24.

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AVA

Je comptais m'enfermer à la salle de sport toute l'après midi pour un peu d'exercice et ne pas perdre la main mais j'ai finalement opté pour une petite balade. J'avais plus besoin de prendre l'air frais que de rester cloîtrer dans celle-ci.

Sur ma route, je passe devant le lycée d'Ashley. Je voulais voir à quoi ressemblaient les filles qui lui pourrissait la vie et si, elle allait bien. La sonnerie retentit, il n'a fallu que quelques minutes pour voir une rafale d'élève en sortir. Je la vis au loin, assez pour que personne, surtout elle, ne me remarque. Dit comme ça, ça fait psychopathe. J'allume une cigarette sans jamais la lâcher du regard, elle attendait devant le portail. Un groupe de fille s'avance vers elle et l'encercle, par chance, je connaissais l'une d'entre elle. Je me rappelle de son visage, la sœur d'un mec qui travaille pour le patron d'un gang, les Riders. Je ne vais pas la louper. Elle ne reste que quelques secondes autour d'elle. Ashley ne bougeait pas, elle reste appuyé sur le portail.J'aurais aimé être une souris pour savoir ce qu'elles se sont dit.Pour une fois, les coups n'ont pas fusé, si ça avait été le cas,je serais intervenue évidemment. Car la plupart des autres élèves n'y prêtait pas attention, bien trop occupé par leur petite personne.

Une voiture s'arrête juste devant elle et je vois à travers le carreau une femme d'une cinquantaine d'année, qui, je suppose, est sa mère. Regardant la voiture reprendre la route, je tourne dans une ruelle pour me diriger vers un parc. Je comptais m'installer tranquillement comme la dernière fois.Puis je m'arrête devant une vitrine, des chaussures magnifiques, je craque. Mais je voulais attendre une virée avec Sam pour m'en acheter, c'est toujours mieux de faire les boutiques avec elle. On fait la même taille que ce soit en fringue ou en chaussures, on se les prête très souvent, la chance d'avoir des goûts en commun.

A travers la vitre, je vois la silhouette d'un homme robuste, mon regard se pose enfin sur son visage, Sharko. Je me retourne pour lui faire face.

- Qu'est ce que tu fous encore là ?, lancé-je après avoir remarqué que deux hommes du gang se tenaient également derrière lui.

- Cette fois, nous échappe pas, on finira toujours par te trouver, Paccoro le premier. Alors soit un peu maligne et fait ce qu'on te dit. Rentre dans la bagnole, me répond-t-il sortant son arme tout en la cachant avec sa veste.

Il me pointe avec et je lance un regard derrière lui, où se tenait la voiture concernée. Je ne ferais pas de scandale aujourd'hui, il temps d'affronter le destin comme mon père disait si bien. J'opte alors pour cette décision. J'acquiesce de la tête et Sharko me prend le bras pour me faire entrer dans la voiture comme si j'en étais incapable. Surtout pour éviter que je décampe comme la dernière fois. Je me retrouve au milieu avec deux hommes à mes côtés, Sharko est installé côté passager alors que le 4e se tenait devant le volant depuis le début. Je sens que je vais passer une bonne journée en leur compagnie.

La voiture s'arrête devant un bâtiment abandonné, c'est souvent dans ce genre d'endroit que les membres d'un gang se retrouvent. Ils sortent de la voiture sans oublier de m'empoigner pour me diriger dans cette bâtisse. Après quelques couloirs passés, je me retrouve enfin devant Paccoro, du moins, il me tourne le dos mais je le reconnaîtrais entre milles.

Il se retourne et n'oublie pas de sourire, de manière sadique.

- Te voilà enfin ma belle, dit-il avant de s'avancer vers moi. Ce n'étais pas très intelligent de ta part de nous fuir la dernière fois. Un de mes hommes a payé à ta place, je le regrette amèrement.

-Je suis vraiment navrée, répliqué-je de façon hypocrite.

- Tu resteras toujours la même, mais permets moi de te rappeler, que ce n'est pas parce que tu portes le nom Steel que tu es intouchable chérie.

- Alors touchez-moi, provoqué-je de plus belle.

A vrai dire, c'est la raison qui m'a poussé à accepter de monter dans cette voiture. Le danger, ça m'a toujours attiré, je suis totalement insensible à la mort et je sais que c'est ce qui m'attends avec lui.

- Ne me tente pas, dit-il les traits plus sévères.

Il fait un geste de la main puis tout le monde autour finit par sortir dehors. Sharko regarde son patron de manière insistant, Paccoro fait signe de la tête de le laisser. Mon dieu, ils ont peur que leur, sois disant, maître, se retrouve tout seul avec moi. J'avais envie de dire : c'est mignon. Mais je me tais. 

- Alors ma belle, as-tu réfléchi à ma proposition ?, me demande-t-il Sharko sortit.

- Tu crois vraiment que je vais travailler avec toi ?

- A vrai dire, je pensais que tu allais prendre la meilleure décision, je t'ai laissé une chance. Tu n'avais qu'à ramener des gars dans les chambres d'hôtel que je t'aurais adressé puis on venait ensuite s'occuper du reste, rien de très spectaculaire comme tu peux l'entendre, mais tu es aussi débile que tes frères à ce que je vois.

- Pourtant, tu en as peur.

- Je n'ai pas peur !, crie-t-il fou de rage. Je me vengerai, même si ça ne passe pas par toi, j'y arriverais. Ils vont payer pour ce qu'ils ont fait, et toi aussi.

Son regard était noir charbon, il me tourne le dos un instant serrant ses poings.

- Tu ne pourras pas les atteindre. Tu n'es pas assez fort, continué-je.

Il se retourne à ses mots, sa mâchoire se crispe.

- Tu ne te rends pas compte de l'impact que tes mots vont avoir sur toi.

- J'attends de voir, montre moi qui tu es vraiment, surprends moi. Peut être que là, je réfléchirais à ta proposition, pour le moment, je suis perplexe à ton sujet, tu ne fais pas peur.

Il se met à tourner autour de moi, ne le suivant pas du regard, je vois seulement quelques secondes après que les hommes de Paccoro sont revenus, attendant devant la porte.

- Que faisons-nous avec elle ?, commence à demander l'un d'entre eux.

Paccoro s'avance vers la sortie avant de s'arrêter.

- Sharko, tu sais ce que tu dois faire, donne les ordres, cette petite va comprendre sa douleur.

Puis il sort de la pièce délabrée où on se trouve actuellement, me laissant seule avec tous ces hommes,qui étaient au moins une quinzaine.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant