• CHAPITRE VINGT-NEUF •

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Mes yeux peinent à s'entrouvrir.

La brise légère du mois de décembre s'engouffre dans la pièce par l'entre bâillement de la fenêtre et vient peu à peu éveiller mes sens.

Je m'attarde sur cette chambre impersonnelle, m'apercevant qu'il ne s'agit pas de la mienne.

Putain, qu'est-ce que je fous dans cette chambre ?

Entre deux bâillements, je me contrains à me lever pour aller fermer le velux.

En me retournant, j'aperçois une masse noire allongée et encore endormie à côté de l'endroit où je me trouvais il y a encore quelques secondes.

J'ai un léger cri de surprise.

Putain, qu'est-ce qu'il fout dans cette chambre ?

La panique surgit aussitôt.

Ne me dit pas que...

Non, c'est impossible.

Je me répète ces mots en boucle dans ma tête et pourtant, je ne peux m'empêcher de trouver une part de crédibilité à cette incertitude.

Cela expliquerait ce que nous faisons tous les deux ici.

Je ne me souviens que de quelques bribes de la soirée d'hier. La rencontre avec les amis d'Aaron, l'action ou vérité, la chambre dans laquelle nous avons discuté et puis sa putain d'annonce. Ensuite, je me rappelle simplement avoir beaucoup bu et m'être disputée avec lui puis, trou noir.

C'est tellement frustrant de ne pas savoir ce qu'il s'est passé.

Je m'efforce de m'en souvenir mais, sans grand étonnement, je n'y parviens pas.

L'alcool n'a rien de bon, c'est certain. Il ne sert qu'à oublier.

Il ne me reste pas vraiment le choix. Il faut que je sache.

Alors, avec un peu de réticence malgré tout, je m'approche de son corps en contournant le lit.

Je le vois, apaisé, serein, si innocent, les yeux clos, la bouche légèrement entrouverte et ses traits détendus.

Il est si beau endormi.

Bordel ? Quelle tête je dois avoir, moi ?

Je renonce à le réveiller et me dirige vers la salle de bain.

Elle n'a pas changé, quoiqu'un peu plus en désordre maintenant.

J'inspecte mon visage dans le miroir. Des traces disgracieuses de mascara recouvrent mes pommettes, d'énormes cernes sont creusés sous mes paupières et un goût d'alcool persiste sur ma langue.

N'ayant aucune affaire pour me préparer, je m'autorise à prendre celles prédisposées ici.

Ce n'est pas possible ? Il n'y a aucun démaquillant ?

Je souffle en fermant les yeux.

Je prends donc un gant de toilette imbibé de savon et d'eau et me frotte le visage pour tenter d'éliminer les traces de maquillage.

Étonnement, elles s'en vont sans peine.

Je prends une brosse à dent neuve sous l'évier et déchire l'emballage.

Il ne m'en voudra pas ?

Tout en brossant mes dents, je regarde l'état de ma robe à travers la glace.

Elle est tachée. Géniale.

Il faut que je prenne une douche, seulement, je n'ai aucune affaire de rechange et il est hors de question que je remette cette robe.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant