38.

183 4 0
                                    

Plus d'une semaine s'est passé depuis cette fusillade. J'ai cette impression d'être particulièrement touché, notamment par rapport à Ryan. Je ne comprends pas pourquoi,mais je n'arrête pas de penser à lui. Peut être que si j'avais agi différemment, il ne serait pas dans le coma à l'heure actuelle. J'ai été voir mes frères durant cette semaine. On a quelques plans mais rien de concret et ça devient déstabilisant. Je dois rien laisser paraître et ne pas être submergé par les émotions, ça entraînera rien de bon.

Je me suis mise en tête d'être proche de l'ennemi finalement, sans le dire à mes frères. Ils n'auraient jamais accepté. Je marche tranquillement dans les rues de New York,puis involontairement, j'ai été attiré par l'hôpital. De nombreuses pensées m'envahissent, après maintes hésitations je finis par avancer vers la porte et me dirige jusqu'à sa chambre.Personne s'y trouvait, aucun médecin, aucun proche.

Des pansements recouvraient une grande partie de son visage, des plaies sur la totalité de son corps commençaient à peine à cicatriser, l'horrible image de tous ces tuyaux qui l'entourent me fait froid dans le dos. Des frissons me parcourent totalement, je m'avance et m'assoie sur l'une des chaises à sa droite. Je ne comprenais pas pourquoi je prenais cette histoire un peu trop au sérieux, comme si des sentiments commençaient à s'emparer de moi. Ce sentiment de culpabilité ne me quitte pas depuis ce jour. Mes gestes étaient timides, ce qui n'est pas habituelle de ma part, j'effleure à peine sa main qui était posé sur le bord du lit. Je n'ose pas et me lève rapidement, prise par un vertige. Je me sentais toute retournée. Je n'avais rien à faire ici.

Je sors alors de cette clinique et rentre à l'appartement.

Je fais les cents pas, tournant autour de moi et dans toutes les pièces. Je commençais à perdre patience et surtout à perdre le contrôle.

J'ouvre le frigo et opte pour une bonne dose de vodka.

Quelques minutes après, Sam entre avec Diego, je me sentais plus calme, plus posé. Deux, trois verres, et tout redevient normal. A part l'image de Ryan sur ce lit d'hôpital qui ne cesse d'apparaître devant moi.

- Comment tu vas Vava ?, me demande Sam.

- Très bien et vous ?

- J'ai un coup de fil à passer, je reviens, lance Diego en entrant dans la chambre de Sam.

- Il est stressé en ce moment, je ne sais pas pourquoi, il est pas du genre à parler de ce qu'il ressent tu vois.

- Je vois très bien, et toi tu vas comment ?

- Je suis confuse par rapport à ça mais tranquille, comme toujours. Tu sais ce que tu comptes faire avec les Sharks ?

- Je suis sur le chemin. T'inquiète pas, et ne t'en mêle pas cette fois. Je vais être prudente, tout est réfléchi.

Je mens un peu sur mes intentions mais elle ne devait rien savoir, par peur qu'elle s'en mêle, j'avais prévenu Diego de ne pas la quitter des yeux. Manok m'attends, il faut que je sorte. Je bois un verre d'eau frais avant de saluer Sam.On se voit très peu en ce moment. Nos vies sont mouvementées.

Je sors et Manok m'attend le casque sur la tête, il est venu me chercher en moto, bonne idée. Je vais m'évader quelque minutes.

- C'est parti !

- Accroche toi, me prévient Manok.

- Tu crois parler à qui là ?, plaisanté-je avec lui, laissant retomber la pression.

~~~~

Paccoro, le salué-je alors que ces hommes s'écartent de moi, nous laissant seul.

- Ava, je n'y croyais plus, dit-il tout en se retournant vers moi.

- Et pourtant, me voilà !

- Que me vaut ce plaisir ?

- Pourquoi vous en avoir pris aux flics ?

- Ce sont nos ennemis, ils me paraissaient un peu trop curieux ces derniers temps, je leur fais comprendre que nous ne sommes pas des débutants se laissant faire. J'ai appris également que tu te fais des relations avec eux, je ne sais pas à quoi tu joues mais j'aimerais bien savoir.

- Tu crois pouvoir avoir le contrôle sur cette ville mais...

- Bien sur que oui Ava, le temps où ta famille régnait ici est terminé.

- Votre proposition est toujours sur le marché ?

- As-tu changé d'avis ?

- Peut être que oui.

- Je suppose qu'il y a des conditions.

- Plus de fusillade de ce genre, faites en sorte que cette ville soit calme pendant un petit moment avant de taper fort. Et évidemment, vous ne touchez pas à mes hommes.

"Avant de taper fort" parce qu'il ne pourra pas aller jusque là. Je l'en empêcherais, mêmes'il faut y laisser ma vie, je ne le laisserai pas détruire cette ville et les gens qui y vivent. Mon père a fait sa réputation mais elle n'a rien à voir avec celle des autres gangs et je ne compte pas la salir. Le frère de Paccoro a détruit ma famille, il est hors de question que je laisse passer cette chance.

- J'accepte, savoir que tu vas travailler pour moi me suffit largement, ça prouve pas mal de choses, finit-il par dire après une longue hésitation.

- Bien, que dois-je faire alors ?

- Tu seras averti en temps normal, ne me déçois pas ou tes proches paieront le prix à ta place.

Sa menace me déplaît, je sais qu'il en est capable. Ça ne se passera pas comme ça.

Après cet aveu, Paccoro me laisse sortir. Il me fait un peu trop confiance j'ai l'impression, je pense que ces hommes me surveillent entre temps.

Une fois sorti de ce bunker, je compose le numéro de Manok.

- Allô ?

- Salut Manok, première étape faite, je sors à peine de chez Paccoro, je veux que tu me rendes un service.

- Tout ce que tu veux.

- Mets les hommes les plus fidèles sur le coup, je veux que mes proches soient surveiller sans qu'ils s'en aperçoivent. Paccoro me paraît un peu trop compréhensible, il faut qu'ils soient en sécurité.

- Je les informe, ils seront sur surveillance.

- Merci, je te rappelle prochainement.

Une chose de faite, maintenant, tout repose sur moi, et mes frères quand je leur donnerai l'ordre. Ils ne savent pas ce que je manigance avec les autres, ils ont ordre de ne rien dire, espérant que ça continue ainsi.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant