• CHAPITRE ONZE •

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« — Mais dis-moi, comment trouves-tu ma fille ? Elle est jolie n'est-ce pas ?

Bordel de... Mais c'est pas possible, elle n'a pas osé demander cela ? »

J'enfouis automatiquement mon visage honteux dans mes mains.

— Heu, je... bafouille le pauvre jeune homme.

Je ne le vois pas et pourtant je sens très distinctement le malaise qui a envahit son corps tout entier.

— Laisse-le tranquille, maman, soufflé-je en me frottant vigoureusement le front.

Ma mère tourne la tête vers moi en affichant une moue boudeuse.

J'aimerais qu'on me rappelle son âge exact, il y a forcément une erreur quelque part.

Quarante-cinq ans ? Vous en êtes sur ?

Je ne saurais dire pourquoi mais j'ai de sérieux doutes...

Ses yeux font des aller-retours entre Aaron et moi puis, voyant nos mines, embarrassée pour le brun et exaspérée pour ma part, elle est restreint d'abandonner et termine par rouler des yeux.

La seconde suivante, Rose et Christian débarque dans la salle à manger, un grand plat fumant entre les mains de l'homme et un saladier dans celles de la femme.

L'expression « sauvé par le gong » prend alors tout son sens.

***

Plusieurs débats a propos du travail, de l'argent, de la politique et autres s'enchaînent sans jamais que je n'y participe.

Mon frère et son meilleur ami discutent, quant à eux, sur divers sujets que je ne comprends pas et, moi, je tente tant bien que mal de suivre la conversation entre ma mère et les parents d'Aaron.

En bref, je m'ennuie mortellement.

Les secondes passent.

Les minutes défilent.

Les heures s'accumulent et je me fais terriblement chier.

Le seul intérêt que je porte est sur l'aiguille de ma montre qui avance lentement, très lentement.

Je lâche parfois de discrets soufflements et mes pieds se balancent au rythme des « tic » qu'émet mon petit bracelet à pile.

— Tu entends ça Rita ? m'interpelle ma mère, me sortant de mes pensées plus qu'ennuyeuses.

— Hum ? réponds-je en relevant la tête.

Les regards sont maintenant posés sur moi et je me sens soudainement oppressée face à cette brusque attention sur ma personne.

— Rose et Christian vont faire le tour du monde ! C'est génial, pas vrai ?

Ma mère les envie énormément, ce qui est on ne peut plus normal puisque voyager dans chaque pays que regorge cette planète est son plus grand rêve.

— Oui, c'est vraiment chouette. Vous partez quand ? les questionné-je, faussement enjouée, pour paraître un tant soit peu intéressée par leur voyage.

— Dans trois semaines et nous revenons dans un an. Aaron reviendra donc vivre ici. Je ne pense pas qu'entre loger tout seul dans un minuscule appartement et habiter ici, il y est une quelconque question à se poser sur l'endroit où il voudra passer son année, me répond la mère du brun, très sûre d'elle.

Ce soit-disant minuscule appartement ne m'avait pourtant pas paru si petit - pour un logement parisien - quand j'étais venue, au contraire.

J'observe alors la réaction de l'étudiant et, au vu du regard dur et froid qu'il lance à sa mère, je doute vraiment que cette décision est été prise par lui.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant