AVA

65.

Tout est devenu calme. Les gangs font toujours leurs petites histoires mais les représailles n'ont pas pointé le bout de leur nez et c'est un kiff total. Ils sont plutôt calmes contrairement à d'habitude. Pour ce qui est de la police,j'ai été convoqué pour un interrogatoire mais rien de plus. Ils ont tellement peu d'éléments qui vont sûrement lâché l'affaire.Du moins, en ce qui me concerne. Le reste m'importe peu. Cassandre et son fils sont retournés à leur petite vie, maintenant tranquille.Nous nous sommes vus d'ailleurs avec Victoria, on peut dire que nous allons garder contact. Elles m'ont parlé longuement des filles qui travaillaient pour Paccoro, elles sont enfin libres et ça fait du bien de le savoir. Franck me fait légèrement encore des leçons de moral mais ce n'est pas dramatique. Cynthia et Sam sont toujours partantes pour faire les folles en soirée. Et je n'arrive toujours pas à croire que ma vie va changer à présent. Je pense constamment à ce que mon frère m'a promis. Je croise les doigts pour qu'il tienne sa parole.

J'ai pris des nouvelles de Sarah également. Tout va bien de son côté. Et pour parler du mien, je ne sais pas où j'en suis avec Ryan. Comment j'ai pu finir dans ce genre de relation avec un flic quand même ? Le destin aime bien se foutre de ma gueule je crois. Le pire dans tout ça, c'est que je me sens bien avec lui et que quelque chose est vraiment en train de naître en moi. Ce que je n'ai jamais ressenti auparavant et si c'est ça l'amour, Cynthia avait sûrement raisons : je suis peut être entrain de vivre la meilleure chose qui existe dans ce monde.

Je deviens désormais une petite fille sensible à ces histoires de films à l'eau de rose. Par pitié,aidez moi ! J'attends de voir la suite. Aujourd'hui, il est de service alors je vais faire des choses de mon côté, passer une journée banale dans une vie normale, et je crois que ça va me faire du bien. Bonjour à cette nouvelle vie !!

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Je reçois une message de Sam, toujours à me parler de son amoureux. Sacré Diego, il a du courage avec elle. Je plaisante, je l'adore cette folle. Je suis contente pour elle, à la base, elle était comme moi. Elle ne croyait pas à ce genre d'histoire. Il a fallu qu'elle me montre comment ça se passe avant pour que ça m'arrive également.

Je réponds très vite à son message et continue mon chemin. Pour commencer, j'aimerais changer de garde de robe, un peu de nouveauté ne me ferait pas de mal. Mais je ne sais pas par quel magasin commençait, alors je marche un peu et me pose sur un mur afin de me décider.

J'étais en train de me dire que pour une petite virée shopping, même seule,je me ferais bien le Westfield World Trade Center. Mais des cris m'interpellent au moment même. Je me laisse guider par ces hurlements vers une ruelle, ils sont de plus en plus proches et des frissons me parcourent dans tout le corps. Je m'attends au pire évidemment.

Je m'approche de plus en plus et je finis par tourner la tête. Au loin, un homme est en train de rouer de coups une femme à terre.Cette vision d'horreur me met hors de moi. La rage monte et je cours vers leur direction, me jetant sur l'homme sans difficulté et sans délicatesse. Je tombe à terre avec lui, je ne calcule plus ce qui se passe pour cette femme. Je retourne le corps de l'homme, imposant,de toutes mes forces et je finis assise sur lui. Mes poings rencontrent violemment son visage plus d'une fois. Je ne m'arrête plus. Mais celle-ci se mets à hurler de nouveau 

- Arrête Ava, je t'en prie !

Je continue de donner les coups et me rend compte qu'elle a prononcé mon nom. Comment me connait-elle ? Je me stoppe enfin dans mon élan et tourne la tête. Je reconnais à présent la mère de Ryan. Mon dieu ! Son visage est en sang et a besoin de soins très vite. Je donne un dernier coup et me lève pour aider Agnès, la mère de Ryan, à se relever.

- Je vous amène à l'hôpital. Vous avez une voiture ?, lui demandé-je de suite.

- Non, ça va aller, je ne veux pas y aller.

- S'il vous plait, faites ce que je dis ou j'appelle directement votre fils.

- D'accord d'accord ! Tenez, ce sont mes clefs, la voiture est là bas, me répond-t-elle en montrant du doigt la direction.

C'est alors que je la prends par le bras pour l'aider à avancer.

- Attendez, mon mari ! Il faut...

- Vous plaisantez j'espère ?, la coupé-je dans sa phrase sachant pertinemment ce qu'elle allait dire.

Il est hors de question que j'aide ce pauvre con. Il se plains de douleurs, mais je ne prête aucune attention, nous partons vers la voiture pour l'hôpital. Je préviendrais Ryan arrivées là bas.

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Cela fait des heures que nous sommes dans une chambre, le médecin a été clair en disant qu'il lui fallait énormément de repos. Je n'ai pas encore prévenu Ryan car elle m'a supplié de ne pas le faire. Mais je doute qu'il faut que je lui cache. J'attends un peu et me contente de parler avec elle avant, et de la convaincre aussi.

- Madame Corben, il faut qu'on appelle votre fils.

- Appelle moi Agnès ma petite.

Cela me dérange pas, mais le surnom par contre, elle pouvait l'éviter.

- Je ne veux pas qu'il soit au courant, il a déjà assez de problèmes comme ça avec son père, continue-t-elle de me confier.

- Je comprends très bien pourquoi.

- C'est de ma faute.

-C'est ce qu'on dit toutes. Je suis loin d'avoir vécu ce que vous vivez avec cette homme, ma mère encore moins. Mon père avait ses défauts mais n'aurez jamais levé la main sur ma mère, et aucune autre femme d'ailleurs. Mais j'ai connu plus d'une femme dans la rue qui sont mortes dû au coups de leur mari. On voit ça tous les jours. Vous savez que vous ne pouvez pas continuer ainsi. Vous êtes une belle femme et vous trouverez facilement un homme qui vous respectera, vous le méritez et vous y avez le droit. Vous n'avez pas besoin de lui. 

- Ce n'est pas de sa faute, il a des problèmes et la plupart du temps je le provoque, je t'assure. Il ne faut pas que tu ailles raconter ce qui s'est passé à mon fils. Ils vont se battre encore. Je connais votre relation à présent et je suis sûre que tu ne veux pas lui faire de mal.

- Vous êtes consciente de ce que vous dites ? Même vous, vous n'y croyez pas Agnès.

Aces mots, son visage s'est refermé et on pouvait voir que ses pensées allaient très loin. Je lui prends la main pour la rassurer.

- Vous n'êtes pas seule, je suis là et votre fils aussi. Il faut que ça s'arrête, pensez à Ryan, il a besoin de vous, dans la meilleure forme que vous pouvez avoir. Et ce n'est pas dans ce genre de relation conjugale que vous pouvez le rendre heureux.

Des larmes coulent sur ses joues. Elle me serre doucement la main comme si elle s'accrochait à une bouée de sauvetage, comme si elle avait besoin de prendre de mes forces et du courage pour ce qu'elle allait s'apprêter à faire. Prendre une lourde décision qu'elle aurait du faire depuis longtemps maintenant.

- Ne le dit pas à Ryan quand même, je vais changer les choses mais je ne veux pas qu'il le sache, je veux le préserver.

Je réfléchis un instant, je me dois de lui dire mais une confiances'installe entre elle et moi, je ne peux pas la trahir.

- D'accord, ça restera entre nous, mais promettez moi que vous allez agir.

- Je le ferais, je te le promets.

Je souris face à cette promesse. Je croise les doigts pour qu'elle la tienne.

- Ava !

- Oui ?

- Je suis sûre, à présent, que vous êtes faite pour mon fils.