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Je me suis légèrement reposée. Mon corps entier ne cesse de me brûler, ce qui n'est pas une surprise.L'état de ma tête n'est pas mieux, une migraine affreuse s'est installé et j'ai l'impression qu'elle ne compte pas me quitter.

J'entends le bruit de la porte, ce sont eux. Je ne sais pas combien de temps je me suis assoupie, mais elle a du faire vite.

- Bordel de merde, t'es vraiment en vie, je n'y croyais pas, me lance Manok se dirigeant vers moi pour m'attraper le bras comme pour vérifier si c'était réel.

Malgré quelques écarts que j'ai pu avoir avec lui, Manok se comporte toujours avec moi comme mes frères ont l'habitude de faire, un peu ironique mais c'est vrai.

- J'ai tout ce qui faut, je vais laisser Victoria s'occupait de tes blessures, propose-t-il.

Je hoche la tête de façon affirmative. Il se met un peu à l'écart regardant les gestes de Victoria. Elle est super douce avec moi en tout cas, je sens presque rien alors que ce genre de produit devrait me faire crier de douleurs également, surtout à vif comme ça. Mais je supporte la souffrance un peu plus facilement que la moyenne. Manok reste limite bouche bée face à moi, comme s'il essayait de se persuader qu'il n'était pas en plein rêve. Pourtant, je suis là. J'aimerais me rétablir vite,pouvoir voir les gens que j'aime et reprendre le court de ma nouvelle vie, espérant convaincre mes frères dans mon choix. Je vais devoir aller les voir.

- Voilà, ça devrait le faire, je ne suis pas médecin, mais tu vas vite t'en remettre, tu as vraiment eu de la chance, me répète Victoria.

- Cette porte m'a sauvé la vie alors.

- Aucun doute.

- Et tu le prends plutôt bien ? J'étais persuadé que tu n'allais pas t'en sortir, se met à répondre Manok.

- Et je suis là, tout va bien.

- Je l'espère, je ne sais pas ce qui va se passer ensuite, mais même si les flics sont débarrassés d'un gang, ils ne vont pas rester sans rien faire.

- Encore une fois, j'en fais mon affaire.

- Et je pense qu'on peut la faire confiance, réplique Victoria s'adressant à Manok.

Le petit regard qui se sont lancés nem'a pas échappé, serait-ce un signe ? Elle est physiquement le type de fille que Manok fréquente, ça ne m'étonnerait pas.

Je me lève avec le peu de force qui me reste, je l'avoue avec beaucoup de difficultés. Mais j'y suis arrivée. Ils se précipitent tous les deux vers moi quand je flanche légèrement. Je leur fais comprendre que tout va bien. J'ai envie devoir du monde même si je sais que c'est risqué dans l'état où je suis. Mon visage est recouvert de petites brûlures quant à mes bras, c'est bien plus inquiétant et c'est impossible pour le moment d'enlever les pansements.

- Je vais rentrer chez moi, je vais éviter de me montrer pendant quelques jours mais va falloir que je sorte sinon je vais péter un plomb entre mes quatre murs, lancé-je.

- Je me doute mais Sam ne vit plus avec toi d'après ce que j'ai compris, tu as besoin d'aide quand même pour les pansements, s'inquiète Manok comme à son habitude.

- Ça va aller, je vais devoir lui dire de toute façon, elle viendra me voir si j'ai besoin. Je trouverais une solution. Même Franck doit savoir maintenant que c'est terminé.

- Tu es sûre ? Ça ne va pas faire des problèmes ?

- Non, ils me connaissent bien.

Il hoche la tête pour mettre fin à cette conversation, il sait très bien qu'avec moi, il n'aura jamais le dernier mot.

- Si tu as besoin, tu peux m'appeler également, je te dois tellement, lance finalement Victoria.

- Merci ma belle, j'y manquerai pas, lui répondé-je tout en souriant. Allez, on y va et bien sur, c'est toi qui conduit, continué-je m'adressant à Manok.

Nous disons au revoir à Victoria et prenons la route pour rentrer chez moi. Manok voulait rester avec moi durant la soirée pour m'aider si j'avais besoin, mais j'ai refusé. Je peux me débrouiller seule et en plus, il a surement une idée derrière la tête.

Je ne tarde pas à appeler Sam pour qu'elle vienne me voir. Elle n'hésite pas une seule seconde,curieuse de savoir ce que j'ai à lui dire, car bien entendu, je ne raconterais pas ce genre de chose au téléphone. Finalement, je préviens, sans trop de détails, Franck, précisant que je viendrais le voir le plus tôt possible. Je reste vague dans mon message,personne peut se douter. Dans ma lancée, j'envoie un message à Sarah pour prendre de ses nouvelles, j'ai envie de prendre l'avion pour la rejoindre quelques jours, ça fait des mois déjà qu'elle est partie. C'est vide aussi sans elle je trouve, je passais énormément de temps avec elle à la salle et même en dehors.Quelques minutes a suffit pour que Sam se trouve devant la porte criant pour que je lui ouvre.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant