7.

322 4 0
                                    

Il est hors de question que mes sentiments prennent le dessus. Je sais pourquoi mes frères ont fini dans ce trou et je devrais arrêter de leur en vouloir pour ça. Le pardon dans la famille est primordial, surtout venant des mes frères,je les ai toujours accepté, eux et leur caractère bien trempé, ce n'est pas prêt de changer.

Il était passé 23 heures et je marchais tranquillement dans les rues de la ville. J'adorais vivre la nuit, tout était tellement plus intense.

Je voulais me diriger vers le Central Park mais décidai finalement de me poser sur un muret, juste devant un bar qui était ouvert mais je ne voulais pas m'y aventurer pour une fois.

Ma seule envie à ce moment précis était de regarder toutes les personnes sortant de cet endroit et les autres passants, avec une cigarette à la main, que j'allumai une fois assise. Je mis mes écouteurs et appuyai sur lecture. J'opte pour "Marijuana de Kid Cudi", le meilleur moyen de m'évader dans les tourments de la nuit.

Certaines filles sortaient du bar complètement éméchées se faisant portées, pour la plupart, par des mecs qu'elles venaient de rencontrer. Tandis que certains finissaient par se foutre le poing dans la figure de l'autre, essayant tous de se prouver quelque chose. L'humain était d'une telle complexité. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment certains peuvent vivre ensemble toute une vie.

La prochaine musique était "Mojo so dope", je balançais ma tête de gauche à droite sentant l'air frais du vent, je m'évadais accompagné d'une deuxième cigarette. Je respirais la liberté et je ne pouvais qu'apprécier ce moment. J'avais besoin de calme alors que demain j'aurais sûrement besoin d'adrénaline, de frissons me parcourant tout le corps et je savais déjà quoi faire pour y remédier.

Je sentis une présence s'avancer vers moi. Je me retourne pour voir qui était-il. Un homme imposant de couleur noir s'installa à mes côtés, le crâne rasé, je remarquais une légère cicatrice sur celui-ci. J'aperçus également des tatouages mais dans l'obscurité de la nuit, malgré les quelques lampadaires présents, je ne pouvais pas voir exactement ce qu'ils représentaient.

- Est-ce que tu as quelque chose pour moi ?, commence-t-il.

- Euh non, on se connait ?

Il se mit à sourire doucement mais sûrde lui, le regard vers le bar d'en face.

- Moi, je te connais, continue-t-il amusé.

Je vois, il n'est pas ici par hasard.Les phares d'une voiture m'aida à voir un peu plus son visage et je remarque l'un de ses tatouages en question sur son cou. Un requin y était parfaitement dessiné comme tous les autres, car ce type faisait partie du gang des Sharks et ce n'était pas bon pour moi.

Mais s'il me connaissait vraiment, il ne prendrait pas le risque de venir m'accoster, encore moins tout seul. Je savais très bien comprendre m'y prendre.

- Désolée, toi tu me dis rien, ça doit faire mal à ton ego, le piqué-je sans hésiter.

Mec, tu es tombé sur la mauvaise fille.

- Bien lancé petite.

- Que veux-tu ?, demandé-je sachant qu'il y avait forcément une réponse.

- Une nuit avec toi ne serait pas de refus, me lance-t-il réjouissant.

- Tu ne serais pas à la hauteur.

- Me lance pas de défi chérie.

Je me lève et il fait de même. Tuveux jouer, on va jouer.

- Mon patron veut te voir, finit-il par m'avouer. Ce serait mieux que tu viennes de ton plein gré.

- Et toi, le petit toutou, tu viens me chercher, quelle fidélité !

Le visage de celui-ci changea, son air amusé disparut faisant place à celui du mec touché. La hiérarchie peut parfois faire mal.

- Mais si tu veux, on peut lui donner une petite leçon, lui dis-je tout en m'approchant de lui doucement, le regard séducteur.

Il mordit ses lèvres ne sachant plus où se mettre, c'était tellement facile de le distraire. Il s'avance de moi également et nos corps se touchèrent, il me fallait plus qu'une chose et c'était gagné.

- Montre moi, dit-il souriant et satisfait de ce qu'il allait se passer.

Mais mon beau, tu te fais prendre juste à ton propre jeu.

Je mis une main au niveau de sa ceinture et il était, à présent, incapable de réfléchir à quoique ce soit. Les hommes sont manipulables, il suffit de connaître leur point faible et le bout de leur queue est la seule qui ont en commun. Tu veux quelque chose de n'importe quel homme, c'est là qui faut le contrôler. Pendant que je le fixais tout en descendant ma main, je pris son arme de l'autre et finit par le pointer avec le sien en me retirant. Je souris quand il recula surpris.

Deux hommes arrivèrent derrière lui, les armes pointaient sur moi. Je savais bien qu'il n'était pas venu tout seul, sauf s'il était suicidaire.

- Ne faites pas les malins et barrez-vous, lancé-je directement sans jamais lâcher l'arme, un Astra 600.

Le mec qui est venu m'accoster recula levant les bras pour signaler aux autres de reculer également.

- On la laisse, faut suivre les ordres du patron, il s'en chargera si elle ne veut pas coopérer.

- C'est ça, déguerpissez.

Ils partirent en courant vers une voiture tout en se retournant de temps en temps avec les armes pointées vers ma direction. C'était fini.

Un peu plus loin, je jetai l'arme au dessus d'un pont. Moi qui voulait passer une soirée tranquille, ce type a tout gâché. Encore des histoires de gangs, je ne suis pas prête de m'ennuyer.

AVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant