30.

212 4 1
                                    

AVA

La douleur est largement supportable,alors que mon corps est encore dans un triste état. Je compte voir les filles qui harcèlent Ashley au lycée. Au début, elle ne voulait pas que je m'en mêle mais avant de la rejoindre à la salle,je l'ai prévenu que j'allais faire un tour pour les trouver. Je sais où cette bande risque de traîner.

Je sors de l'appartement et prends ma moto pour m'y conduire. Des douleurs se manifestent de temps en temps, ma tête me lance autant que mon ventre, des brûlures également au niveau des cuisses, mais tout est supportable. Bizarrement, la douleur m'aide encore une fois, à devenir plus forte.

Une fois arrivé, dans le hangar délabré où les filles se tenaient, je m'avance de suite vers elles. Ashley doit m'attendre désormais, je l'avais informé de mon retard et lui ai expliqué les choses qu'elle devait faire en attendant ma venue.

- Bonjour les filles, lancé-je alors qu'elle ne m'avait pas encore remarqué.

Elles se retournent et la petite chef de la bande écarquille les yeux en reculant. J'ai plutôt l'impression qu'elle m'a reconnu.

- Je n'ai pas besoin de faire les présentations, continué-je.

- Mon frère ne serait pas ravi que tu sois ici.

- Tu crois vraiment que ton frère me fait peur ?

Elle baisse la tête et finit par regarder ses amies croyant qu'elles trouveraient une réplique à sa place.

- Il y a un problème ?, me demande-t-elle presque timidement.

Alors là, ça relève de la bêtise.Elle, qui devant Ashley se la joue intouchable et cruelle, puis devant moi, joue le petit agneau apeuré. Elle ira se plaindre dès qu'elle pourra à son grand frère chéri, pitoyable.

- C'est toi mon problème, tu vas calmer tes gazelles et ton petit cul ma chérie, car si tu touches encore une fois à Ashley, ma visite sera autre que celle-ci. D'ailleurs, tu arrêtes à partir d'aujourd'hui de te prendre pour une caïd parce que ton frère fait parti d'un gang alors qu'il ne paie pas de mine, je peux même aller le voir et le sort qu'il te réservera ne sera pas mieux que le mien. Tu as compris ?

Je savais que cette menace allait la faire réagir, son frère lui ressemble énormément. Il fait son gros dur parce qu'il est protégé et pourtant, il ne me cherche jamais des emmerdes, par rapport à un passé en commun avec mes frères.

Elle acquiesce de suite et ses amies reculent. Quelle bande de gentilles filles !

- Bien, et prie pour qu'on ne se recroise pas, lui souris-je avant de partir.

Je lance un dernier regard vers le groupe en mettant mon casque. Elle n'avait pas l'air de faire la maligne. Je pense qu'elle a compris, ça ne pouvait pas se passer autrement. Car si elle n'arrête pas, je compte bien trouver son frère pour arranger les choses.

Je me gare derrière la salle de sport avant d'y rentrer. Ashley se trouve sur le ring avec Franck, il prend plaisir à lui donner des ordres, de ce côté, il est pire que moi.Je donne les conseils et les moyens pour qu'ils s'en sortent mais lui, les ordres c'est son travail. Il me voit et arrête les coups d'Ashley. C'est alors qu'elle descend aussi vite pour me rejoindre.

- Alors, avec les filles ?

- Crois moi qu'elles ne t'embêteront plus.

- Je me sens mal, je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je passe pour une peureuse, une fragile ou encore...

- Chut, hors de question que tu dises quoique ce soit de plus. Je t'ai appris à te défendre et à vaincre tes peurs, regarde, même Franck est en sueur, plaisanté-je avec elle. Tu peux être fière de tout ce que tu as accompli jusque là, alors crois moi, tu es forte. Tu es prête pour le reste, je t'ai juste un peu aidé, mais une chose est sûr, tu n'as plus besoin de personne à présent.

Elle me sourit pour me remercier. Elle lève la tête fière d'elle.

- On fait quoi alors ?, me demande-t-elle impatiente.

- Comme j'ai dit, tu n'en as plus besoin. Mais je peux t'emmener boire un verre, dis-je enfin.

- C'est vrai ? C'est fini ? Tu veux dire qu'on aura plus de cours ensemble ?

- Non Ashley, tu connais toutes les techniques et tu es excellente. Tu peux souffler maintenant.

- Mais je pourrais toujours venir te voir, me demande-t-elle un peu déçue.

- Bien sur, tu es la bienvenue espèce d'idiote.

Son sourire réapparaît à ces mots.

- Allez, on y va, tu l'as mérité.

- Au fait, comment tu vas ? Je ne t'ai pas demandé tout à l'heure, mais tu es sortie bien vite de l'hôpital.

- Change toi, prends tes affaires, je te raconte après.

Je n'eus pas le temps de cligner des yeux qu'elle exécuta. Elle n'était pas rassuré de finir sur une moto mais ose malgré elle. Le changement se fait ressentir, ça parait rien, mais ça veut en dire beaucoup. Alors une fois installées, je nous conduis au premier café qui me vient à l'esprit, pour enfin respirer, passer un bon moment ensemble sans transpirer. A son tour, de faire le reste.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant