Rita [TERMINÉ]

• CHAPITRE QUARANTE-SEPT •

J'ouvre les yeux, apaisée. Du moins, les quelques premières secondes que mon cerveau encore rêveur m'ait accordé.

Ensuite, un marteau piqueur gronde violemment à l'intérieur de ma tête. Est-ce vraiment l'alcool qui produit ces effets là où est-ce autre chose ?

Je préfère penser qu'il s'agit de la première théorie.

Je ne veux pas devenir cette fille bouleversée par un chagrin d'amour jusqu'au restant de ses jours.

Il est un peu tôt pour tourner la page, je le conçois, mais plus tôt je l'oublierais, mieux ce sera.

Je tapote à l'aveugle sur ma table de chevet à la recherche de mon téléphone puis fini par le saisir.

Une quinzaine de sms proviennent du même expéditeur ainsi qu'une dizaine d'appels manqués et autant de messages sur ma boîte vocale.

Je préfère les ignorer. Il serait capable de m'amadouer.

Seul un texto attire mon attention. Celui de Marine :

[ Marine - 00:02 ]
« Bonne année ma belle ! Je ne sais pas quand est-ce que tu liras mon message mais, quoi qu'il en soit, je t'aime fort fort fort ! Et je pense fort fort fort à toi ! <3 »

Je lui réponds sur le même ton enjoué malgré mon esprit à l'opposé de ce sentiment. Je suis plus en colère à l'heure qu'il est.

Je ne ressens plus l'envie de pleurer, de rester seule mais de hurler et par dessus tout, de me venger.

Je veux qu'il souffre.

***

Ces appels incessants n'ont fait que me couper dans mes révisions. Ou n'est-ce qu'une excuse pour ne rien faire ?

Parfois, je laissais sonner ses appels jusqu'au déclenchement automatique de la boîte vocale mais est-ce vraiment par simple fainéantise de l'éteindre avant ? Ou est-ce son nom que je refuse d'effacer ?

Ses multiples sms ont presque eu raison de moi. L'envie d'y jeter un œil me titillait à de nombreuses reprises mais je sais que je dois rester loin de lui à présent. Plus question d'avoir à faire à lui, de quelque sorte que ce soit.
C'est pourquoi, j'ai fini par le bloquer sur tous les fronts.

Je me sens soulagée mais, paradoxalement, complètement vide.

Il me donne de l'importance et je crois que j'aime ça. Peut être qu'il regrette ?

Arrête, m'ordonné-je, il ne mérite que ton ignorance.

Je ferais mieux de me concentrer un peu plus sur la montagne de cours à apprendre.

A force de ruminer ces derniers jours, je n'ai à peine profité de mon père.

Il est parti il y a quatre jours maintenant et je m'en veux encore d'avoir passé la seule journée où il était encore ici, dans ma chambre à trouver une manière vicieuse de me venger.

J'ai fini par abandonner cette idée mais il était trop tard, il était déjà retourné à Buccinasco.

Ma mère, quant à elle, s'apprête à retravailler dans un nouveau cabinet demain, tout comme moi qui retourne à la fac.