Rita [TERMINÉ]

• CHAPITRE TRENTE ET UN •

Je ressens toute sa colère mêlée à son désir ardent.

Je ne réagis pas tout de suite, trop confuse, mais l'envie refoulée que je ressentais à son égard jusque là ne fait qu'accroître lorsque ses doigts viennent se glisser sur le côté de mon cou.

Mes lèvres répondent à son baiser malgré moi et toute la haine que j'éprouvais pour lui jusqu'alors laisse place à une chaleur réconfortante.

Mes sens s'exaltent et s'enflamment tels un gigantesque brasier tandis que ma main s'aventure dans ses cheveux. Il pousse un léger soupir lorsque j'en tire quelques mèches et ce son résonne comme une mélodie à mes oreilles.

Ses doigts descendent progressivement le long de ma nuque puis de mes épaules avant de venir se nicher au creux de mes reins.

Il m'attire un peu plus contre lui mais je juge notre distance encore trop importante alors, sans jamais détacher mes lèvres des siennes, je me rapproche de lui et grimpe à califourchon sur ses cuisses.

Sa langue parcourt la limite de mes lèvres d'un mouvement exquis et, naturellement, ma bouche s'entrouvre pour approfondir encore plus ce baiser.

Je voudrais rester ainsi toute ma vie, à l'embrasser encore et encore.

Mes pensées sont peut être corrompues en raison de sa bouche qui se hasarde sur le coin de mes lèvres.

Elle trace ensuite une série de chastes baisers sur la ligne de ma mâchoire puis sur le haut de mon cou.

Instinctivement, je penche ma tête pour facilité le trajet de sa bouche sur ma peau et mon souffle se fait plus saccadé.

Puis, une once de culpabilité m'assaille lorsque je m'imagine la réaction de Raphaël s'il apprenait ce que nous étions en train de faire.

Il pèterait un câble, et deux, trois meubles au passage, c'est certain.

Mais je ne veux pas y penser, je suis trop bien en cet instant et ses lèvres qui chatouillent mon oreille y sont pour beaucoup.

D'ailleurs, celles-ci me manquent déjà et c'est déroutant de voir qu'à peine quelques minutes après y avoir goûtées, je n'en veux que davantage, comme une drogue. Je suis devenue dépendante de ses lèvres au bout de quelques inénarrables minutes.

Mais, une fois de plus, le visage colérique de Raphaël surgit dans ma tête.

Putain, mais il est où, au fait ?

Tandis qu'Aaron arpente ma nuque de délicieux baisers, je lui demande, hésitante :

— T-tu sais où est Raphaël ?

Je le sens se tendre sous moi lorsque je prononce le nom de mon frère et il s'interrompt aussitôt.

Je m'en veux déjà d'avoir gâché ce moment...

Il penche la tête en arrière, l'air coupable.

— Fais chier, jure-t-il en se frottant vigoureusement le front.

— Alors ? insisté-je.

— Il avait une soirée, il a dormi là-bas.

Notre posture m'aurait gêné une autre fois mais, en cet instant, seul mon angoisse se fait sentir.

— Et il rentre quand, tu sais ?