• CHAPITRE TREIZE •

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«Sans surprise, Aaron m'ouvre, le visage rempli d'étonnement et d'incompréhension. Il reste quelques secondes sur le palier, les sourcils froncés et la main toujours posée sur la poignée.

— Tu comptes me faire rentrer, oui ou non ? Il caille dehors, m'impatienté-je en grelotant, les bras croisés sur ma poitrine. »

C'est qui ? demande mon frère du salon.

Le brun me regarde, toujours autant confus et finit par lui répondre d'un ton incertain :

— Euh... ta sœur.

J'entends alors le bruit d'un grincement de fauteuil puis des pas qui se rapprochent de l'entrée.

Pendant ce temps, je suis encore à l'extérieur, entièrement trempée. L'eau qui émane de mes cheveux dégouline sur mon haut - noir, heureusement - ce qui le colle à ma peau et amène une sensation très désagréable, l'impression d'être compressée dans un minuscule vêtement.

De plus, le froid hivernal a abaissé ma température corporelle à un degrés très bas, dont je n'ose même pas concevoir, d'où la raison de mon geste extrêmement impoli :

— Bon, merde ! m'exclamé-je en me frayant un chemin entre les deux garçons pour enfin me réchauffer à l'intérieur de la maison.

Raphaël s'approche de moi en haussant un sourcil tout en exigeant des explications.

— Je... heu... est-ce qu'on pourra en parler plus tard ? lui proposé-je pour esquiver cette conversation.

— Mais tu veux quoi ?

En une fraction de seconde, mes yeux, de nature vides et ternes, s'arrondissent tandis que mes lèvres s'allongent de façon à former une moue, de tel sorte à ce que je ressemble le plus possible à un chat errant en train de supplier un peu de nourriture.

— Si Aaron accepte bien sûr, commencé-je en regardant furtivement le concerné, je souhaiterais, juste pour cette fois-

— Va droit au but, me coupe-t-il brusquement, agacé par mes grands discours.

— Est-ce que je pourrais dormir ici cette nuit ? Je ne prendrais pas de place, je peux même me coucher par terre - bon, avec une couverture au moins... et un oreiller... mais c'est tout ! Vous ne vous rendrez même pas compte de ma présence ! Si vous voulez, je peux préparer un-

— Allez, arrête de parler, m'interrompt-t-il une nouvelle fois.

Ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte de ma folie.

Je suis totalement tarée ?

C'est très certainement dû aux derniers événements de la soirée et à mon manque de sommeil...

Mais peut-être pas ? Peut-être que je suis simplement devenue détraquée ?

Marine déteint sur moi, apparement.

Raphaël tourne la tête vers son colocataire et celui-ci hausse les épaules d'un mouvement nonchalant.

— Peu importe.

Mon frère, avec un sourire machiavélique et des yeux plissés me lance alors un ultimatum :

— Tu peux dormir ici si tu me dis pourquoi tu es là.

— Attends ? C'est du chantage ? constaté-je, troquant alors mes yeux de chat potté pour ceux d'origine.

— Possible, insinue-t-il, fièrement.

Je souffle d'exaspération avant de lui expliquer  les grandes lignes de mon appel avec notre père.

— Tu as prévenu maman que tu étais la ?

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant