ai appelé ce matin, je l'avais croisé dans une ruelle en sang, vas-y doucement, elle a des bleus au niveau du visage et sûrement des hématomes ailleurs, elle refuse de m'en dire plus. J'ai réussi après un long monologue à la faire venir ici, mais elle n'est pas convaincue. Elle a juste insinué que ce serait mieux d'être là qu'ailleurs. L'infirmière s'est occupée d'elle, pas besoin de médecin pour le reste apparemment. Je te laisse avec elle.

- Vous comptez vraiment repêcher tous les pauvres petites filles dans les rues ?

- Ça te gène ?

- Pas le moindre du monde.

- Alors fait ce que tu fais de mieux.

Je la fixai d'où j'étais analysant tous ses faits et gestes, son comportement, ses coups, elle en voulait au monde entier, mais ça ce n'est pas une surprise non plus.Franck a le flair pour ça, jamais il n'a ramené une fille, même un gars, sans que ces derniers aient des raisons de se trouver ici.

Je m'avance vers elle alors que je mettais mes bandes de protection avant de pouvoir enfiler mes gants.

- Attends Ava, mets toutes les protections !, m'interpelle Franck.

Je le regarde et ne dit pas un mot. Il savait très bien comment j'étais, ces paroles étaient inutiles.  

- J'ai besoin de sentir les coups. C'est comme ça que je mesure l'intensité de leurs douleurs.

- Tu vas finir par te blesser, me répond-t-il toujours aussi inquiet à mon sujet.

- Comme si je ne l'étais pas.

A ces mots, je remarque que Franck avait été affecté. L'allusion était facile pour lui de la comprendre.

- Alors, ma belle, c'est tout ce que tu as à donner ?, lui lancé-je pour la provoquer afin qu'elle puisse tout donner dans ce sac.

- Qu'est ce que vous me voulez ?, me rétorque-t-elle tout en continuant à donner des coups.

- Franck ne t'a pas parlé de moi.

- C'est vous la Ava ?, elle s'arrêta et me regarda.

- C'est moi, lui souris-je. Continue, ne t'arrête pas et tutoie moi s'il te plait.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant