• CHAPITRE VINGT-DEUX •

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Il faut que je me détende.

Il me reste encore deux cours ce matin mais, même si j'étais présente, je ne suis pas réellement sûr de l'être complètement. Il vaut mieux que je prenne du temps pour moi, pour me changer les idées.

J'envoie rapidement un texto à Marine pour l'en informer et sa réponse ne se fait pas attendre longtemps :

[ Marine - 10:07 ]
« Attends-moi pétasse, je sèche avec toi, j'en ai déjà ras le cul. Café ou Starbucks ? »

[ Moi - 10:08 ]
« Café, j'aime pas le Starbucks. »

[ Marine - 10:08 ]
« C'est vrai, j'oubliais que tu faisais partie de la secte anti-Starbucks. Je ne te comprendrais jamais !
J'arrive dans deux minutes, on se rejoint devant le campus. »

***

— Mais quelle grosse merde celui-là. Tu lui as remis ses testicules en place, j'espère ! s'indigne Marine, en rajoutant un sucre à son café pour la troisième fois.

— A qui ? A Aaron ou au prof ?

— Je pensais plus a ce vieux croûton mais ça marche aussi pour le pote de ton frère.

Elle insiste sur les quatre derniers mots en me lançant un clin d'œil.

Si elle croit que j'avais oublié ce petit détail, elle se trompe. Et c'est bien pour ce petit détail qu'il faut tout arrêter.

Néanmoins, je fais mine de ne pas y prêter attention.

Elle change rapidement de sujet, heureusement.

— Jeudi, il y a une soirée étudiante chez Ben. Tout le monde est invité. Y compris toi.

— Tu te souviens comment ça s'est terminé la dernière fois ? Hors de questions, mais tu peux y aller sans moi si tu veux.

—  C'était différent. Raph ne vient même pas donc il n'y aura aucun problème entre vous.

— Raph ?

— Ton frère.

— J'ai bien compris mais depuis quand tu l'appelles Raph ? m'etonné-je, soupçonneuse.

— Tout le monde l'appelle comme ça.

— On parle de mon frère, ici ? Il n'est même pas dans cette Fac.

— Je sais simplement que Ben et lui ne peuvent pas se voir à moins d'un kilomètre.

Elle baisse les yeux, souffle sur son expresso puis porte la tasse à ses lèvres.

— Tu sais pourquoi ? m'enquiert-je par curiosité.

— Aucune idée. Alors ? Tu t'es décidée ?

— C'est d'accord mais pas trop d'alcool, OK ? Je rentre chez ma mère après et elle va me tuer si elle me voit ivre morte.

— Marché conclu !

Elle me tend sa main pour que je la lui sert.

Je ris et décide de l'ignorer.

— Si tu ne le fais pas, je cris dans tout le café que t'as une énorme mycose, me souffle-t-elle dans un air de défi.

— Cap ? la provoqué-je.

— Tu me connais très mal à ce que je vois, déclare-t-elle, faussement outrée.

Tout en gardant sa main placée au dessus de la table, entre nous, elle s'éclaircit la voix, un sourire se dessinant au coin de ses lèvres charnues.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant